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3.66/5 (sur 110 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Landes , le 02/12/1968
Biographie :

Jérôme Lafargue est un écrivain et sociologue.

Il est maître de conférences en science politique à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour.

Il publie des romans, des nouvelles, parfois des poèmes. Son premier roman, "L’Ami Butler", a obtenu le Prix Initiales 2007, Prix ENS Cachan 2008, Prix des lycéens 2008 Fondation Prince Pierre de Monaco.

Il est l’auteur de "Dans les ombres sylvestres" (2009), "L’Année de l’hippocampe" (2011) et d’une aventure à suivre dont le premier tome, "En territoire Auriaba", est paru en mars 2015 .


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Jérôme Lafargue vous présente son ouvrage "L'année de l'hippocampe" aux éditions Quidam. http://www.mollat.com/livres/jerome-l... Notes de musique : Sonothèque - 1 Vagues


Citations et extraits (147) Voir plus Ajouter une citation
Quand les pins ont atteint leur taille définitive, l’altitude est suffisante pour apercevoir au loin l’océan qui passe sous leurs houppiers, étendue bleu gris qui se déploie avec langueur le long de la ligne verte tracée par la forêt. Quand ils sont jeunes en revanche, ils masquent tout : on devine l’Atlantique, que l’on sait sans le voir, et on ne distingue plus les habitations.
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Vivre est absurde, alors qu’écrire, non. J’écris comme au premier jour, avec en tête que personne ne m’attend, dans un doute ininterrompu et une confiance en moi inébranlable. Je continuerai d’écrire lorsque je ne serai plus publié. Je continuerai d’écrire dans ma tête si un jour mes mains, mes doigts m’envoient balader. Fou ou mort, je continuerai d’écrire. Et que je laisse une trace ou non n’a pas d’importance. Que l’on m’oublie à jamais, que l’on me glorifie ou que l’on me moque, qu’un hurluberlu me redécouvre par hasard un siècle après ma disparition, tout ça, c’est du pareil au même.
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J'ai fait un peu de surf ce matin et j'ai bouquiné. Ces temps-ci, sur les conseils de Tim, j'explore tout un pan de la littérature française des années cinquante: Forton, Gadenne, Guérin, Augiéras, Hardellet. De sacrés écrivains.
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Grandaddy : The Sophtwave Slump
Oui, j'ai été de ces trompe-la-mort. Pendant une année complète, j'ai suivi une formation tous azimuts, du jiu-jitsu à l'informatique et la communication de pointe, en passant par une mise à niveau littéraire pour soigner l'écriture. J'ai sauté l'étape des armes, ayant eu mon comptant pendant le service militaire. j'ai appris à me servir d'appareils photos ultrasophistiqués, à courir vite, à me planquer, à assimiler les rudiments des langues locales le plus vite possible. Puis on m'a envoyé sur le terrain. J'ai vu des choses atroces et des manifestations d'humanité incroyables. Ce qui a a fait la force de la revue et du site, c'est que nous ne nous autorisions aucun déni, ni en termes d'images ni en termes d'analyse. Nous n'avions cependant aucune idéologie à brandir. Nous montrions et interprétions en fonction de données avérées. Pourquoi j'emploie le passé ? Ils continuent sans moi. Je n'ai jamais su combien la revue employait de ces aventuriers d'un genre nouveau. De même, je n'ai vu aucune de ces fameuses runes. Peut-être n'est-ce qu'une légende destinée à appâter les plus idéalistes. Tim, tout à l'heure au téléphone :
- Félix ! T'es où ?
- A la maison.
- Regarde par ta fenêtre ! La mer se retire !
- Quoi ? Mais non. T'es sûr ?
- Poisson d'avril, couillon !
- Tim, nous sommes le trois...
- Ah bon ? Merde.
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Il n’avait pas fallu longtemps avant que le village entier – soixante-douze âmes dispersées à travers une quinzaine de maisonnettes plantées dans la terre instable – n’apprenne cette nouvelle présence. Mais personne ne joua les curieux, comme si les jumeaux qui lui cédaient un bout de plage, et le père Gustave, qui le logeait, disposaient seuls du droit de côtoyer cet homme. Peu importait qu’il n’adressât la parole à quiconque : ceux qui le saluaient en le croisant par hasard dès l’aube ou le soir venu recevaient un large sourire comme réponse, et ils s’en contentaient. On s’accommoda de lui, et les questions fiévreuses se dissipèrent dans l’intimité des foyers. La mère Aguel ne songea pas à interdire la plage à ses deux rejetons, le cafetier ne chercha plus à se montrer indiscret. Même, une compréhension diffuse commença de poindre, comme si la communauté prenant acte de cette venue, acceptait en cœur de compatir : les vieilles craignaient qu’il prît froid ; le médecin de passage s’inquiétait des conséquences de cette immobilité au long cours.
Le village se mit à attendre en compagnie de l’homme, bien qu’aucun bateau n’eût accosté depuis une vingtaine d’années, à l’époque où l’embarcadère tanguait encore, plein de la superbe des ouvrages en bois neuf, indifférents à la puissance des marées qui finiraient à la longue par leur avoir la peau. Il n’y avait aucune curiosité malsaine dans cette attente, juste un espoir qui gonflait à mesure que l’homme, lui, s’attristait chaque jour davantage. Les jumeaux s’alarmèrent un après-midi, lorsqu’ils le découvrirent étendu sur le sable. Ils coururent vers lui, l’appelant, éperdus. « Monsieur ! Monsieur ! »
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M'a laissée à bout de souffle, perdue entre réalité et fiction dans un univers où l'imagination est reine et impératrice. Merci pour ce récit qui nous initie, ou , nous replonge pour les plus chanceux, dans un univers onirique peuplés de héros et d'Auteurs que l'on a aimés ; univers qui nous confirme que le présent est fait d'entrelacs du passé-futur qu'on appelle parfois présent... un vrai cadeau que nous offre la plume de Jérôme LAFARGUE.
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Certaines familles s'évertuent à fouiller le passé pour se trouver un ancrage. Elles reconstituent bon an mal an ce qui a été effacé faute de transmission. Moi, Joan, dernier des Hossepount, je sais que je n'aurai pas à produire un tel effort. La mémoire qui a survécu suffit à faire de moi ce que je suis en cette matinée d'octobre, toute de rosée et de promesse d'ensoleillement : un homme jeune, fragile encore, mais sûr de sa décision, fort du soutien de l'histoire et de la singularité en ces lieux dont il est l'un des défenseurs. Je ne tremble pas, ne me sens plus écrasé par le poids d'une responsabilité dont les contours s'affinent. Le monde n'est ni simple ni complexe, il n'est que ce que l'on décide d'y projeter soi-même.
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Je m'étonne encore de la rapidité avec laquelle notre histoire d'amour s'imposa : huit jours après ma rencontre avec Amelha, je l'invitai chez moi, elle accepta, et dans la semaine qui suivit, elle s'installa. Elle devait parcourir cinq fois par semaine les vingt-quatre kilomètres aller-retour qui la séparaient de sa petite librairie. Mais, courageuse et idéaliste, cela ne la gênait pas, et elle paraissait l'une des rares à n'être ni agacée ni intimidée par la voie en mauvais état qui de Cluquet rejoignait la grand-route. Pétillante, drôle, elle n'avait eu pourtant aucun mal à se faire à l'idée que j'étais un solitaire sans attaches, perturbé par un passé familial qui le dépassait. Elle m'aimait et cela lui suffisait.
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Je me suis retrouvé sur la plage au son de l’une des reprises de Manset, et bien entendu, je me suis senti tout chose. Tout était réuni pour que je me livre à mon passe-temps favori : l’apitoiement sur moi-même, la débandade mélancolique. J’avais dix-neuf ans et je ne voyais pas de retour possible. « Au-delà c’est le vide », ouais, t’as bien raison Gérard. Il n’existait pas de véritable explication à ma colère. L’arrivisme petit-bourgeois de mes parents n’était qu’un prétexte, je le concevais sans difficulté. Je n’étais bien nulle part, surtout pas avec Jed et sa bande de tarés, qui se gobergeaient d’avoir attiré dans leurs filets le fils de l’industriel qui employait la moitié de la circonscription. Qu’est-ce qu’ils croyaient ? Qu’on allait braquer mes vieux ? Que j’allais leur rapporter du fric ? J’étais raide comme eux, à tous les points de vue d’ailleurs. Nous avions testé de conserve à peu près toutes les substances : herbe, champignons, colle, tabac mélangé à de l’aspirine écrasée en poudre, ecstasy, coke et j’en passe. Nous avions aussi une jolie collection de pipes à eau. De quoi détruire durablement les quelques neurones qui subsistaient dans ma pauvre caboche, et parmi eux ceux qui recélaient le sentiment de la culpabilité. Je n’avais même plus de conscience politique. L’occasion était belle pourtant de mettre en scène le prolétariat balnéaire contre le grand capital terrien intrusif. Mais je m’en moquais comme d’une guigne. J’avais même abandonné le surf au bout de quelques mois, alors que mon premier ride datait de mes neuf ans et que l’opportunité m’était enfin donnée d’en faire tout mon saoul. Quelle idiotie. Je n’étais plus que lâcheté, néant et inutilité. Et je me détestais de le comprendre avec une telle acuité. Je n’étais bon qu’à me mettre à l’envers et à raconter des conneries.
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Je pense très souvent à cette matinée où Aupwean et moi avons planté le liquidambar, son application à délimiter le périmètre du trou qu’il m’avait aidé à creuser torse nu sous la bruine, son sourire satisfait après qu’il eut achevé de tapoter la terre autour du jeune tronc, pour l’aplanir, la préparer à recevoir l’eau qui aiderait l’arbre à croître au fil des années. C’était quelques mois avant la disparition d’Andoni. Une période d’insouciance et de rectitude du temps. Il suffit de si peu pour que des vies soient à jamais chamboulées. Mais à moins d’être touché soi-même, on n’accorde généralement pas de crédit à ce type de lieu commun.
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