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3.91/5 (sur 83 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Johann Guillaud-Bachet navigue entre son village de cœur, au pied du sommet du Vercors, et la ville de Casablanca au Maroc.

Il est aussi comédien amateur.

Il est l'auteur de trois romans :
"Noyé vif" 2018, 2018, Calmann-Lévy, prix Obiou 2018.
"La soif des bêtes", 2020, Calmann-Lévy, prix du Mont Blanc et prix des écrins en 2020.
"Les vents sauvages", 2021, Calmann-Levy

Il écrit par ailleurs des nouvelles dont certaines ont été publiées ou primées. La dernière, écrite pendant le confinement d'avril 2020, est disponible gratuitement.
"Cent jours de solitude", Calmann-Levy

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Bibliographie de Johann Guillaud-Bachet   (5)Voir plus

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Ana Gramme Johann Guillaud-Bachet a publié son second roman en janvier 2020 aux Éditions Calmann-Lévy : "La soif des bêtes" mêle suspense, humanité et animalité dans une station de montagne, où l’eau se fait rare et où le Mal insidieusement s’installe... Écoutez l'auteur nous parler de son parcours, de son dernier roman, et des projets à venir ! La rencontre est animée par l'équipe d'Anagramme. -Dans le cadre du festival L'échappée Noire 2020 -


Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Partout, le temps s’est accéléré : des soleils trop forts ont crevé le ciel, les vents incessants ont décapé les corps et les eaux mauvaises tordu les ventres. La peau s’est craquelée, les cheveux ont blanchi. Tous s’usent plus vite désormais.
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Caro a peur. De la montagne, de ses secrets. Elle redoute le retour au monde magique et à ses antiques superstitions. L’échelle du temps s’enroule : la foudre redevient le courroux du ciel, le soleil un dieu navigant, les herbes et les plantes l’apanage des sorciers et des rebouteux.
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Elles sont installées sur le banc devant la maison. Le soleil coule sur les pierres, chauffe leurs pieds nus. Une infusion de menthe et de sarriette fraîches fume doucement à leurs côtés.
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j'ai vu son corps passer par-dessus la banquette du cockpit et s'écraser sur le bastingage, il y est resté quelques secondes puis il a basculé par-dessus bord. J'ai vu ces bras et cette tête plantés sur la vague, dans ce gilet jaune, et cette vague immense s'est éloignée à une vitesse ahurissante, laissant le petit gilet jaune dans son sillage. Il levait un bras, je ne sais pas s'il hurlait, de toute façon on ne pouvait pas l'entendre. Franck, lui, a hurlé, il m'a gueulé de lancer la bouée arrière, j'ai failli lâcher la barre, je me suis ravisé, j'ai pris la bouée fer à cheval d'une seule main. Je ne voyais plus Vince. Franck me l'a montré, Franck qui beuglait sans discontinuer et sans lâcher le corps de Vince au bout de son doigt. J'ai fini par le distinguer, il était déjà vraiment très loin…
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Du tas d’affaires assemblées monte un léger arôme de lavande, de pin, de fonte et de literie poussiéreuse. L’odeur des grands-parents, des fantômes apaisants.
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Les vieilles méthodes de grand-mère : les os qui coincent, le bois qui grince ou encore le vol des hirondelles, ne fonctionnent plus. Il n’y a plus de prédiction, plus d’oracle.
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J’avais bien observé : le mec qui menait la barque proposait avec insistance à tous d’essayer. Et tous se plantaient invariablement. Il fallait alors redoubler d’ardeur pour remonter le courant. Le type faisait ça remarquablement bien, en débardeur, ce qui mettait en valeur ses muscles. J’avais aussi noté qu’il laissait les hommes se planter pour de bon, jusqu’à ce qu’ils lui demandent de reprendre la rame – ils s’asseyaient alors piteusement contre leur sac –, alors que pour les filles, il avait tendance à vite prendre le manche avec elles, histoire de leur montrer le mouvement. Tout cela avait été ritualisé et faisait visiblement beaucoup rire du côté de la base, à gauche de l’escalier de pierre, où un groupe de gaillards et de minettes bronzés et cool rangeaient des cordages sur la jetée en fumant des roulées. À côté, le groupe des types pâles et nerveux et des filles pâles et timides faisait peine à voir. Les habitués, et les touristes. Ceux qui savaient, et ceux qui débarquaient. Je n’appartenais pas à la bonne espèce.
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Je la faisais rire, mais c'était du vent, derrière mon cynisme, il n'y avait pas de trésor caché. Un animal mutilé. Le Roi des Aulnes dormait près de moi. Pourquoi avais-je embarqué ce recueil précisément ? Pour m'aider à me souvenir que ce qui paraît monstrueux ne l'est pas toujours, et que ce qui nous semble noble peut mener aux pires infamies ? Que j'étais une bête, avant d'être un homme ?
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Puis les rires s’estompèrent et les doigts se raffermirent. Le premier coup de feu retentit. Le renard tituba, s’avachit dans l’herbe froide. Il eut un bref glapissement, un dernier sursaut obstiné l’amena à grappiller quelques centimètres vers l’ombre protectrice des pins. Son regard s’accrocha aux halliers en bordure, aux bourgeons délicats des églantiers, aux tapis renaissants de serpolet, primevères et violettes qui guettaient le soleil du printemps, aux toiles enchevêtrées encore blanchies de gel, aux terriers secrets dans l’ombre des grands arbres, ils étaient si proches, l’appelaient, quelques enjambées à quémander encore à la vie qui le quittait. Puis un second coup de feu lui éclata la cervelle et le corps roux s’affala sans bruit dans l’herbe tendre.
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Kevin éructait ses mots, l’œil noir et belliqueux, les poings serrés comme des attrapes-colères. Valère roulait sa clope, il le coupa sans lever les yeux.
— Qu'est-ce que t'en sais que les Cornado prennent de l'eau ?
— Je le sais ! Tout le monde le sait.
Valère sortit son briquet et en fit lentement jouer la molette.
— Tout le monde le sait ?
Valère fit le tour de la table avec les yeux, un rire serré au coin de la bouche, avant d'ajouter, comme personne ne bronchait :
— Ils ont leur captage, non ? L'eau qui jaillit sur leur terre, c'est pas la leur ?
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