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3.53/5 (sur 44 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Saint Louis (Missouri)
Biographie :

Écrivain étasunien, fils d'un pasteur texan, amateur de rock'n'roll, de romans noirs et de cinéma.
"Les Féroces" (Fierce Bitches) est son premier roman traduit en français.
En 2023 il publie « Les affreux », et dresse ainsi le portrait satirique d’une ville et de sa population, abandonnées de tous, comme il y en a tant dans le Midwest.
Il est aussi webmaster du site "Harboiled Wonderland" (http://spaceythompson.blogspot.com/)

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
À mesure qu’il approchait, une épouvantable odeur chimique – pire que tous les labos qu’il avait visités – agressait ses narines. Il essuya ses yeux larmoyants.
Deux halogènes, réglés à mi-puissance, faisaient office d’éclairage. Ils ne semblaient avoir d’autre objectif que mettre en valeur la crasse entre les dalles jaunes du carrelage. Un réfrigérateur marronnasse voisinait avec une table en Formica, que soutenaient de fragiles pieds métalliques. Le meuble, outre de nombreuses marques de brûlures, était parsemé de bouts de papier aluminium froissé. Le bouseux que Tate avait embauché ronflait par terre, sous la table. Des caillots de bave séchée encroûtaient sa barbe naissante.
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Jimmy Mondale était shérif du comté d’Hamilton depuis une vingtaine d’années. Il avait eu son comptant d’événements démoralisants, mais rien ne le déprimait autant que de voir le nouveau nom de famille de son ex-femme sur son écran de portable, un vendredi soir de surcroît. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui vouloir maintenant qu’elle avait refait sa vie ? Il n’en avait aucune idée.
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Il posa sa bouche et son nez contre ses cheveux, inspira profondément. La puanteur était atroce mais il continua à respirer, comme s’il pouvait, d’une certaine manière purifier l’espace autour d’elle, effacer la pollution, et lui rendre sa véritable odeur, intacte et brillante ainsi qu’au premier jour. L’ai passait dans ses narines, devenait plus profond, plus intense à mesure qu’il le retenait dans ses poumons avec la ferveur d’un joaillier couvant des diamants ternis et mal taillés
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Une nouvelle ampoule dans la salle de bains lui aurait sans doute épargné de poser le pied sur une canette de bière entamée — une Milwaukee’s Best —, de trébucher et de s’ouvrir le crâne sur le rebord de la baignoire. S’occuper de la fuite d’eau au plafond avant qu’elle ne s’étende lui aurait sûrement évité d’être accueilli par une odeur de moisissure au retour d’une semaine de beuverie. S’il avait jeté un coup d’œil aux freins de sa voiture, qui émettaient un larsen digne d’un solo de Jimi Hendrix à la moindre sollicitation, il aurait sans doute un véhicule encore en état de marche, au lieu d’une épave dans le jardin…
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Cal réussit à convaincre son ami de travailler en attendant que leur chantage porte ses fruits. Il fallait avoir un vrai salaire, prétendit Cal. Aussi tous les matins, les deux hommes se rendaient sur un chantier, où ils retrouvaient le plaisir du labeur honnête.
En vérité, Terry détestait gagner sa croute à la sueur de son front. Il préférait voler, c’était beaucoup plus simple.
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Puis Chowder s’adressa à Cliff :
« Qui tu es, pour négocier avec moi ? »
L’intéressé lança un coup d’œil à Bug, occupé à téter son mégot.
« Tu me connais, Chowder, je n’amènerais jamais un type qui n’a aucun pouvoir. Je m’en voudrais de te faire perdre ton temps. Cliff est habilité à parlementer, crois-moi. »
Chowder continua d’observer l’envoyé.
« Ce que je vais vous dire, je ne le répéterai pas à quelqu’un d’autre dans un mois. »
Le regard de Cliff se durcit. Chowder poursuivit :
« Si je passe un marché, c’est avec vous. L’histoire s’arrête là. »
L’émissaire se tourna pour contempler la nuit.
« J’ai l’autorisation de Memphis. »
Des pneus crissèrent dans l’allée à l’avant du chalet. Chowder se décolla de la balustrade :
« Venez, j’ai prévu quelques réjouissances. »
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La chaussée sur laquelle ils roulaient à présent n’était pas destinée aux voyageurs délicats. Chaque fois qu’ils heurtaient un des innombrables nids-de-poule, Terry se cognait aux parois du coffre. Pieds et poings liés par des tendeurs, bâillonné avec une paire de chaussettes sales, il ne pouvait pas faire grand-chose pour protester ou se protéger des chocs. Une profonde entaille au-dessus de son œil gauche altérait sa vision. Le flot de sang s’était tari mais les secousses rouvraient la blessure. Ses paupières devenaient de plus en plus poisseuses. Il imaginait la chair boursouflée qui, telles des lèvres, s’écartait pour offrir un baiser écarlate à chaque cahot.
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Selon les informations de Chowder, le labo clandestin se trouvait sur une petite route à l’écart de la départementale, au sous-sol d’une maison isolée. Sans blague. Ce tuyau cadrait parfaitement avec le plan de lutte contre la drogue en milieu rural. Et Jimmy Mondale faisait officiellement partie des troupes chargées des perquisitions. Alors quand Chowder l’avait prévenu, le shérif avait suivi la voie hiérarchique, il avait laissé les rouages de la justice se mettre en branle et attendu d’avoir un mandat en bonne et due forme.
L’adjoint Robert Musil gara sa voiture de patrouille à côté de celle de Jimmy.
Le shérif baissa la vitre.
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Terry allait se consacrer à plein temps à son entreprise d’extorsion. Une activité beaucoup plus agréable et lucrative que les vols à mains armée. Pour la première fois de sa vie, il avait des projets, des perspectives épanouissantes.
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Ses pensées se focalisaient sur un moyen d’échapper, même temporairement, au funeste sort qui lui était promis. Il était prêt à tout pour un peu de vie, un peu de bon temps supplémentaires.
Peut-être pourrait-il marchander avec Chowder, si cette ordure consentait à lui ôter son bâillon avant de le tuer. Mais marchander quoi ? Qu’est-ce qu’un homme comme Chowder Thompson pouvait désirer d’un pauvre type comme lui ?
Poussé par un désespoir sans nom, il fit une chose que jamais encore sa condition de parasite larvaire ne lui avait permis : il se mit à cogiter sérieusement.
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