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3.89/5 (sur 66 notes)

Nationalité : Brésil
Né(e) à : Porto Alegre, Brésil , 1987
Biographie :

José Falero est un écrivain brésilien.
Son roman intitulé Os Supridores, Supermarché dans l'édition française, lui permet d'acquérir une certaine notoriété : il est traduit du brésilien vers l'anglais et le français et ses droits audiovisuels ont été cédés.

Source : actualitte.com
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VLEEL Acte II Rencontre littéraire avec 6 éditeurs qui présentent leur rentrée littéraire 2022


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Un territoire vaste, localisé à l'extrême est de Porto Alegre : un territoire qui, tout en se traînant dans un processus d'urbanisation interminable, présentait encore de nombreux vestiges de son lointain passé rural ; un territoire où il était encore possible de voir, à l’œil nu, la forêt atlantique partir en fumée petit à petit, où il était encore possible de suivre, en temps réel, l'action corrosive des métastases civilisatrices apportées par les caravelles plus d'un demi-millénaire auparavant; un territoire couvert de collines, parmi lesquelles montait, descendait et zigzaguait, montait, descendait et zigzaguait, comme sur des montagnes russes géantes, la route Joao de Oliveira Remião. Voilà comment on pouvait décrire l'un des plus grands quartiers de la capitale gaúcha : Lomba do Pinheiro.
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Et voilà où il en était, un coude en appui sur une jambe, la tête en appui sur la main et les yeux perdus dans le néant, en train de griller sa première clope du jour, comme il avait l'habitude de le dire, et de penser à la vie, comme il avait l'habitude de le faire. Quelqu'un qui l'aurait vu à ce moment-là, avec ses cheveux en désordre et la paresse gravée sur ses traits fripés, se serait peut-être senti enclin à le définir comme l'image même de la lose. Mais cela aurait été presque un compliment, parce que, en vérité, Pedro était encore moins qu'un loser : c'était quelqu' un qui n'avait jamais rien tenté. Et comme c était justement ce qui tournait en boucle dans son esprit ce matin-là, le jeune homme se promit qu'il allait changer. II ressentait le besoin de se transformer, d'adopter une autre posture face au monde, en étant peut-être un peu plus aveugle, un peu plus brutal, en ayant peut-être un peu plus de foi en lui-même et en menant simplement à bien tous ses projets, en marchant sur tout ce qui se mettrait en travers de son chemin, en marchant sur tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin, sans jamais douter de ses choix. C'était ça. Parce que, tout bien réfléchi, son problème était qu il pensait trop. Penser était devenu un vice, qui le maintenait dans un état de doute permanent sur tout en l'empéchant d'agir dans tous les domaines. L'initiative de vendre de la marijuana ne devait pas n'être qu'un acte isolé dans sa vie : il fallait que ce soit une ligne de partage des eaux, il fallait que ce soit I'étincelle initiale d'un incendie, il fallait que ce soit la matrice d'une façon d'être entièrement nouvelle. Il entamait une guerre intérieure, contre lui-mème, pour devenir un de ceux qui font, pour abandonner, une fois pour toutes, les voies sans issue de l'indécision.
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– Alors, mon petit loup, si ta soupe est trop salée ces temps-ci, je te conseille d’arrêter de mettre du sel, avant toute chose. Arrête de mettre du sel et mets de l’eau. Ensuite, coupe quelques patates en petits morceaux et balance-les dedans. Mets aussi quelques carottes. De la chayote, du potiron, des n-n-nouilles… J’en sais rien. Mets des trucs que t’aimes, tu comprends ? Y a rien à faire : si t’as mis trop de sel, il est mis, y a pas moyen de l’enlever. Y a juste une chose que tu dois pas oublier : ta soupe, elle est prête que quand tu m-m-meurs ; en attendant, le mieux que t’as à faire c’est de te démerder pour que ta soupe devienne bonne, pour pas avoir à passer le reste de ta vie à la manger comme elle est là. Écoute, ce que je veux te dire, c’est très simple : si t’es pas fier de choses que t’as faites, ou de choses qui sont arrivées à cause de toi, raison de plus pour te m-m-magner d’utiliser le temps qui te reste à réaliser les choses qui peuvent te rendre ton espérance et ta fierté. Ça a du sens pour toi, ça ?

Ça en avait. Ça avait du sens. Oui, ça en avait. Et beaucoup.

Curieux de voir avec quelle fréquence ces petits claquements de doigts magiques du hasard, ces événements inattendus qu’on croit sans importance, ces moments précieux qu’on extrait des terrains de la vie, curieux de voir avec quelle fréquence ils finissent par sceller le destin d’une personne.

page 248
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Ouais, faut que je devienne riche, coûte que coûte. Faut que je trouve un moyen de goûter aux trucs de la vue qui valent la peine, et c’est pas en travaillant que je vais y arriver.
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De l'avenue Ipiranga au parc Farroupilha, les immeubles du quartier de Santana se dressaient à bonne hauteur, avec élégance et fierté. Et, curieusement, les gens qui vivaient dans lesdits immeubles semblaient avoir absorbé un peu de leur personnalité : à l'exemple de ces tours de béton et d'acier, leurs habitants de chair et d'os regardaient tout de haut, dominateurs. Les rues de là-bas étaient tranquilles, aristocratiques. (............)
Mais une surprise était réservée à ceux qui ne connaissaient pas le quartier et qui, en s'y promenant, décidaient de pousser jusqu'au bout de la Luis Manoel. Cette rue se terminait subitement, en cul-de-sac, lorsqu'elle débouchait sur l'imprévisible abjection d'une petite place de forme arrondie. Là, bien sur, il n'y avait plus aucune trace de passage du service public de la voirie, il n'y avait plus de hauts immeubles, il n'y avait plus de gens à la peau rose, il n'y avait plus de pédigrée, il n'y avait plus d'accent nasal : il y avait en revanche des pauvres masures, des murs tagués, des ordures éparpillées partout, des chiens galeux...
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Ça fait combien de temps que vous êtes là, vous ? Depuis tout petit je vous vois plantés là, en train de regarder tout ce qui se passe. Combien de mecs vous avez vus se faire buter à cause du trafic de là où vous êtes, hein ? Et, à chaque fois, il s'est passé quoi ensuite ? Rien. Rien. Je me trompe ? Rien. Le mec meurt et, vingt-quatre heures plus tard, ça fait un jour qu il est mort : juste ça, c'est pas vrai ? Dans toutes ces ruelles d'ici, pleines de misère, de haine et de souffrance, la vie a pas des masses de valeur : celui qui tue, ça le gêne pas trop de tuer ; celui qui meurt, ça le gêne pas trop de mourir. Et ma vie à moi, elle a quelle valeur, ma vie ? Aucune. Pour le moment, aucune. Pour le moment. Pour le moment, écoutez-moi bien, mourir serait même pas une mauvaise affaire pour moi, parce que, en fin de compte, je m'accroche juste à la vie depuis toujours, j'en profite pas. Mourir, c'est une mauvaise affaire que quand on a une vie top. Mais pour pouvoir I'avoir un jour, cette vie top, y a pas : je vais devoir passer au-dessus des lois et risquer cette vie de con que j'ai aujourd'hui.
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Il est difficile de parler quand l’âme fait autant de bruit : on a juste envie de l’écouter.
(….) En dépit de tout, tout, tout ce qui s’était passé cette nuit la, le monde, pour une raison quelconque, refusait de s’arrêter; il refusait même de cesser de palpiter ne serait-ce qu’un instant.
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Ça fait combien de temps que vous êtes là, vous ? Depuis tout petit je vous vois plantés là, en train de regarder tout ce qui se passe. Combien de mecs vous avez vus se faire buter à cause du trafic de là où vous êtes, hein ? Et, à chaque fois, il s'est passé quoi ensuite ? Rien. Rien. Je me trompe ? Rien. Le mec meurt et, vingt-quatre heures plus tard, ça fait un jour qu'il est mort ; juste ça, c'est pas vrai ? Dans toutes les ruelles d'ici, pleines de misère, de haine et de souffrance, la vie a pas des masses de valeur : celui qui tue, ça le gêne pas trop de tuer ; celui qui meurt ça le gêne pas trop de mourir. Et ma vie à moi, elle a quelle valeur, ma vie ? Aucune. Pour le moment, aucune. Pour le moment. Pour le moment, écoutez moi bien, mourir serait même pas une mauvaise affaire pour moi, parce que, en fin de compte, je m'accroche juste à la vie depuis toujours, j'en profite pas. Mourir, c'est une mauvaise affaire que quand on a une vie top. Mais pour pouvoir l'avoir un jour, cette vie top, y a pas : je vais devoir passer au-dessus des lois et risquer cette vie de con que j'ai aujourd'hui.
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Mercredi 6 juillet 2011. Froid intense. Nuages durs dans l'obscurité du ciel. Vents forts hurlant sinistrement dans les entrailles de la nuit. Feuilles de papier et sacs en plastique tourbillonnant dans l'air. Quelque chose de maléfique rodait dans les rues de Porto Alegre, flottait sur les eaux du lac Guaíba, était tapi derrière les arbres du parc Farrou-pilha. On le sentait. Les démons de l'enfer s'étaient donné rendez-vous dans la capitale gaúcha pour voir de près et applaudir debout ce qui était sur le point de se passer.
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Je te parle d'une relation de cause à effet qui est censée exister, sauf qu'elle existe tout simplement pas : une relation directe entre la quantité de travail des gens et la quantité d'argent qu'ils gagnent. C'est comme je disais : chaque personne est censée avoir le niveau de vie qu' elle mérite, c'est-à-dire, le meilleur niveau de vie possible, en fonction de la quantité de travail de cette personne. C'est ça qui serait juste. Pigé ? Et toi, tu me sors quoi ? Tu me sors qu'elle existe déjà cette justice, que le monde est déjà comme ça ! Putain, mec ! Si le monde est déjà comme ça, elle est où notre fortune à nous ? Tu crois quoi ? Tu crois vraiment qu'on travaille pas plus que le propriétaire de cette chaîne de supermarchés ? Ce mec travaille même pas, Marques ! Et même s'il travaille, c'est juste pas possible qu'il travaille assez pour mériter la mer de fric qu'il a, alors que nous on se défonce au travail seulement pour gagner pile la quantité de fric qu'il faut pour pas mourir de faim et continuer à se défoncer au travail. Le droit d'ouvrir la bouche et de dire que quelque chose t'appartient, c'est-à-dire le fameux droit à la propriété privée, ce droit-là devrait marcher main dans la main avec le mérite, et le mérite est synonyme de travail. Le mérite, cest un visage en sueur et une main calleuse.
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