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Citation de FranckB


Enclose dans une muraille circulaire, ramassée entre ses tours et ses pierres, Hadjira élevait, côte à côte, au-dessus de la brume et du vent, ses maisons prodigieuses de huit étages en morceaux de roc l’un à l’autre ajustés, ses maisons grises comme la lave, étroites comme des piliers dressés pour supporter les nuages, peintes de bandes de chaux vive comme des idoles barbares, percées de meurtrières comme autant de forteresses. Et à leur pied s’étalait, gradin rouge par gradin rouge, la plus pure et la plus vaste arène qu’eussent jamais conçue les génies et les dieux. Et plus loin, plus haut, plus bas, tandis que s’évasait le cirque fantastique, chaque piton, chaque cime, chaque aiguille haussait vers le ciel un village aigu et mystérieux. Et mieux regardait Igricheff, plus se multipliaient ces nids farouches, fabuleux. Ils semblaient les derniers, les plus incroyables. Mais il suffisait à Igricheff de tendre sa vue pour en apercevoir d’autres qui les dominaient encore, perdus dans la brume des sommets comme dans la brume du large, couronnant des arêtes plus effilées encore, refuges miraculeux. Et, ménagé avec une science et une audace infinies, chacun d’eux menait vers un nouveau cirque de gradins, creusé depuis des siècles dans le flanc des montagnes divines comme si, pour ces demeures titaniques, il eût fallu des escaliers de géants. Pics cyclopéens, formidables citadelles, gardiens de la pierre et du ciel, le soleil et les nuées et les aigles passaient sur eux tour à tour.
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