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3.55/5 (sur 171 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Yvelines , 1993
Biographie :

Hector Mathis grandit aux environs de Paris entre la littérature et les copains de banlieue.

Écrivant sans cesse, s’orientant d’abord vers la chanson, il finit par se consacrer pleinement au roman. Frappé par la maladie à l’âge de vingt-deux ans, il jette aujourd’hui l’ensemble de ses forces dans l’écriture.

Source : http://www.buchetchastel.fr/fiche-auteur5922/hector-mathis
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Entretien avec Hector Mathis, à propos de son ouvrage K.O.


02/07/2018


Vous sortez votre premier livre à la rentrée chez Buchet-Chastel, intitulé K.O. Avant de commencer la lecture on se dit : drôle de titre pour un premier roman, et un jeune auteur…

Il fallait que le titre soit court et percutant. Je pense que cela correspond parfaitement au style du roman. K.O. c`est à la fois le déséquilibre absolu et le compte à rebours, celui qui précède le knockout lorsque le combattant se trouve à terre.



On suit donc Sitam, qui décide de quitter Paris après les attentats de novembre 2015 avec sa copine, la môme Capu. Qu`avez-vous mis de vous dans cet alter ego ? Quand l`un des personnages pose à peu près cette question à Sitam dans le livre, il répond : « On n`est jamais plus inventif que dans la mauvaise foi. » Et vous, que répondriez-vous ?

Exactement la même chose que mon alter ego.



Difficile, en vous lisant, de ne pas penser au roman populaire des années 1930, et plus précisément au phrasé de Louis-Ferdinand Céline, à cette écriture parlée, poétique, argotique, et un peu canaille. Comment l`avez-vous trouvée, votre « petite musique » ?

Elle m`est venue naturellement. J`ai commencé par la chanson et depuis je n`écris qu`à haute voix. Mes romans sont des partitions, il faut du rythme et de la musicalité. Ce n`est pas le réel que je souhaite retranscrire, c`est l`émotion du réel. Quand j`ai découvert Céline, Jehan Rictus, Henry Poulaille et d`autres j`ai eu le sentiment d`appartenir à une famille. Cette langue sans cesse réinventée (la leur) c`est le remède à une littérature blanche, précieuse et artificielle.



Sitam est rongé par une « maladie inflammatoire chronique », le forçant à se médicamenter quotidiennement. Loin de le réconforter, il vit cette obligation comme une chape sanitaire, et semble trouver beaucoup plus de réconfort dans la musique et l`écriture. Mais au fait, pour un jeune nostalgique comme lui, est-ce que les notes et les mots suffisent à supporter cette vie, ce monde ?

C`est un personnage tout à fait désespéré. Mais c`est justement ce qui lui permet de tenter d`habiter l`instant et de ne pas être suspendu à d`hypothétiques « jours meilleurs ». Sitam meurt en permanence. La seule ivresse qui l`emmène au cœur du réel est celle de l`écriture. Je dirais donc que les notes et les mots lui suffisent à supporter cet immense chaos. Mais seulement par moments…



K.O. évoque largement l`écriture, la bohème de l`écrivain, l`amour du langage. Comment on sort de tout ça pour penser au prochain livre ? Est-ce que vous en êtes déjà là ?

Je ne me suis pas posé la question. le second roman est terminé, il m`est venu naturellement car il est issu du même souffle. C`est la suite. Le chaos se poursuit, ce n`est qu`une seule et même phrase…





Hector Mathis à propos de ses lectures




Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Le Procès de Franz Kafka.



Quel est le livre que vous auriez aimé écrire ?

Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

L`Odyssée d`Homère.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

La Chute dans le temps d`Emil Cioran.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Du côté de chez Swann de Marcel Proust.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

La Peau et les Os de Georges Hyvernaud.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je dirais Madame Bovary. Même si Gustave Flaubert est un génie.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Ne se suicident que les optimistes qui ne peuvent plus l`être. Les autres, n`ayant aucune raison de vivre, pourquoi en auraient-ils de mourir ? » Emil Cioran.



Et en ce moment que lisez-vous ?

Perturbation de Thomas Bernhard.


Découvrez K.O. de Hector Mathis, à paraître le 16/08/2018 aux éditions Buchet-Chastel :






Entretien réalisé par Nicolas Hecht.




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Le coup de coeur de Marie-Hélène LAFON pour le roman d'Hector Mathis, "Langue Morte"

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Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
Je me demande bien comment apparaissent les poches gigantesques qu'on observe sous les yeux des attristés ...
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Notre banlieue. Ici le goudron est comme une vieille peau usée. Pleine de fissures, de crevasses, de caniveaux crayonnés, de marquages blancs et jaunes effacés, de petits morceaux de goudron plus récents, coulés pour combler les trous. Une voirie de fortune. Le terrain de jeu des gamins de la grisâtre.
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Certains me demandent ce que j'entends par "détraqués", le rapport avec la littérature, quand ils parviennent à lire un bout, à me voler mes notes du coin de l’œil. Chacun sa messe. La nôtre c'est des cantiques d'ivrognes, que je leur réponds. Des poèmes d'ignares. De fous furieux. De colériques. Furieux, voilà ce qu'on est, nous les détraqués, que je leur dis.
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La passion... A quoi ça ressemble après quelques années ? Moi je le savais. Je les avais vu les vieux rongeurs de songes qui pissaient même plus au même endroit, quis e grignotaient la parenthèse à se repasser en boucle les rêveries de la jeunesse. Ils ne s'engueulaient plus, ils s'ignoraient. Et de temps en temps... ils se jetaient un souper à la tronche, et puis silence, et ça pour quoi ? C'était tout simple et pas très ingénieux, même plutôt viscéral de gâcher la tambouille avant de retourner brutalement dans l'oubli. C'était ça ou l'éternel ennui chez les vieux de la grisâtre. J'allais leur livrer leurs courses étant môme. Je voyais bien tout ça, ils pouvaient rien dissimuler, c'était sur les murs, la moquette, les cadres. La sonnerie du téléphone c'était la fête. Des nouvelles des gosses. Au commencement, du moins. Après ça leur faisait même plus grand-chose. La dépêche AFP qui tombait. Vieilles machines oxydées. Rotatives en miettes. Journal d'un couple. Les vieux couples c'est pas aussi beau qu'on le dit.
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La vulnérable était prise d'une crise incroyable, Paris tétanisé de conscience . la guerre nouvelle génération. pas quatorze du tout, ni trente neuf ni rien, une nouvelle qui ne ressemble pas, qui inaugure plutôt.
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L'époque, cette époque où tout flotte, où les croque-poussière vont vers la mort à n'importe quel prix et où les autres ne veulent que s'amuser. Ils ont encore tous le spleen du vingtième siècle, encore tout brusqués qu'ils sont. Metro ! Démocratie ! Internet ! Carte à puce ! Le vingt et unième c'est l'épitaphe de l'Histoire entière, on est enfin arrivés au bout. C'est à celui qu'aura l'ultime formule. Tout le monde a compris que c'était terminé, on balbutie juste pour trouver le bon mot. Des dizaines d'années pour trouver de quoi occuper le tailleur de pierre? L'épitaphe ! C'est ça qu'il faut que j'écrive, juste une épitaphe.
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Mon premier s'en prend à l'ail, mon second distribue le courrier, mon troisième ne rit pas jaune, mon dernier n'est pas rapide, et mon tout est l'inventeur de la charade à tiroirs !
(réponse p. 94)
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Un roman c'est un ballet, la musique emporte tout et la musique c'est les mots ! On y croise des visages et des silhouettes. Des personnges dansent une chorégraphie qu'ils pensent être la leur, mais en vérité il n'y a que la musique, tout le reste est en fonction, rien n'existe en dehors d'elle. Ils obéissent, voilà tout ! Pour faire résonner la mélodie j'avaisdes tonnes de mots à faire valser, chuter dans les variations, escalader les clés, les triolets, en percutant les accords jusqu'à la dissonance. Comme le jazz. Tout pareil !
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"La capitale c'est un cache-tout ! disait mon père. Ici y a qu'à voir, on peut rien dissimuler, ni la misère, ni l'agonie", qu'il ajoutait tout le temps ! Ah ça, il avait pas tort. La capitale, la capitale... Si ça nous fait quoi qu'ce soit c'qui s'passe à la capitale ?! Y a rien qu'des tricheurs, des plaintifs et des geignards, là-bas ! Ils réclament et nous on subit ! Merdre alors ! Des projets y en a qu'pour eux ! 'Vec leurs tramways, festivals, allées piétonnes, leurs conneries ! Bientôt on aura plus l'droit d'y foutre les pieds ! Et toc ! Les gens déraillent, courent après l'fric, après l'temps. Moi c'est fini. J'suis un vieillard, je mange peu et j'ai besoin d'rien. Mais je vois bien. Tout de même, j'vois bien.
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la vie ce n'est qu'une foutue partition
pour détraqués.
p 201
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