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Citations de John Boswell (27)


On retrouve [entre -400 et +400 après J.C.] quatre types fondamentaux de relations homosexuelles [...] L'exploitation d'individus de sexe masculin par d'autres hommes qui en étaient propriétaires ou qui exerçaient une autorité sur eux était répandue [...] le concubinage homosexuel n'était certainement pas rare [...] Le type de relations homosexuelles le plus courant dans l'Europe ancienne [...] était les liaisons entre "amants" [...] quatrième type de relations homosexuelles : des unions formelles [...] publiquement reconnues, comparables au mariage hétérosexuel parce que entraînant un changement de statut pour l'une des parties ou pour les deux.
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Le latin [...] possédait moins de termes que le grec pour décrire les sentiments humains et répartissait généralement l'amour en trois catégories : 1. amor-amare, la catégorie plus large ; 2. dilectio-diligere, désignant une inclination personnelle pour un être ou une chose ; et 3. (surtout entre chrétiens), c[h]aritas, l'amour moral, qui correspondait approximativement à ἀγάπη.
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Le poète Martial (seconde moitié du Ier siècle) [...] critiquait l'une de ses connaissances qui dépensait la dot de sa femme pour se payer des amants.
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Les mariages romains se tenaient habituellement en juin. La veille, la fiancée retirait le costume porté par les filles non mariées et endossait pour la noce une tunique et une ceinture spéciales, elle se faisait coiffer selon la tradition et se couvrait d'un grand voile rouge feu (le flammeum). À l'époque impériale, l'acte symbolique essentiel avait lieu dans la demeure de la jeune mariée : en présence d'amis, de parents et de protégés, le couple exprimait son consentement au mariage, la matrone d'honneur (pronuba) joignait leurs mains droites (dextrarum junctio) et ils échangeaient un baiser. Dans une grande partie du monde romain, un prêtre présidait ou assistait officiellement à la cérémonie. Puis le contrat, si contrat il y avait, était signé. Ces éléments reflètent la tendance des couples, sous l'Empire, à considérer le mariage comme une association comparable à une entente commerciale plutôt que comme la vente pure et simple d'une femme à un homme par un autre homme. [...] Après un sacrifice religieux et un banquet nuptial, la jeune mariée était "emmenée" (deducitur) en procession jusqu'à la maison de son époux ; le jeune marié l'accueillait à son arrivée et la prenait dans ses bras pour lui faire franchir le seuil. Comme en Grèce, les invités de la noce chantaient alors un épithalame à l'extérieur de la chambre nuptiale pendant la probable consommation du mariage.
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{La consommation du mariage] n'était d'ailleurs pas capitale dans le mariage romain, du moins à en juger d'après les dispositions juridiques qui nous sont parvenues. [...] De même, les enfants n'occupaient aucune place dans les idéaux romains du mariage : au contraire, de nombreuses lois impériales visaient à inciter les couples des classes supérieures à avoir des enfants, ce qui semble indiquer qu'il ne s'agissait pas d'un de leurs désirs fondamentaux. Personne ne considérait que la stérilité d'un coupe pût mettre en cause la validité ou la réalité de son mariage ; on n'y voyait qu'un manque de sens civique.
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Zeus et Héra étaient les dieux du mariage : ils étaient frère et sœur en même temps que mari et femme [...] Zeus était un coureur de jupons notoire [...] Bien que Héra fût la déesse du mariage, elle n'était pas connue comme mère, tandis que les déesses mères les plus remarquables (par exemple Léto et Déméter) n'étaient pas particulièrement associées au mariage.
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La célébration du mariage grec (qui avait généralement lieu en hiver) s'accompagnait de sacrifices aux divinités du mariage (le plus souvent Zeus et Héra, les archétypes du couple marié [sic]), d'un bain rituel pour la jeune épouse, d'un festin nuptial dans la demeure de la jeune femme (c'est-à-dire de son père) au cours duquel le couple portait des couronnes, du transport par le marié et son témoin de la mariée voilée, en voiture à bras ou à cheval, depuis la maison de son père jusqu'à sa nouvelle demeure (c'est-à-dire celle de son mari), précédés d'une foule chantant le chant nuptial ("hymen"). Cette procession était éclairée par des chandelles et des torches. Arrivée à sa nouvelle maison, la jeune femme, toujours voilée, était conduite dans la "chambre nuptiale" ; le cortège chantait l'épithalame (chant pour la chambre nuptiale) à l'extérieur pendant qu'avait lieu - pensait-on - l'acte clé de la cérémonie de mariage : sa consommation charnelle [...] Le lendemain, des présents étaient offerts à la jeune mariée.
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... toute pratique de la sexualité au sein du mariage était "chaste".
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Tous les chrétiens et chrétiennes étaient "frères" et "sœurs" dans le Christ, et ils pouvaient évidemment se marier et avoir des relations sexuelles. Même au sein du mariage, les métaphores fraternelles n'impliquaient pas obligatoirement 'l’absence de commerce charnel, bien que cela pût être le cas.
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On pouvait parler de relations "fraternelles" pour désigner des relations clairement sexuelles (Pétrone, Tobie ou le Cantique des cantiques dans les Écrits hébraïques)
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Le mot couramment utilisé en grec pour dire "amour fraternel" dans ce sens plus vaste était φιλαδελφία - auquel la ville américain de [je vous laisse deviner hi hi hi] doit son nom ;
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Le terme juridique le plus courant [en Grèce] pour désigner des noces, et par extension, le mariage était γάμος [qui est] "le nom [...] de l'acte sexuel lui-même". [Redfield]
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Le latin présente à peu près les mêmes risques de confusion [que le grec], puisque les dénominations des "noces" - et plus particulièrement nuptiae - peuvent à la fois désigner le "mariage" et des relations sexuelles qui n'avaient certainement rien de conjugal.
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L'analyse des sources [grecques] se heurte à une autre difficulté : en effet, les mots couramment employés pour dire "époux" et "épouse" étaient les mêmes que ceux qui désignaient l'"homme" et la "femme" (cf. en anglais : "I now pronounce you "man" and wife", et en française : "Je vous déclare à présent mari et "femme"").
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La terminologie grecque concernant le mariage était si vague qu'il est presque impossible de déduire des mots eux-mêmes la nature exacte des relations en jeu.
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Je rappelle que l'un de mes objectifs majeurs est de déterminer si certaines formes de constitution de couple entre personnes du même sexe à l'époque prémoderne peuvent être considérées comme des "mariages".
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Il n'est pas rare que les deux partenaires d'une relation de longue durée s'opposent - violemment - sur ce point : était-ce mariage, oui ou non ? Il est vain de recourir aux définitions ou aux dictionnaires : les tribunaux eux-mêmes n'y trouvent pas de solution à leur problème.
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L'examen et l'analyse historique du "mariage" se heurteront aux mêmes obstacles [sémantiques]. Il et en effet presque impossible de donner une formule précise et universelle de ce qu'on entend par "mariage", que ce soit dans le discours moderne ou dans les textes antiques.
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Ἔράν n'apparaît pas du tout dans le Nouveau Testament - absence particulièrement frappante, car Ἔράν et ses dérivés font partie des sujets les plus courants de la littérature grecque de l'époque.
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Ἔρως est utilisé très rarement (trois fois seulement) pour « aimer » […] dans la volumineuse traduction grecque des écrits hébraïques, connue sous le nom de Bible des Septantes, et φιλεῖν apparaît à peine plus fréquemment, tandis qu’ἀγαπάν revient constamment ; il s’agit manifestement de la manière la plus courante de dire « aimer ».
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