À tour de rôle, six auteur·rice·s à la langue bien pendue se prononcent sur un sujet d'actualité. Puis les autres participant·e·s réagissent, à chaud. Un cabaret où la langue de bois n'a pas sa place!
Avec:
Jérémie McEwen, Auteur·rice
Rachida Azdouz, Auteur·rice
Anne Plourde, Auteur·rice
Samir Shaheen-Hussain, Auteur·rice
Chris Bergeron, Auteur·rice
Anne Panasuk, Auteur·rice
Émilie Dubreuil, Animateurrice
Alexis Martin, Musicien·ne
Livres:
Auassat : À la recherche des enfants disparus
Panser le passé, penser l'avenir : Racisme et antiracismes
Le capitalisme, c'est mauvais pour la santé. Une histoire critique des CLSC et du système sociosanitaire québécois
Plus aucun enfant autochtone arraché
Pays barbare
Valide
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#slm2021
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Moi et tous les autres comme moi, j’ai envie que nous cessions d’être gênés. Si la religion relie, tout de suite après le lien à Dieu, il y a pour moi le lien aux autres qui croient semblablement, et qui n’osent pas le dire autour d’un bon souper où la conversation coule bien, par peur de tout gâcher le religieux qui s’y trouve subrepticement. Relier religieusement serait de me donner une voix, de me donner des interlocuteurs, et toute ma philosophie se résume à ça, finalement : donner un espace à ceux qui ont peur de parler trop fort, mais refusent de se laisser marcher sur les pieds pour autant. Au Québec, depuis quarante ans, l’athéisme est la religion publique acceptée, elle est la voie intellectuelle dominante et elle est la position par défaut du gouvernement. Je voudrais plutôt revendiquer l’intelligence de la foi dans un espace autre, celui de la littérature, un lieu privé et partagé à la fois, presque comme une société secrète. Une foi sur le mode de la promesse, quelque chose comme « je serai là pour toi si tu en as besoin ».
Philosopher, c’est toujours une volonté de nouveau départ. L’idéal philosophique, c’est en quelque sorte d’arriver, à neuf, à regarder le monde pour la première fois. C’est mettre entre parenthèses tout ce que nous avons appris et s’ouvrir les yeux. Vraiment s’ouvrir les yeux. C’est difficile et très simple en même temps.
Ce premier regard, ce regard neuf et original, devrait être vide de tout préjugé. C’est la partie difficile. Y arriver serait quelque chose comme faire preuve d’une très profonde acceptation du monde. Ce serait se vider l’esprit et s’ouvrir au flot des choses. Je parle au conditionnel, parce que, vous le devinez, je ne sais même pas si c’est possible.
Cette question, jusqu’à quel point faut-il faire le lien entre la vie de l’artiste et son œuvre, tout amateur d’art se la pose depuis quelques années. À notre époque, il est question, je crois, de degrés de ce lien, puisque les séparer strictement est devenu presque impossible, autant quand vient le temps de nuancer notre admiration pour un.e artiste que lorsque nous le portons aux nues en tissant des liens entre son œuvre et son identité. Les pages qui suivent veulent articuler quelques niveaux de ces degrés, dont je ne prétends pas connaître toutes les subtilités.
Quand t’es mort je sortais avec cette fille d’une beauté à couper le souffle, tu te souviens d’elle, je sais que oui. Elle était tellement triste lors de ton décès soudain que je me suis mis à me demander qui elle aimait davantage entre toi et moi. C’est son amie qui lui avait appris la nouvelle, l’amie avait vu ta mort au téléjournal, j’étais fier que ça passe au téléjournal, et qu’elle l’apprenne comme ça – j’étais fier et je faisais l’amour à cette fille comme un conquérant crétin de 18 ans.
Mafia des melons
Il faut boire.
Huit verres d’eau par jour.
Mais il y a de l’eau dans tout.
À la place de l’eau,
on pourrait manger des melons.
Au lieu des refroidisseurs d’eau dans les bureaux,
d’immenses bacs remplis de pastèques.
Comme les ballons de plage au Canadian Tire.
J’aime m’imaginer tout le monde
dans les bureaux de la ville
avec une vague odeur de melon ranci.
Les mouches.
Les fonctionnaires manquent de rêves.
Ils m’écouteront jamais.
J’ai toujours eu la conviction que la philosophie est partout, simplement parce que tout le monde a un mode de vie sous-tendu par un certain nombre de principes. Nous sommes tous philosophes. Parfois, peut-être même la plupart du temps, nos principes ne forment pas un tout cohérent. Mais ça n’a pas d’importance, puisque la vie n’est que très rarement envisageable comme un tout cohérent.