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EAN : 9782352048794
122 pages
Les Arènes (07/11/2018)
3.76/5   23 notes
Résumé :
Au sud de la frontière mexicaine, Politoville ne figure sur aucune carte. Aucun de ses habitants n’a jamais été recensé nulle part. La bourgade sert de refuge aux indésirables, ces criminels qui ont besoin de se faire oublier. Pour supporter l’ennui, la poussière et la canicule, ils ont l’alcool, la drogue et la fréquentation d’un groupe de prostituées, kidnappées très jeunes dans leur village natal. L’une d’elles parvient à se sauver et à initier une révolte sans p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Politoville, coin perdu du Mexique, même pas noté sur les cartes. Ceux qui vivent là, dans ce désert inhospitalier sont en pénitence. C'est pire que l'enfer. C'est un repaire de criminels, de prostituées kidnappées et violées très jeunes puis laissés dans ce coin, dans des masures glauques et qui ne sont là que pour assouvir les désirs de ces hommes rudes et violents, rarement sobres. L'alcool, la drogue font des ravages sur la santé physique et mentale. Aucun espoir d'en sortir, tout autour c'est le désert à perte de vue. Jusqu'au jour où un gringo, un peu moins camé décide de s'enfuir avec une fille.

Très court roman et heureusement, car il est noir, du noir le plus profond, du noir absolu anishkapoorien, vantablackien. le texte démarre avec de courtes phrases, rapides, sur un mode oral. C'est le futur évadé qui s'éveille. Cette première partie est écrite à la deuxième personne. C'est dur. La tension est palpable, tellement forte qu'on pourrait la toucher. La vie à Politoville est pénible, on y survit à peine : "Pieds nus, tu longes l'unique route du patelin. Tu fais de ton mieux pour extraire tous les nutriments possibles de ta clope. La carcasse d'un chien mort la veille a disparu du bas-côté où elle reposait. Ne surtout pas manger de ragoût chez Ramón aujourd'hui." (p.15)

La seconde partie semble moins dure au départ : une femme et son fils, dix ans après, retournent dans le désert. Elle sera finalement encore plus dure que la première, sans espoir. La violence, la vengeance mène aux pires des exactions. Et la troisième partie fait le lien entre les deux premières, car effectivement en débutant la deuxième partie, on se demande si on est dans un roman ou des nouvelles, mais assez vite on comprend le lien que la fin du roman explicite plus en détail.

Il vaut mieux éviter d'être au trente-sixième dessous pour lire ce roman, ça évitera de descendre encore d'un niveau. Malgré tout, ce texte que où la violence transpire à chaque mot évite les descriptions glauques, les coulées d'hémoglobine. Quelques descriptions sont bien présentes et difficiles, mais le plus dur est suggéré, surtout parce qu'on le visualise.

C'est un texte nerveux, dense, écrit avec un minimum d'effets. du direct, du franc. du coup de poing. Ça cogne, ça fait de bruit et ça ne laisse pas insensible. Cent-vingt pages que l'on peut choisir de lire d'une traite, en apnée ou par petits bouts pour reprendre son souffle.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Un livre petit par la taille mais cela n'enlève rien à sa qualité et que j'ai dévoré en une après-midi. L'auteur parvient pourtant à nous transporter dans les contrées désertiques du Mexique, dans un no mans land brulant où se trouve la bourgade de Politoville spécialement créer par le truand local du même nom pour accueillir les « gringos » américains qui doivent quitter les Etats-Unis fuyant la justice, ces criminels ne comprennent que trop tard dans quel piège ils se sont tombés. Pour tromper la déprime et la solitude, ils trouveront drogues, alcools et prostituées, ils en useront et abuseront jusqu'au jour où l'une d'elles réussira à s'enfuir et ce fait aura des répercutions inattendues, les féroces sont nées. Ecrit en trois parties les féroces est un roman noir sur ce que l'être humain peut avoir de plus abject dans ses relations à l'autre. L'écriture est dynamique et quasi lyrique, j'ai à la fois senti le côté masculin macho mais aussi une certaine grâce avec cette féminité digne des walkyries. Je ne sais pas pourquoi mais plus j'avançais dans la lecture plus me revenait des images du film franco-mexicain Les Orgueilleux réalisé par Yves Allégret sorti en 1953, oui je sais je vous parle d'un temps… Pas de comparaison possible, mais l'ambiance, le pays me l'on rappelé. Je n'ai pas eu le temps de véritablement m'attacher aux personnages mais l'histoire en elle-même est tellement forte que cela ressemblait à une sorte de légende que l'on pourrait se raconter au coin du feu. L'atmosphère qui règne dans ce livre est incroyable et donne naissance à une épopée mythique. Je suis ravie de la découverte de cet auteur qui a un talent fou pour condenser en peu de mots des sentiments et des émotions puissants. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Dans cette longue nouvelle ou ce court roman en trois parties, impossible de décrocher de cette histoire. C'est le récit, brut, sans esquive, de la perversité, de la déchéance et de la violence la plus profonde. C'est l'humain dans ce qu'il est de plus tragique et désespéré.
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Dès que l'on commence à lire, on sait qu'il n'y a pas d'espoir possible, que la rédemption est inaccessible. le destin des hommes sera dans la lignée des actions et des choix faits auparavant.
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On entr'aperçoit toutefois une lueur au milieu de ce désert écrasé sous le soleil, un instant d'amour , l'amour maternel dans ce qu'il a de plus déterminé, inébranlable dans cette volonté d'offrir une autre vie à l'enfant, la marche d'une mère à la conquête d'un destin pour son fils.
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Le changement, imprévisible survient soudain, sous le signe d'une rébellion, celle des femmes qui soumises, dominées, brutalisées prennent soudain le contre pied et se révoltent face à l'insupportable, l'abominable. Et là, la réponse est à la hauteur du vécu, de ces années d'exactions subies.
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C'est la tragédie la plus sombre qui explore ce qu'est l'homme quand il n'est plus que bestialité, quand sa conscience n'est plus, mais qui parfois, dans un sursaut inattendu d'humanité, de sentiments jusqu'alors inaperçus, déclenche la colère, l'insurrection sans concession.
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L'écriture est sculptée pour appuyer et renforcer ce qui est décrit, le style est juste et puissant et donne de la profondeur à un texte d'apparence bref mais terriblement efficace. Il m'est impossible de dire si j'ai aimé ou pas, bousculée par tout un flot de sentiments, de sensations, mais ce qui est sûr c'est que j'ai été saisie par ce récit.

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Le bandeau du roman cite son auteur qui définit son récit comme « la plus belle histoire d'amour qu'il ait jamais écrite« . S'agissant de son premier roman traduit en français, on ne peut que se fier à sa parole… mais ne cherchez pas une once de romantisme ou un soupçon de guimauve dans ces quelques pages, ici tout est noirceur et violence. La mort est omniprésente, mais jamais naturelle ou douce ; Jedidiah Ayres doit être un adepte de l'amour vache !

Le bouquin se divise en trois parties, chacune offrant un point de vue différent sur cette antichambre de l'enfer qu'est Politoville ; trois récits distincts reliés par un fil rouge. Des personnages aux personnalités taillées au scalpel (il faut bien ça pour survivre dans un pareil contexte), une écriture brute (voire brutale) sans fioriture, mais tout en puissance. Tout est fait pour vous plonger au coeur de l'action, et ça fonctionne impeccablement. Il y a même quelque chose de lyrique (de presque beau oserai-je dire) qui sublime cette noirceur.

Un roman court tout en intensité ; on en vient même à se demander comment l'auteur fait tenir un tel concentré de sensations en une centaine de pages. Un grand merci à Antoine Chainas, le traducteur, qui nous prend aux tripes dès la première page et ne nous lâche pas avant le clap de fin.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Si c'est la plus douce des histoires d'amour qu'il a écrite je pense pas lire les autres, pour moi elle n'avait pas grand chose de doux. Mais le récit en 3 parties est plutôt intéressant même si parfois il parait plutôt glauque. C'est assez violent et plutôt sanglant, à ne pas mettre entre toutes les mains sous peine de cauchemars.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il posa sa bouche et son nez contre ses cheveux, inspira profondément. La puanteur était atroce mais il continua à respirer, comme s’il pouvait, d’une certaine manière purifier l’espace autour d’elle, effacer la pollution, et lui rendre sa véritable odeur, intacte et brillante ainsi qu’au premier jour. L’ai passait dans ses narines, devenait plus profond, plus intense à mesure qu’il le retenait dans ses poumons avec la ferveur d’un joaillier couvant des diamants ternis et mal taillés
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Il sortit de sa cabane, aussitôt plongé dans la fournaise matinale du monde extérieur. On aurait dit que les logements avaient été conçus pour faire mijoter leurs occupants et les laisser agoniser, pantelants, la bouche sèche comme du papier de verre. Ceux-ci s'écorchaient à force de gratter le grand vide épuisé où certains conservaient leur âme. D'ici ce soir, il allait planter quelqu'un, casser un nez ou un doigt, puis il retournerait dormir et ainsi de suite.
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