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EAN : 9782213597188
600 pages
Fayard (30/11/-1)
4/5   3 notes
Résumé :
Le caractère relativement récent _ à l'aune de l'histoire _ du rejet puis de la répression de l'homosexualité en Occident est à présent bien établi: ils accompagnent la sacralisation du mariage et l'exaltation de la monogramie. Encore faut-il savoir ce qu'il en était auparavant, afin de prendre la mesure de cette mutation sociale et mentale.Au haut Moyen Age, ce n'est pas de simple tolérance, estime John Boswell, qu'il faut parler mais d'une reconnaissance de l'homo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dommage, ce qui semblait dans le premier chapitre une marque de subtilité de la réflexion s'est finalement changé en source de confusion...

au prétexte de rappeler que les termes employés dans les textes originaux, du fait des différences culturelles, ne sauraient trouver de traduction littérale dans notre langue contemporaine, le discours en vient par principe à considérer que chaque fois qu'il est question de "fraternité", de liens entre "frères" ou entre "soeurs", d'"union", d'"amitié", d'"aimer", d'"amour", etc, c'est qu'il est question d'une relation homosexuelle !

De même, il est affirmé que personne n'est en mesure de dire ce qu'était le mariage : sur une période si longue, qui englobe trois civilisations, peut-être, mais rien n'empêche de scinder la définition ; outre les documents juridiques, il y avait ce que l'on peut supposer des modes de vie des personnes concernées au travers des autres documents, et donc, de ce qui se fait, indépendamment de la légalité... Mais cette "ignorance" justifie que toute mention de "lien" entre deux personnes soient soupçonnée de signifier plus qu'une simple relation entre deux "connaissances"...

Un peu exagéré tout de même...

Avant d'indiquer à quel moment j'ai - tout de même - dû arrêter ma lecture, quelques regrets également sur la méthode :

j'avais pensé que l'approche aurait été soit "people" : des outings à outrance pour tous les couples homo de l'Antiquité, remis en contexte pour les moins célèbres, mais aussi du Moyen-Age et jusqu'à la l'aube de la Renaissance ("dans l'Europe médiévale" indique le sous-titre...), mais en réalité, il s'agit surtout de citer des couples de la Grèce et de la Rome antiques, y compris divins. Pour la suite, ce sont de très grandes généralités sur les "unions", sans noms, sans même d'exemples concrets...

J'avais aussi pensé, à la place, qu'il aurait pu s'agir d'approfondir la situation de deux personnes, et d'en déduire les comportements d'autres personnes, de manière un peu systématique, en s'appuyant sur des témoignages, des biographies, des journaux intimes, des textes de lois, etc. Mais même pour l'Antiquité, quelques citations suffisent à poser la réalité d'une union, sans aller plus loin, par exemple sur les modes de vie. Pourtant, au Moyen Age, l'opération aurait sans doute été plus facile (dans le cas où les sources de l'Antiquité auraient manqué). Les figures mentionnées surviennent un peu comme des marionnettes dans un grand théâtre ; elles semblent être plus faites de carton et de bois qu'animées de vie...

Déception, donc, en un sens : il s'agit plutôt pour l'auteur de donner corps à une affirmation de principe, à savoir que les unions homo n'étaient pas rares autrefois - mais non de partir des sources pour arriver à cette conclusion.

Et, ah oui, donc, j'ai commencé à accélérer ma lecture un peu après la moitié du livre quand j'ai lu : "Le couple du même sexe le plus controversé sans doute de toute la tradition chrétienne est celui que formèrent Jésus et Jean, le "disciple bien aimé"."...

Évidemment, cela met la crédibilité de tout le reste en suspens...

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Un travail universitaire présentant les unions entre personnes de même sexe dans l'Antiquité gréco-romaine et même après en Europe jusqu'au milieu du Moyen-âge. L'auteur explique bien les différences avec les mentalités contemporaines, en particulier le fait que le degré d'intimité n'est pas objectivé dans toutes ces unions. Très intéressant.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Les mariages romains se tenaient habituellement en juin. La veille, la fiancée retirait le costume porté par les filles non mariées et endossait pour la noce une tunique et une ceinture spéciales, elle se faisait coiffer selon la tradition et se couvrait d'un grand voile rouge feu (le flammeum). À l'époque impériale, l'acte symbolique essentiel avait lieu dans la demeure de la jeune mariée : en présence d'amis, de parents et de protégés, le couple exprimait son consentement au mariage, la matrone d'honneur (pronuba) joignait leurs mains droites (dextrarum junctio) et ils échangeaient un baiser. Dans une grande partie du monde romain, un prêtre présidait ou assistait officiellement à la cérémonie. Puis le contrat, si contrat il y avait, était signé. Ces éléments reflètent la tendance des couples, sous l'Empire, à considérer le mariage comme une association comparable à une entente commerciale plutôt que comme la vente pure et simple d'une femme à un homme par un autre homme. [...] Après un sacrifice religieux et un banquet nuptial, la jeune mariée était "emmenée" (deducitur) en procession jusqu'à la maison de son époux ; le jeune marié l'accueillait à son arrivée et la prenait dans ses bras pour lui faire franchir le seuil. Comme en Grèce, les invités de la noce chantaient alors un épithalame à l'extérieur de la chambre nuptiale pendant la probable consommation du mariage.
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On retrouve [entre -400 et +400 après J.C.] quatre types fondamentaux de relations homosexuelles [...] L'exploitation d'individus de sexe masculin par d'autres hommes qui en étaient propriétaires ou qui exerçaient une autorité sur eux était répandue [...] le concubinage homosexuel n'était certainement pas rare [...] Le type de relations homosexuelles le plus courant dans l'Europe ancienne [...] était les liaisons entre "amants" [...] quatrième type de relations homosexuelles : des unions formelles [...] publiquement reconnues, comparables au mariage hétérosexuel parce que entraînant un changement de statut pour l'une des parties ou pour les deux.
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Le latin [...] possédait moins de termes que le grec pour décrire les sentiments humains et répartissait généralement l'amour en trois catégories : 1. amor-amare, la catégorie plus large ; 2. dilectio-diligere, désignant une inclination personnelle pour un être ou une chose ; et 3. (surtout entre chrétiens), c[h]aritas, l'amour moral, qui correspondait approximativement à ἀγάπη.
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La célébration du mariage grec (qui avait généralement lieu en hiver) s'accompagnait de sacrifices aux divinités du mariage (le plus souvent Zeus et Héra, les archétypes du couple marié [sic]), d'un bain rituel pour la jeune épouse, d'un festin nuptial dans la demeure de la jeune femme (c'est-à-dire de son père) au cours duquel le couple portait des couronnes, du transport par le marié et son témoin de la mariée voilée, en voiture à bras ou à cheval, depuis la maison de son père jusqu'à sa nouvelle demeure (c'est-à-dire celle de son mari), précédés d'une foule chantant le chant nuptial ("hymen"). Cette procession était éclairée par des chandelles et des torches. Arrivée à sa nouvelle maison, la jeune femme, toujours voilée, était conduite dans la "chambre nuptiale" ; le cortège chantait l'épithalame (chant pour la chambre nuptiale) à l'extérieur pendant qu'avait lieu - pensait-on - l'acte clé de la cérémonie de mariage : sa consommation charnelle [...] Le lendemain, des présents étaient offerts à la jeune mariée.
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{La consommation du mariage] n'était d'ailleurs pas capitale dans le mariage romain, du moins à en juger d'après les dispositions juridiques qui nous sont parvenues. [...] De même, les enfants n'occupaient aucune place dans les idéaux romains du mariage : au contraire, de nombreuses lois impériales visaient à inciter les couples des classes supérieures à avoir des enfants, ce qui semble indiquer qu'il ne s'agissait pas d'un de leurs désirs fondamentaux. Personne ne considérait que la stérilité d'un coupe pût mettre en cause la validité ou la réalité de son mariage ; on n'y voyait qu'un manque de sens civique.
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