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Critiques de Joan Samson (II) (17)
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Délivrez-nous du bien

Qui aurait pu imaginer qu'une chose aussi terrifiante pouvait arriver dans la ville tranquille de Harlowe, Une population agricole, qui cohabite depuis des décennies, sans anicroches. L'histoire est principalement basé sur la famille Moor , qui subissent ce drame comme tout leur entourage. Un commissaire priseur vient s’installer en ville, et tout change, installant un sentiment de peur. Tout débute par une vente aux enchères en bonne uniforme.Cela va vite se transformer en cauchemars, avec l'aide du sheriff et quelques hommes de Harlow, ce dernier, ce démon va dépouiller au fur et à mesure la population de leurs biens , jusqu'à mettre aux enchères de jeunes enfants, tout cela est abominable. Le but de faire fuir la population pour pouvoir créer une ville luxueuse. La famille Moor , malgré d’être dépouillée, victime de cet enfer, décide de se battre et de ne pas quitter la ville, de ne pas abandonner leur maison, et de céder leurs terres. Une tension monte crescendo au fur et à mesure.Un jeu s'installe qui remportera la mise, entre acception, et impuissance, un roman d'une extrême noirceur, où la psychologie des personnages est travaillée en profondeur, existentielle dans ce récit, comme toutes les descriptions. Une histoire qui fait froid dans les dos , qui nous donne la chair de poule. Une véritable empathie pour la famille Moor, une envie de rentrer dans l'histoire, pour les sauver et de ne pas rester impuissant à leur malheur. Peut on imaginer que cela puisse arriver dans la réalité?

Un roman remarquable.
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Délivrez-nous du bien

Encore une jolie trouvaille de Monsieur avec ce roman américain de 1976, unique roman de l’autrice qui mourra juste après la parution du livre.



Harlowe, dans le New Hampshire, est une petite ville entourée de fermes. C'est une communauté unie jusqu'à ce que Perly Dunsmore, commissaire-priseur arrive en ville. Parez des plus belles intentions, il décide « d'améliorer » Harlowe en organisant des ventes aux enchères au profit de la police locale. D’anodines ventes aux enchères dotées par les généreux dons des habitants. Jusqu'à ce qu'ils n’aient plus rien à donner…



Un roman qui débute dans un gentil cadre bucolique, un village américain idyllique qui va pourtant se transformer en société fascisante sous l’emprise d’un seul homme. Joan Samson fait monter la tension de son intrigue insidieusement jusqu’à l’insupportable.



L’autrice nous interroge sur la facilité avec laquelle on peut être séduit par les beaux (et simples) discours. Même les citoyens les plus fidèles peuvent se laisser tromper par des populistes aux propos doux. Et lorsque les choses deviennent incontrôlables, comment réagir ? Faut-il courber l’échine pour protéger sa famille ou faut-il se rebeller ?

Que se passe-t-il quand « les gens biens » ne bougent pas ?
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Délivrez-nous du bien

Joan Samson (1937-1976) est une écrivaine américaine. En 1975, bien qu’elle ne se soit jamais essayée à la fiction, elle se décide à écrire une nouvelle d’une dizaine de pages sur l’arrivée dans un village du New Hampshire d’un étranger venu de la ville. L’idée lui serait venue d’un cauchemar. Ce texte devenu roman paraitra en janvier 1976 et en peu de temps se hisse sur la liste des meilleures ventes. Ce sera son unique roman car Joan Samson meurt à l'âge de 38 ans, d’un cancer du cerveau, quelques semaines après la parution de ce livre qui vient enfin d’être traduit.

Harlowe, une petite ville rurale du New Hampshire non loin de Boston. John Moore et sa famille, Mim son épouse, Hildie leur fillette et Ma, sa mère, vivent heureux et tranquilles du travail de leurs terres. Enfin tout ça c’était avant que n’arrive en ville, Perly Dunsmore, un inconnu, commissaire-priseur de son état, beau parleur doté d’un certain charme. Très vite il organise avec le shérif des enchères publiques pour doter la police locale de moyens supplémentaires afin de lutter contre la violence des grandes villes qui pourrait déborder jusqu’ici, sans avoir à augmenter les impôts locaux. Le nombre de policier augmente et les habitants donnent volontiers ce qui encombre leurs caves et greniers pour alimenter les ventes qui attirent des villes alentour de potentiels acheteurs. Chaque semaine les ventes se succèdent, chaque jeudi Perly et le shérif se présentent chez les habitants pour réclamer des objets… réclamer ou réquisitionner ?

Quel roman !

Une intrigue qui débute gentiment, un village tranquille, une collecte de vieux objets et encombrants vendus au profit de la sécurité générale, puis lentement quand les greniers sont vidés, Perly soutire habilement à leurs propriétaires des objets de leur quotidien qui soi-disant ne leur servent pas ou plus. S’exprimant bien, paroles douces, gentillesse apparente envers les enfants ou les personnes âgées, quelques petits billets, un pourcentage modeste sur les ventes de leurs biens, le tout enveloppé dans le désir de sauvegarder les valeurs morales de l’ancien temps… Son pouvoir de persuasion tout en subtilité monte en puissance, les maisons sont vidées, les meubles, le bétail, les tracteurs… Un vaste projet immobilier est envisagé et il a besoin de « dégager » les occupants des terres visées.

Une lecture qui met mal à l’aise le lecteur. On assiste impuissant à la dépossession de leurs biens de braves gens, qui ne s’en rendent pas compte dans un premier temps, puis cèdent par peur : si résister était pire que d’être appauvri ? D’autant que ceux qui bronchent légèrement sont victimes d’accidents. Les Moore rouscaillent dans leur coin mais cèdent leurs affaires, se promettant que c’est la dernière fois, et le jeudi suivant, rebelote !

L’angoisse monte, l’agacement de ne voir aucune réaction, la rage devant l’emprise malfaisante et s’élargissant de Perly, ses partisans qui surveillent tout le monde et John qui semble bien faible. Jusqu’à quand ?

Excellent roman. Une formidable allégorie ou métaphore intemporelle sur la soumission. Chaque lecteur pourra y voir une allusion à des faits récents ou en cours, chez nous ou à l’étranger.

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Délivrez-nous du bien

J’ai la difficile tâche d’ouvrir le bal des critiques ! Le petit dernier de Monsieur Toussaint-Louverture pioche dans la littérature américaine un roman sombre. Comme toujours, chaque livre de ces éditions nous ouvre une porte sur un univers propre, une âme singulière.



Ce roman-ci se tient à la croisée du thriller, du roman psychologique et du nature writing. Ce n’est pas forcément ma tasse de thé… que j’ai d’ailleurs un peu bu de travers !



Mais je lui reconnais une très grande qualité : l’efficacité de l’écriture. Le style, le ton servent admirablement bien le propos. Ils font autant que l’histoire en elle-même.



L’écriture est froide et précise, très dépouillée à l’image de ce qu’elle raconte et à celle de ses personnages principaux, la famille Moore, qui vivent une existence très simple dans l’Amérique rurale. Le roman décrit sans pitié aucune les rouages de la dépossession, du pouvoir des plus forts sur les plus pauvres, et la soumission impuissante de ces derniers.



Le lecteur aussi devient un témoin impuissant.



L’auteur ne perd pas de temps : l’engrenage est rapide et implacable. Dès le début, la menace sourd, la peur devient latente, l’injustice nous fait bondir, tout comme l’horreur de certaines situations, enchères aux enfants ou accidents aussi soudains qu’étranges. Violence, capitalisme sauvage et pouvoir de l’argent, pointe de racisme : une peinture des USA dans ce qu’ils ont de moins reluisant.



Jusqu’aux dernières pages, on se ronge les sangs pour savoir où mènera cette spirale infernale. Car jusqu’où accepter de se vendre ? Mais aussi… jusqu’où suivre un leader charismatique, se renier, fermer les yeux en tant que complice ? Le Mal se déguise souvent en Bien. Sans aucun doute, ce roman marque.
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Délivrez-nous du bien

Comment décrire ce qui arrivent aux habitants de la petite commune de Harlowe, toute proche de Boston ?

Cela parait invraisemblable, inconcevable car ces familles modestes se font dépouiller petit à petit, semaine après semaine, par un type sans scrupule, soit-disant commissaire-priseur. Ce priseur semble être le diable en personne , capable de retourner même la police de cette petite bourgade sans histoire. Le piège se referme sur les habitants car certains d’entre deviennent des « adjoints » et passe donc d’un camp à l’autre, n’hésitant pas eux même à menacer leurs voisins.



Ce récit fait froid dans le dos car il reflète parfaitement la société dans laquelle nous vivons. Jusqu’où les gens sont capables d’aller? Par cupidité ? Par peur? Tout dépend du camp dans lequel ils sont.

L’auteure s’attache particulièrement à une famille, les Moore, des fermiers simples et tranquilles. Tout au long des chapitres on les voient cédant peu à peu tout leurs biens, y compris leurs vaches, leur tracteur, leurs outils même. Effarant ce que la peur pousse à faire, ou ne pas faire d’ailleurs.

Quasiment tous les habitants sont dépouillés et pourtant personne ne réagi. Ça ne vous rappelle rien ? A moi oui ça me remets en tête pas mal de choses dont certaines pas si lointaines.



Alors jusqu’où sont ils capables de se taire et de subir? Et que se passerait-il s’ils osaient enfin s’opposer à ce diable de priseur? Pour le savoir il vous faudra lire ce livre qui est l’unique opus de Joan Samson, décédée peu après sa sortie, à 38 ans. Et je vous le conseille vivement, il devrait raisonner longtemps dans votre conscience… si vous en avez une bien sûr.
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Délivrez-nous du bien

Perly le sauveur ! Lorsque ce commissaire-priseur débarque à Harlow, bled paumé du New Hampshire, la population considère son arrivée comme un don du ciel. Le projet du bonhomme est simple, il souhaite demander aux fermiers du coin de se débarrasser de leurs vieilleries pour les vendre aux enchères. En contrepartie il s’engage à ce que le bénéfice des opérations serve à doter la police locale de nouveaux équipements et de nouveaux adjoints.

Les époux Moore commencent par jouer le jeu avec un certain enthousiasme, trop heureux de vider leur grange et leur grenier poussiéreux pour récupérer quelques billets. Mais une fois leur stock d’encombrants épuisé, le bon samaritain continue à les solliciter. Charismatique, il leur explique qu’une réponse négative de leur part n’est pas envisageable. D’abord poliment, puis en laissant planer des menaces de moins en moins insidieuses. Comprenant qu’ils risquent de perdre jusqu’à leur dernier meuble, voire bien davantage, les Moore n’ont plus que deux solutions : quitter les terres ancestrales de leur famille ou commettre l’irréparable.

Écrit en 1975 par une autrice qui succombera d’un cancer fulgurant à l’âge de 38 ans quelques mois après sa publication, ce roman jusqu’alors inédit en France est considéré par Stephen King comme un chef d’œuvre de l’épouvante. Rien d’horrifique à proprement parler mais la terreur se veut ici psychologique. Et le mal se cache autant dans le capitalisme sauvage que dans la soumission des gens de peu face aux puissants.

Perly le désintéressé se révèle au final un démon incarné. Un homme mystérieux, charmeur, inspirant une fascinante répulsion. Un homme auquel il est impossible de dire non, qui déclarera pour se dédouaner après avoir répandu la souffrance et le chaos autour de lui : « Tout ce que j’ai fait, vous m’avez laissé le faire. »

Incontestablement un grand roman américain, suffocant huis-clos en pleine nature qui parle de la perte d’identité, de la dépossession et de la résignation des plus faibles face à la loi du plus fort. Du moins jusqu’à un certain point.


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Délivrez-nous du bien

Cet extrait nous place au cœur de la famille Moore qui accueille avec curiosité puis appréhension et peur la venue chaque jeudi de Perly Dunsmore. Cette famille qui mêle plusieurs générations témoigne par ses nombreux sentiments, du doute, du malaise provoqué par cet étrange visiteur. Les Moore ne voient pas en quoi vendre quelques objets inutiles ferait mal à qui que ce soit, surtout quand ils peuvent en récupérer de l’argent, un argent toujours nécessaire, un argent qui lie les Moore comme les autres habitants à ce commissaire-priseur. Face à cet homme, la romancière observe la famille Moore se fissurer. La grand-mère, les parents ou la petite fille sont victime, bientôt pris au piège d’un mécanisme de manipulation. Ils perdent leur repère, le sens de leur vie, de leur quotidien. Les Moore sont des personnes comme les autres. Cette banalité du quotidien facilite l’identification.



On voit alors une situation s’installer et très rapidement échapper aux habitants de la petite ville. Ils se rendent qu’ils n’ont plus prise sur rien. Ils se sont débarrassés des objets mais résistent quand il s’agit de leur terre. L’autrice, Joan Samson, maitrise admirablement son récit parce qu’elle reste au cœur de cette famille, de cette maison vidée petite à petit. Le commissaire-priseur reste une figure mystérieuse, angoissante dont on sent l’étendue du pouvoir de nuisance. Son arme, la rhétorique. Par ses mots, il séduit, amadoue. Le commissaire-priseur est insaisissable et cela fait de lui un méchant incroyable. Il représente à lui tout seul un mouvement capitaliste, dominateur, manipulateur, froid et sans valeurs.



Le roman est énormément basé sur les dialogues. On sent l’impact des mots prononcés sur les personnages. C’est une déflagration qui se met en place. Ce commissaire-priseur m’a fait penser au film Le Charlatan interprété par Burt Lancaster, un homme qui embrouille et manipule son auditoire en se dissimulant derrière des valeurs et des peurs. Ici, le point de départ est quand même ce désir de sécurité. On pourrait penser à certaines personnalités politiques d’hier ou d’aujourd’hui. On commence ce livre sans réaliser jusqu’où nous mène Joan Samson. Par la finesse de son écriture et la rigueur de sa narration, la romancière américaine saisit les sujets naissants de son époque. Ce roman est le seul qu’elle ait écrit, étant décédée peu après la publication en 1976. À la lumière d’aujourd’hui, le roman éblouit par sa lucidité. Il captive autant qu’il effraie.
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Délivrez-nous du bien

Un commissaire-priseur charismatique et éloquent - nommé Perly - va chambouler la vie des familles vivant à Harlowe en organisant des enchères afin de renforcer les forces de police de la ville.



Cette dépossession des gens simples pour le bien de la communauté cache en réalité des desseins plus ambitieux qui contournent les lois. D’abord charmeur puis tout puissant, Perly réussit à s’octroyer le pouvoir sur l’avenir d’Harlowe.



L’honnête famille Moore victime comme d’autres, apeurée par les accidents déguisés qui arrivent aux rares rebelles, capitule devant la menace - jusqu’au réveil de John, le père, qui finit par refuser d’abandonner la terre où il a grandit.



Un livre sous tension, où l’impuissance de la famille Moore nous révolte, où le commissaire-priseur totalement diabolique nous répugne et où la fin nous oppresse.



La force de dire non et la force d’agir pour protéger ce qu’on a construit, c’est sur cela que tous nos espoirs se focalisent ; tout au long de la lecture on se demande à quel moment cette force finira par prendre le dessus sur l’injuste position des dominants.



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Délivrez-nous du bien

Harlowe, petite localité rurale du New Hampshire, voit la vie de sa population totalement bouleversée par l’arrivée de Perly Dunsmore. Un commissaire-priseur, charismatique et affable, qui va s’allier au shérif afin d’organiser des ventes aux enchères dans le but, prétendu, de moderniser la petite bourgade - par la création d’une caserne de pompiers et la nomination d’adjoints - au prétexte de la défendre de la violence des grandes villes.

Les habitants de Harlowe, au départ volontaires, se séparent de leurs effets personnels de bonne grâce. Mais lorsque Dunsmore vient en personne réquisitionner chaque semaine dans les habitations avec l’aide de ses adjoints, le doute s’immisce chez les habitants. En particulier la famille Moore, qui vit à l’écart sur ses terres, depuis plusieurs générations et qui compte bien y demeurer encore longtemps…



La maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture trouve toujours des pépites méconnues et cet ouvrage ne fait pas exception. Avec comme à l’accoutumée, un soin apporté à la couverture.

Ce roman de l’autrice Joan Samson (1937-1976) - parut seulement quelques semaines avant le décès de cette dernière, d’un cancer du cerveau à l’âge de 38 ans - dénonce la gentrification des campagnes, et la soumission des petites gens dans le dénuement face aux escrocs expropriateurs. Un livre d’une saisissante actualité, à l’heure où les citadins investissent massivement les campagnes ; mais oui… vous savez ces néo-ruraux dictant leur loi jusqu’à faire interdire le chant du coq !



Le lecteur est le témoin impuissant de l’injustice qui se dessine au fil des pages. Une ambiance particulière s’en dégage. Tantôt flirtant avec le nature writing via les descriptions de la campagne et de la nature environnante. Et le roman noir : sorte d’hybridation batarde entre « Bazaar » de Stephen King (la dimension fantastique en moins) et « La nuit du chasseur » de Davis Grubb.

Un livre sur la dépossession qui rappelle que le mal porte bien des masques. Et que les pires atrocités au sein des communautés humaines se font toujours au nom du bien commun.
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Délivrez-nous du bien

Harlowe, toute petite commune du New Hampshire, dans les années 50/60. John Moore et sa femme Miriam dite Mim, leur fille de 4 ans Hildie, et la mamie Ma, vivent paisiblement dans une ferme, un peu à l'écart du centre, vendant leur beurre, et quelques récoltes, très heureux dans la simplicité de leur quotidien, profitant des beautés de la nature et de leurs terres. Un jour s'installe à Harlowe le commissaire-priseur Perly Dunsmore, un homme charmant, qui met tout de suite malgré tout Mim mal à l'aise par ses regards, et qui va, tous les jeudis, venir dans leur ferme, et chez les autres habitants du village, récupérer diverses choses à vendre aux enchères dans le but de créer, puis de développer, une police municipale. Peu à peu, ce n'est plus d'objets dont ils ne se servent plus que les Moore vont devoir se séparer mais de leurs meubles personnels, de leurs moyens de subsistance même… Un roman très angoissant pour lequel on a du mal à envisager une fin positive, tant le pire est toujours possible. Je l'ai dévoré
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Délivrez-nous du bien

Perly Dunsmore, un commissaire-priseur, vient de s’installer à Harlowe dans l’idée de développer la petite ville grâce à des ventes aux enchères. Bientôt la corde au cou, les Moore sont peu à peu dépouillés de leurs biens sans savoir quoi faire. Céder et ne rien dire ? Appeler à l’aide ? Fuir et laisser derrière eux leur bien le plus précieux, leur terre ? Pour ses habitants, l’atmosphère à Harlowe devient de plus en plus asphyxiante alors que les citadins se pressent pour venir chaque week-end profiter des enchères de Dunsmore. La zone rurale se développe, s’enrichit, tout en appauvrissant ceux qui y habitent.



Délivrez-nous du mal décrit avec talent l’effacement de la morale face à la capitalisation et les lois du marché, et la manière avec laquelle toute une population peut s’oublier et se soumettre en cédant une part d’elle-même. En ne suivant que le point de vue des Moore, éloignés du reste de la ville, on attend nous aussi les visites de Gore, Dunsmore ou Cogswell pour savoir à quel point la situation empire chaque jour.



Puis, on en vient à vouloir secouer tous les personnages pour qu’ils agissent enfin. Et si c’est l’effet voulu par l’autrice, il est vrai que le récit se répète beaucoup et s’embourbe un peu dans un ventre mou dans son dernier tiers. Le roman aurait pu être un peu plus concis tout en étant aussi efficace dans ses messages.
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Délivrez-nous du bien

Une chronique de Yann sur Aire(s) ibre(s).

« Voilà qu'il y a un homme qui se prend pour Dieu. Il pense qu'il peut déplacer des montagnes et assécher les océans, dit Ma. Et puis il y aussi ceux pour le croire (…) Il pense qu'on n'est rien d'autre qu'une tripotée d'imbéciles, et on n'a rien fait pour lui prouver le contraire. »

Publié aux États-Unis en 1975 sous le titre The Auctioneer, Délivrez-nous du bien est le seul roman écrit par Joan Samson, victime d'un cancer du cerveau quelques semaines seulement après la parution du livre. Il s'agissait au départ d'une nouvelle que son mari l'incita à développer et qui trouva assez rapidement un éditeur.

Harlowe est une petite ville paisible du New Hampshire, à quelques heures de route de Boston. Ici, tout le monde connaît tout le monde et la communauté vit sereinement depuis des années, à l'abri de cette insécurité qui semble se répandre dans les grandes agglomérations du pays. le jour où Perly Dunsmore, commissaire-priseur de son état, vient s'installer à Harlowe, il sympathise très vite avec le shérif local, Bob Gore et lui propose d'organiser une vente aux enchères dont les bénéfices iraient à la police locale et contribueraient ainsi directement à améliorer la sécurité des citoyens. les habitants acceptent donc de jouer le jeu et de se débarrasser de vieilles affaires qui encombrent leurs greniers. Mais cette vente n'est que la première d'une longue série et les deux hommes, appuyés peu à peu par les nombreux adjoints qu'ils recrutent grâce aux bénéfices dégagés, ne laissent peu à peu plus guère le choix aux habitants de Harlowe. La famille Moore, qui vit à l'écart de la ville, tente d'enrayer la mécanique infernale qui semble s'être mise en marche.

Une des grandes forces de ce roman est de saisir le lecteur dès les premières lignes et de ne plus le lâcher jusqu'à sa conclusion.

La suite de la chronique sur Aire(s) Libre(s) :


Lien : https://aireslibres.net
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Délivrez-nous du bien

Avec un style classique, l’auteure pose les jalons d’une lente descente aux enfers des habitants de Harlow. J’ai un ressenti en demi-teinte pour cette lecture. Cela se lit bien, c’est assez lent, beaucoup d’émotions différentes mais je ne suis pas plus enthousiaste que ça.

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Délivrez-nous du bien

Avec Délivrez-nous du bien, Joan Samson nous transporte dans un récit sombre, angoissant et parfois tellement anxiogène qu’il aura la force de mettre le lecteur mal à l’aise. C’est poignant, bien écrit et ça nous pousse dans nos réflexions jusque dans les dernières lignes.

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Délivrez-nous du bien

"Il faut qu'on parte d'ici."



Direction le New Hampshire, dans la petite ville de Harlowe avec Délivrez nous du bien de Joan Samson aux éditions Monsieur Toussaint Louverture, qui propose une nouvelle fois un travail audacieux et puissant.



Encore une belle découverte que j'ai dévoré !



Harlowe. C'est là qu'un priseur charismatique et mystérieux prend ses quartiers et met en place des enchères, dont les fonds viendront remplir les caisses de la police locale. Les habitants sont invités à donner, d'abord ce qu'ils ont en trop. Ensuite....



J'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre. Je savais juste que je voulais lire le nouveau bébé de chez Toussaint L'ouverture. Et pourtant, je ne suis pas roman sur la vie rurale américaine. Mais pourquoi pas ? Ça a l'air un peu sombre, un peu dans la même ambiance que les romans de McDowell. Bref, j'ai essayé.



Et bah quelle claque !



Et je ne saurai même pas dire pourquoi c'est une claque. Parce que le roman a ce côté étrange et hybride, oscillant entre le roman contemplatif, le thriller et le tranche de vie. On ne sait pas vraiment où Samson nous emmène, à part quelque part. Et au final, tout s'éclaire, tout devient limpide, et on réalise l'horreur.



Les Moore, notre famille, sont un peu l'archétype que je me fais d'une famille américaine rurale au 20ieme siècle : ni intéressants, ni ennuyeux, ils ne brillent pas forcément mais restent fascinants à suivre. La tension qui monte dans leur foyer rajoute une saveur délicieuse au récit. J'ai eu ma préférence pour Mim, prête à tout pour protéger les siens, quand son mari est d'une passivité affligeante une bonne partie du récit.



Bien sûr, la critique de la société de consommation, de l'urbanisation excessive et de la corruption est assez évidente, mais reste pertinente. Qu'est ce que j'ai détesté le priseur, qu'est ce que j'ai détesté les "étrangers" qui visitaient Harlowe comme un zoo. Et c'est sûrement là que le livre est une vraie claque : parce qu'il a réussi à me mettre dans le camp des Moore, alors que je ne me sentais pas du tout concernée par leurs problèmes de terres.



À découvrir d'urgence !
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Délivrez-nous du bien

Délivrez nous du bien est une ré- édition d’une première parution en 1975, un an avant le décès de l’autrice, ouvrage unique de celle-ci et pourtant c’est un roman très abouti. A bien des égards, on lui trouve des correspondances avec le livre et le film La nuit du chasseur. On est dans le New Hampshire, probablement au milieu du 20ème siècle. Des fermiers vivent tranquillement sur leurs lopins de terre à quelques heures de Boston, comme c’est le cas pour John, Mim, leur petite fille Hildie et Ma la grand-mère, une sorte de Ma Dalton qui a vu tout le monde grandir dans le coin et ne s’en laisse pas compter. Les citadins commencent à affluer dans ces endroits bucoliques qu’ils redécouvrent et très vite cette petite communauté se voit prise dans le piège d’un prédateur sans scrupules qui va les dépouiller lentement mais sûrement de tous leurs biens. Celui-ci, Perly s’improvise tout à la fois, prêcheur, commissaire priseur et agent immobilier, revendeur d’enfants pour couples riches mais stériles. Tout cela en s’assurant le soutien d’une police locale soudoyée et de valeurs comme la tradition, l’entraide, des valeurs détournées.….La tension monte et s’installe dans le roman jusqu’au point final. On la vit à travers les interactions des différents personnages. Le style est sensible, précis, il met en valeur la poésie d’une vie simple et en lumière les mécanismes d’une vie communautaire.
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Délivrez-nous du bien

Dans Délivrez-nous du bien , une communauté rurale voit débarquer un sauveur autoproclamé. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture publient le premier, et unique, roman de Joan Samson qui signait là, en 1976, une fable dans la plus pure tradition du grand roman américain.
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