Interview de Jon Monnard - Et à la fois je savais que je n'étais pas magnifique.
- Pour être honnête, je ne lis pas trop. Mais j'aimerais bien.
Il détache un sourire.
- C'est une maladie qui se soigne facilement. Il suffit que vous trouviez le bon livre...
(p.154)
Je regarde très bas, avec animosité, mais surtout avec un masque d'indifférence acheté très cher à un marchand malfaisant qui les vend à la criée, dans les confins de mon esprit.
(p.111)
Loin de ces desseins, il préfère l'oublier, rompant le souvenir de la fille au chignon, comme du pain sec qu'il semait dans la nuit. Avec l'espoir que des oiseaux de mauvais augure, des bestioles affamées, s'en délectent avec irrévérence.
Et je me suis arrêté sur ma chère Salomé. Elle parlait avec un vieil oncle à moi. Et elle, elle sentit une sorte de contact, elle sentait qu'elle était observée. Elle me regarda et nous nous sommes souri. C'est là que j'ai compris, à cinquante-deux ans, que je pouvais enfin être heureux, que j'avais enfin trouvé la paix. Toi aussi, t'as le droit.
(p.157)
Quand elle observe la délicatesse qui accompagne sa fille dans la manipulation des livres, elle est d'abord attendrie par cette douceur qui caresse les couvertures et tourne les pages, où les yeux cherchent une signification derrière les titres ou dans certains passages, un signe qui explique les conseils déterminés du libraire.
Le soleil rend l'herbe plus verte encore et détache de ses trous de lumière, les feuilles des arbres. Un kaléidoscope de couleur, fébrile annonciateur d'un beau printemps.