Merci à Babelio et aux éditions
Philippe Rey pour l'envoi en Masse Critique.
Attention, OLNI ! le sous-titre annonce la couleur «roman autobiographique de science-fiction» et ce n'est pas tout rose.
Nous sommes en 2045, une hyper Intelligence Artificielle, David, contrôle les faits et gestes des habitants. Chris a 70 ans et fait le récit de sa vie et de ses émotions à David, semble-t-il, pour l'«humaniser». Elle revient sur son parcours de transgenre femme, quand «Christian» était encore autorisé à vivre dans la peau de Christelle. À l'aide de notes prises dans son Moleskine, elle balance ses souvenirs pèle-mêle à l'IA, sans chronologie, de sa petite enfance jusqu'à son présent.
On comprend toute la difficulté d'être une femme dans un corps d'homme, la lente transition, semée d'obstacles, les violences subies et l'intolérance totale dont les transsexuels font l'objet en 2045, à Montréal.
Parallèlement, on est dans un vrai récit d'anticipation, projeté dans un futur triste et sans saveur, ultra-protectionniste avec couvre-feu et quarantaines, drones, contrôle de la santé, absence complète de liberté. C'est une dictature.
Mais les 5%, les non assujettis au très puissant David, résistent en silence...
J'ai adoré ce texte à la croisée des genres, alliant émotions, psychologie et intimité à un univers de science-fiction tout a fait bien planté, high-tech et froid, façon «black mirror». C'est bluffant, inédit et parfaitement bien mené.
Un texte LGBTQIA engagé et d'une grande intelligence, servi par une très belle plume, qui m'a appris sur la transidentité.
Je recommande et l'ai commandé pour ma médiathèque. Hâte d'avoir le retour des lecteurs et lectrices !