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Citation de GeorgesSmiley


Charles-Joseph, baron von Trotta, ne s'intéressait pas aux chevaux. Il croyait sentir parfois en lui le sang de ses ancêtres et ses ancêtres n'avaient pas été cavaliers. La herse dans leurs mains calleuses, ils avaient cheminé pas à pas sur la glèbe. Ils avaient enfoncé le soc de la charrue dans les mottes gonflées de suc nourricier et, les genoux ployés, ils avaient suivi la pesante paire de boeufs de leur attelage. C'est de leur baguette de saule et non de la cravache et des éperons qu'ils excitaient leurs bêtes. Le bras haut levé, ils lançaient comme un éclair leur faux aiguisée et coupaient le blé béni qu'ils avaient eux-mêmes semé. Le père de son grand-père était encore un paysan... Sipolje, ainsi s'appelait leur village d'origine. Sipolje, le mot avait une vieille signification. Les Slovènes d'aujourd'hui ne la connaissaient plus guère. Mais Charles-Joseph croyait le connaître, ce village. Quand il pensait à son grand-père, dont le portrait s'embrumait sous le plafond du fumoir, il le voyait blotti entre des montagnes inconnues, sous l'or éclatant d'un soleil inconnu, avec ses maisons de pisé et de chaume. Un beau village, un bon village ! On aurait donné en échange sa carrière d'officier.
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