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4.21/5 (sur 35 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Dr Jean-Victor Blanc est médecin psychiatre à l’hôpital Saint Antoine à Paris et enseignant à Sorbonne Université.

Il est spécialisé dans la prise en charge des nouvelles addictions et du trouble bipolaire. À travers ses recherches scientifiques, mais aussi son travail de pédagogie pour le grand public, il veut changer le regard porté sur la maladie mentale et améliorer l’inclusion des patients.

Il est auteur de "Pop & Psy" (2019, Plon) et conférencier dans les cinémas Mk2, en utilisant des références à la pop culture pour rendre accessible la compréhension de la santé mentale à tous.

son site : https://www.whatsupdoc-lemag.fr/users/jean-victor-blanc
Twitter : https://twitter.com/jeanvictorblanc?lang=fr

Source : www.huffingtonpost.fr
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Comme invite régulièrement à le faire dans ses interventions le psychiatre Guillaume Fond, les patients atteints de schizophrénie peuvent par exemple être comparés à des sportifs de haut niveau. Leur vulnérabilité à un environnement toxique est en effet telle qu’ils doivent fournir beaucoup d’efforts afin d’éviter la rechute. Prendre un traitement tous les jours, aller régulièrement voir un psychiatre, éviter les drogues, essayer d’avoir la meilleure hygiène de vie possible afin d’éviter un déséquilibre nécessite effectivement une rigueur proche de ce qui est demandé à Serena Williams pour envoyer ses smashes à 200 kilomètres-heure. Valoriser leurs efforts comme dans cette métaphore permet une reconnaissance et une dynamique plus positives que craintes et reproches. La question de la visibilité est centrale. Pour cela, la pop culture pourrait contribuer à la lutte contre la stigmatisation du trouble psychique, comme elle a été, et continue d’être, une source d’inspiration dans la lutte contre d’autres discriminations.
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CALL ME BY YOUR DIAGNOSTIC
Pour les patients, la question du diagnostic est essentielle, car elle guide la prise en charge et le traitement. Elle permet aussi un soulagement, en attribuant la détresse et les symptômes à une cause extérieure, la maladie, et non à la personnalité propre du sujet. Enfin, elle est indispensable au processus d’appropriation du trouble dans une démarche de rétablissement. Pourtant, plusieurs problèmes liés aux diagnostics sont spécifiques à la psychiatrie.
Premièrement, beaucoup de noms de pathologies sont utilisés de manière impropre – et en général péjorative – comme « bipolaire », « schizophrène », « psychose », « autiste »… La personne à qui est annoncé un diagnostic peut prendre ces abus de langage pour argent comptant et les recevoir comme des insultes.
Deuxièmement, à la différence d’un infarctus cardiaque ou d’un diabète, il n’y a pas à ce jour d’examen complémentaire (radio, prise de sang…) permettant de certifier le diagnostic en psychiatrie. Cela jette un discrédit sur les patients lorsqu’ils sont confrontés à des personnes qui comprennent mal de quoi il s’agit. C’est la « triple » peine : en plus de la maladie, de sa stigmatisation, il leur est demandé de « prouver » que leur maladie n’est pas du « cinéma ». La diva aux cinq octaves, Mariah Carey, en a fait les frais lors de son coming out à propos du trouble bipolaire (voir chapitre 1, p. 31).
Les exemples de mésusage des diagnostics sont fréquents : un bon exemple se retrouve dans les critiques de cinéma. Ainsi, l’accueil du film Mommy (2014) de Xavier Dolan fut triomphal, mais il a également brillé par l’inventivité des diagnostics attribués au personnage de Steve. Quand Les Inrocks le voient « un peu psychotique », Libération le qualifie de « demi-givré », le Figaro d' »ado bipolaire », tandis que Elle, Première et le Nouvel Obs posent le diagnostic de TDAH (Trouble de l’attention avec Hyperactivité). Ce florilège est le reflet d’une connaissance imparfaite des troubles psychiatriques, mais aussi de l’ambivalence du film (voir « Mommy a tort : cinéma et psychiatrie », p. 26). Cette imprécision entretient l’idée que ces maladies sont interchangeables et que les psychiatres décident de l’un ou l’autre avec autant de subjectivité qu’un astrologue. C’est pour éviter cela que des outils standardisés, comme le DSM, ont vu le jour.
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LA BIPOLARITÉ SUR GRAND ÉCRAN
Le trouble bipolaire exerce une fascination certaine. Sa présence depuis une dizaine d’années dans des films comme Happiness Therapy (2012) (voir p. 43), ou les séries à succès Homeland et Empire l’atteste. Les tableaux cliniques présentés dans ces fictions sont plutôt vraisemblables, et différenciés du « fou dangereux ». Cela le distingue des représentations plus négatives pour d’autres maladies psychiques comme la schizophrénie (voir chapitre 7, p. 115). Ensuite, si les symptômes des personnages servent l’intrigue à un moment donné, les trois exemples cités ci-dessus n’ont pas pour objet principal la santé mentale (respectivement une pure rom-com [comédie romantique], une série d’espionnage et un soap dans le milieu hip-hop américain). Cela permet probablement de toucher d’autres publics que les aficionados des films sur la psy. Une fois stabilisé, le trouble devient très périphérique dans l’histoire, ce qui est un message clé – et pourtant si mal connu -, qui est celui des possibilités de rétablissement (voir « A new day has come », p. 241). Dans la vie des patients également, le trouble bipolaire évolue par épisodes, entre lesquels les patients retrouvent une vie quasi vierge de symptômes.
Cet engouement audiovisuel accompagne donc une vertueuse déstigmatisation du trouble. Au point de devenir un véritable outil d’appropriation de la maladie pour les patients. Des films, des séries et des livres peuvent ainsi être intégrés dans les programmes de psychoéducation, dont l’augmentation des connaissances sur la maladie s’accompagne d’une diminution de l’auto-stigmatisation.
C’est à cette occasion que des patients, dans le service de psychiatrie où j’exerce, apportent parfois un bémol par rapport à la représentation du trouble bipolaire à l’écran. Il est vrai par exemple que les phases d’excitation sont particulièrement représentée – car très cinématographiques -, au détriment des dépressions, pourtant cliniquement plus fréquentes et invalidantes. Pour les patients, ces représentations positives, peuvent aussi leur permettre d’illustrer le trouble auprès de leurs proches.
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Les propriétaires de félins le savent, ces petits fauves aiment se frotter frénétiquement à la bien nommée "herbe à chat"... Sniffer de l'herbe peut sembler incongru pour des animaux carnivores, mais il se trouve qu'elle contient une substance, le népétalactol. Il va stimuler leur système de récompense via la libération d'endomorphine, ces opiacés que le cerveau fabrique lui-même. Mais alors ces 𝘭𝘰𝘭𝘤𝘢𝘵𝘴 seraient-ils des junkies en manteau de fourrure ? Non, il semble que Mère Nature a aussi bien conçu son affaire que 𝑪𝒂𝒕𝒘𝒐𝒎𝒂𝒏 sa combinaison de latex dans 𝑩𝒂𝒕𝒎𝒂𝒏 𝒍𝒆 𝒅𝒆́𝒇𝒊.
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« La psychiatrie établie a beau jeu de définir notre travail comme privé de sérieux et de respectabilité scientifiques. Ce jugement ne peut que nous flatter : il nous associe enfin au manque de sérieux et de respectabilité attribué depuis toujours au malade mental comme à tous les exclus. », Franco Basaglia, L’institution en négation, 1970.
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« I go through life like a Karate Kid », Britney Spears, For the Record, 2008.
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