Citations de Jeneva Rose (62)
Où qu’il soit, il transforme son environnement en scène de théâtre. C’est ainsi qu’il tient son auditoire et qu’il est payé une fortune en tant que lobbyiste pour une compagnie pharmaceutique, jamais la même d’ailleurs, car il se vend toujours au plus offrant.
Ce n’est pas ce que l’on peut appeler un bel homme, mais ses cheveux et ses yeux sombres, sa haute taille et sa mâchoire carrée lui donnent une allure ténébreuse.
L’avenir est par définition lourd d’incertitudes, même lorsqu’on s’emploie à le contrôler. J’en ai conscience.
J’ai caressé des yeux la courbe de son dos, le grain de peau splendide de ses fesses musclées, de ses jambes fuselées. Elle me néglige depuis pas mal de temps, mais elle n’a jamais manqué de prendre soin de son corps. Avait-elle perçu ma réflexion ? me suis-je demandé en la voyant tressaillir.
Tu incarnes les mots d’une histoire que j’ai toujours voulu écrire ; et ce soir, je sais enfin quelle conclusion lui donner.
J’ai eu envie de prendre Kelly dans mes bras, de l’embrasser et de lui dire que nous, les hommes, on n’était pas tous bâtis sur le modèle de son mari. J’ai lutté aussi contre l’envie d’envoyer un message virulent au fameux Scott, mais je me suis dit que cela ne servirait qu’à attiser sa fureur, et que c’était bien la dernière chose dont Kelly avait besoin.
Elle dormait comme une bûche. J’ai chuchoté son nom pour tenter de la tirer de son sommeil, mais apparemment le scotch l’avait encore plus affectée que moi.
J’apprécie beaucoup ces petits moments où je me sens enfin libérée du poids du monde, de la vie et de l’avenir de quelqu’un d’autre.
Malgré nos différences, nous formons un solide tandem. Nous sommes deux femmes qui essayons de réussir dans un monde d’hommes. Nous travaillons deux fois plus que nos homologues masculins et sommes à peine mieux placées qu’eux.
C’est une femme menue, aux cheveux bruns qui lui arrivent aux épaules. Sans être d’une beauté exceptionnelle, elle a du charme. Elle a tellement envie de me faire plaisir que ses yeux brillent et pétillent. Souvent, le week-end, il lui suffit de voir que je commence à envoyer des mails pour accourir au bureau.
Sinon, je l’aurais quittée depuis belle lurette. C’est à cet amour que je m’accroche ; pas à l’argent, ni à la sécurité, ni aux maisons – encore que… Mais Kelly m’offre une forme d’amour que Sarah ne peut plus m’offrir. Pour moi, elles se complètent.
Ses beaux yeux bleus brillaient d’espoir et de joie ; elle m’apparaissait dans toute sa beauté naturelle, ses longs cheveux en bataille cachés sous le bonnet de laine qu’elle s’était tricoté un peu plus tôt cet automne ; elle ne portait pas de soutien-gorge sous son haut moulant et sa minijupe noire était froissée à la taille par son tablier de serveuse ; elle souriait.
Elle était si fine, si menue, si délicate que je la dominais de toute ma taille. Il n’empêche que, dès ce premier jour, j’ai eu l’intuition que ce petit bout de femme risquait de me surprendre.
Elle portait un jean pattes d’eph et un tee-shirt blanc moulant qui soulignaient sa minceur et ses formes ravissantes et dévoilaient deux centimètres de ventre, dont je n’arrivais pas à détacher les yeux. Cette mince bande de peau laiteuse m’excitait comme jamais encore dans ma vie.
Elle préférait se plonger dans ses bouquins plutôt que d’être entourée d’une congrégation de corps poisseux et saturés d’hormones dans un sous-sol obscur de l’université.
Sarah rêvait de devenir avocate pénaliste et de se hisser au rang des meilleurs éléments de sa profession. Elle n’est pas une des meilleures : elle est la meilleure, ce dont je n’ai jamais douté. En revanche, je n’avais jamais imaginé que sa réussite me dérangerait autant.
Elle était en sciences politiques, et moi en littérature. À l’époque, nous rêvions tous les deux de grandeur. Elle voulait devenir une brillante avocate, et moi, un des grands écrivains de notre génération. Quinze ans plus tard, j’attends toujours que mes ambitions se concrétisent.
D’emblée, ça m’a ouvert un autre monde riche de désirs accessibles, possibles, un monde où j’ai enfin pu vivre sans me sentir perpétuellement oppressé par le sentiment de ne pas être à la hauteur. Persuadé que la beauté naturelle de mon environnement se refléterait nécessairement dans mon travail, je me suis senti renaître.
Le café est brûlant, mais ça fait du bien, c’est un stimulant dont on a tous besoin par moments, un de ces coups de fouet qui nous rappellent qu’on est vivants.
Nos lèvres se trouvent – avec plus de passion cette fois –, nos langues aussi, sa main court sur mon dos. À ce moment-là, j’envisagerais presque de tout oublier, de tout plaquer, de quitter le cabinet. On va vendre cette maison, et on ira s’installer au bord du lac, en Virginie, seuls tous les deux, pour vivre notre conte de fées.