Citations de Jérôme Soligny (26)
C'est à des gens comme moi de démontrer aux gosses que presser un bouton n'est pas tout, qu'apprendre et souffrir font partie du jeu.
Une gamine m'a demandé de lui montrer une gamme assez complexe, je m'exécute, puis elle me dit : " Ca à l'air facile". Je lui réponds que oui, mais seulement après 30 ans de pratique.
Elle m'assène que l'on doit pouvoir faire cela avec un ordinateur sans problème. Je me suis senti mal et triste pour elle.
Jeff Beck
« Un médecin que j'ai encore jamais vu avance vers moi, raide comme l'injustice de ce qu'il a à me dire. » (p. 22)
"Il est un sculpteur de vérité. Avec l'aplomb de ceux qui avancent avec dignité, jeune comme seuls certains vieux peuvent l'être, il continue de démontrer que l'anticipation reste la principale composante de son art rock génialement maîtrisé." (p. 191)
Sa musique aura été le sel de sa vie et, quelque part, de la nôtre. Bowie était libre comme l'air autour de ses créations, qui ont tant contribué à modeler les esprits réceptifs et à perturber les autres. Il a instillé du courage et le goût de l'audace chez beaucoup, épousant la moindre cavité de doute pour la faire disparaître. Et, à travers son œuvre magistral et tous les personnages iconiques de sa galaxie fabuleuse, tant que la planète Terre sera bleue et tournera sur son axe, il sera là.
C'est à ma prose sur Depeche Mode que je dois d'avoir reçu mes premières lettres d'injures, via ce cher courrier des lecteurs qui en réserve parfois de belles.
« Les gens qui vivent dans un port le savent tous : les aspirations y sont plus grandes qu'ailleurs. » (p. 18)
« Diable qu’il faisait bon être adolescent dans les années 70 , sans ces réseaux sociaux, ces bouquets de chaînes thématiques, ces radios complètement idiotes, ces musiques « actuelles » affreuses, sans ces profs bons à rien, ces parents qui baissent les bras systématiquement. Et puis, il n’y avait pas de téléphones portables qui servent surtout à communiquer de travers, à ne plus savoir écrire ou à filmer des inepties et des violences.
"on commence à parler de Bowie comme d'un phénomène qui décontenance et qui dérange. Si le public se presse à ses concerts, c'est plus par peur de manquer un évènement que parce qu'il apprécie sa musique."(p. 44)
une insouciance qui se meurt [...] au moment où l'amour va basculer dans la paranoïa » (p. 6)
Au sujet de Christophe : "convaincu en son for intérieur que la musique, même si elle ne l'enrichirait certainement jamais, le ferait vivre décemment un jour, d'une façon ou d'une autre. » (p. 15)
Avant janvier 2016, le cas Bowie intéressait. Depuis, il passionne, il fascine, il hante. Même des gens qui n'écoutaient pas sa musique et ne l'ont jamais vu en concert ont leur mot à dire et ne se contentent pas d'un seul. Certains, se sont intronisés spécialistes. À longueur de raisonnements parfois tortueux, de nouveaux experts affirment détenir la vérité. Prétendent savoir exactement ce que David Bowie a voulu exprimer alors que lui a refusé d'expliquer.
C'est sur une chanson qu'il n'a pas écrite que David Bowie livre la performance vocale de sa vie. "Wild is the wind", dernier arrêt de "Station to station", est un peu le phare, digitalisé pour ce qu'il reste d'éternité, qui éclaire l'ensemble de sa discographie.
« Bah d'ailleurs, c'est quoi au juste ? AIDS ? SIDA en français ? Ouais. Enfin, si je comprends bien, quel que soit l'ordre des lettres, c'est moche comme infection, non ? Ça ne se soigne pas ? Ah, de mieux en mieux. » (p. 31 & 32)
...David Bowie a publié un très bon album dans les 80s, mais en pièces détachées. En prenant les deux (ou trois, ou quatre) meilleures chansons de Let's dance, Tonight et Never let me down, et en complétant avec les très bonnes qui ont poussé dans les interstices de ces disques, il y avait de quoi en constituer un excellent. En revanche, ce tour de passe-passe n'aurait pas résolu le problème de la vulgarité du son, dont cette partie de l'œuvre de Bowie a indéniablement souffert...
Car ce qui est incroyable, c'est que David, ouvert comme il a toujours été, n'a pas été un éponge ou un caméléon. Il attirait à lui les gens compétents, qui, à son contact se dépassaient. Il n'y pas longtemps, Jérôme m'a dit quelque chose que je trouve très juste : David Bowie jouait du saxophone, de la guitare, un peu de piano, mais surtout il jouait ... des musiciens ! Je pense que là, il a mis dans le mille.
« On ne va pas apprendre, à la lecture de ce livre, que David Bowie est un génie. Ça, on le sait déjà. En revanche, Rainbowman permet de comprendre à quel point il était comme une sorte d’aimant et combien il était capable de galvaniser ses équipes. » (p. 18)
Simplement, la grâce de ce type est invraisemblable. Son air, son allure et ses gestes sont autant de preuves : on n'est pas David Bowie par hasard.
"Jérôme sait que la musique est un art et pas du fric en suppositoire. Il écrit avec son coeur et est l'un des derniers d'une race en voie d'extinction. Armé d'intelligence, d'une honnêteté obsessionnelle, dangereux comme une rivière" Iggy Pop
"Mon ami est un secret trop bien gardé" (p. 70
Nous, on jouait vraiment ensemble, on lisait des livres super, on allait au cinéma voir des films, projetés sur des écrans géants, qui nous bouleversant, on avait de grands disques noirs qui nous servaient d'aires de lancement pour filer vers les étoiles, on écoutait les mêmes chansons pendant des heures, des jours, des mois. Souvent, il en suffisait d'une pour se modeler un peu de bonheur. On regardait les films sans pub au milieu, jusqu'au bout, qui changeaient nos vies. On avait la patience de recevoir ce qui nous constituait.