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Citations de Joseph Roth (343)


Joseph Roth
Inscrits sur la plaque commémorative posée au-dessus de la table qu'il avait l'habitude d'occuper au café "Le Tournon" à Paris, les mots suivants écrits à cet endroit :
Une heure c'est un lac
Une journée c'est une mer
La nuit une éternité
Le réveil l'horreur de l'enfer
Le lever un combat pour la clarté
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" De toute façon, je suis incapable de garder un job, à moins qu'ils me payent pour être fâché avec le monde. "
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Ils ne savaient plus quoi faire, maintenant qu'ils avaient étourdiment épuisé les ressources de l'expérience essentielle qu'ont en partage l'homme et la femme. Alors ils décidèrent de faire ce que font les gens de notre époque, quand ils ne savent plus quoi faire : ils allèrent au cinéma.
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Oui, c'était bien là ma mère. Tout se déroulait comme si rien ne s'était passé, comme si je ne rentrais pas tout juste de la guerre, comme si le monde n'était pas en ruine, la monarchie détruite, comme si notre vieille patrie continuait d'exister avec ses lois multiples incompréhensibles, mais immuables, ses us et coutumes, ses tendances, ses habitudes, ses vertus et ses vices. Dans la maison maternelle, on se levait à sept heures même après quatre nuits blanches. J'étais arrivé aux environs de minuit, la pendule de la cheminée, avec son visage de jeune fille las et délicat, frappa trois coups. Trois heures de tendre épanchements suffisaient à ma mère. Lui suffisaient-elles ? En tout cas, elle ne s'accorda pas un quart d'heure de plus. Elle avait raison. Je m'endormis bientôt, dans la pensée consolante de me trouver chez nous. Au milieu d'une patrie détruite, je m'endormais dans une forteresse inexpugnable. De sa vieille canne noire, ma veille maman écartait de moi tout ce qui aurait pu me troubler.
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Au premier tournant de la rue, Käthe ouvrait sa fenêtre et regardait la ville. Je saluais Käthe à chaque fois. Je ne lui avais encore jamais parlé, je n’avais rien à lui dire, je ne la saluais que parce qu’elle regardait par sa fenêtre et que le monde, d’aussi bonne heure le matin, n’était pas encore un monde de conventions, mais un monde simple, comme aux premiers jours de son enfance, quelques années après la Création, alors qu’il n’était peuplé que d’une vingtaine d’hommes dont les relations étaient faites d’amitié et de bonté. Plus tard, lorsque je revenais, il était déjà midi, le monde avait vieilli de milliers d’années, et je ne saluais plus personne, parce qu’il était inconvenant, dans un monde parvenu à un stade aussi avancé, de saluer une jeune fille à qui l’on n’avait jamais parlé. (p.45)
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J'appris ainsi que le printemps, l'été, l'automne, mon cousin Branco était un paysan dévoué à sa terre et, l'hiver, un marchand de marrons. Il possédait une peau de mouton, un mulet, une petite voiture, un réchaud et cinq sacs pour sa marchandise. Ainsi équipé, tous les ans, au début de l'automne, il prenait la route afin de parcourir quelques pays de l'ancienne monarchie. Mais quand un endroit déterminé lui plaisait particulièrement, il lui arrivait aussi d'y passer l'hiver tout entier, jusqu'à la venue des cigognes. Puis il attachait ses sacs vides sur le mulet et gagnait la prochaine gare. Il embarquait son matériel, rentrait chez lui, redevenait paysan.
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" Lorsque j'étais jeune j'étais en bons termes avec les autorités. Plus tard cela a changé. Les temps changeaient, et aussi les autorités. "

(page 13)
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Toutes les fêtes s'étaient transformées en torture, les jours de joie en jours de deuil. Il n'y avait plus pour elle de printemps ni d'été ; à chaque saison, c'était l'hiver pour elle. Le soleil se levait, mais ne la réchauffait pas. Seul l'espoir persistait, indéracinable.
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" Il n'y a pas de noblesse sans générosité, tout comme il n'y a pas de désir de vengeance sans vulgarité. "

(page 33).
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"Une bonne police vaut mieux que l'hospitalité".

Traduction du titre en Français 'Charleston sur le volcan : reportages d'Albanie et d'Italie'

Joseph Roth, 1937 (page 7).
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Nous [les russes] avons parfois l'impression que Dieu a comblé de faveurs les Européens, alors qu'ils ne croient pas en lui, tout simplement parce qu'il leur a beaucoup donné. Ils deviennent alors arrogants et s'imaginent avoir eux-mêmes créé le monde et n'en sont en plus pas satisfaits, alors que, de leur propre avis, ils en portent la responsabilité.
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"Un invalide qui a une bonne place et une bonne pension est loin d'être un mauvais parti, surtout après une guerre, quand les hommes sont denrée rare."

(page 10).
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C'était là évidemment une de ces idées qu'on traite dédaigneusement de «romantique». Eh bien ! fort éloigné d'avoir honte de ces idées, j'affirme encore aujourd'hui que, ma vie durant, mes conceptions romantiques m'ont plus rapproché de la réalité que les rares idées non romantiques que je n'ai pu accepter qu'en me faisant violence. Quelle sottise que ces dénominations traditionnelles ! Veut-on leur reconnaître malgré tout droit de cité, je l'admets, mais je crois avoir remarqué à tout propos que le soi-disant réaliste occupe dans le monde une position tout aussi inaccessible qu'un retranchement de ciment et de béton, alors que le soi-disant romantique se présente comme un jardin public où la vérité trouve libre accès.
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Peut-être aussi avait-elle fini par s'accommoder de la loi cruelle qui force les fils à oublier bientôt leur origine, à considérer leur mère comme une vieille dame, à ne plus se souvenir du sein qui les a nourris. Loi constante qui oblige aussi la mère à voir le fruit de ses entrailles croître de plus en plus, lui devenir de plus en plus étranger, à le constater d'abord avec douleur, puis avec amertume, enfin avec résignation.
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La mère était égrotante, les sœurs jaunissaient, elles se faisaient vieilles et ne pouvaient pardonner à Theodor de n'avoir pas accompli son devoir, de n'être pas tombé au champ d'honneur, sous-lieutenant et deux fois cités à l'ordre de l'armée. Un fils mort serait resté à jamais l'orgueil de la famille. Mais un sous-lieutenant démobilisé et victime de la révolution, les femmes le trouvaient encombrant. Theodor vivait parmi les siens comme un vieux grand-père que l'on aurait vénéré s'il avait été mort, mais que l'on méprisait parce qu'il restait en vie.
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Il y avait plus de trois ans que j'aimais Élisabeth. Mais les seize heures en perspective me paraissaient longues comparées aux années écoulées, et cela contrairement à ce qu'on eût dû attendre. C'est que les choses défendues passent vite, les choses permises au contraire sont marquées au signe de la durée.
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D'ailleurs, pendant qu'on l'écoutait, ça n'avait rien d'invraisemblable. Elle vivait depuis de longues années dans le mensonge, dans ce mensonge particulier, et il lui arrivait de croire de temps en temps à son histoire. Elle était aussi perdue que moi. Les gens perdus mentent avec une certaine innocence, comme les enfants.
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" La main à plume vaut la main à charrue. "

(page 5)
ET :

Arthur Rimbaud dans "Une saison en enfer"
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Un vrai nationaliste ne peut pas quitter les cabinets sans avoir assouvi son besoin de laisser une croix gammée derrière lui. Il sait de lui-même quelle est la place de ses opinions et il en laisse la trace documentaire à l'endroit qui convient. (p. 151)
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Ayant appris au fil des années que les photos falsifiées prouvent autant que les vraies, il avait complètement désappris à faire la distinction entre les deux et il croyait avec une naïveté presque enfantine que les falsifications qu'il avait lui-même apportées n'étaient pas des falsifications.
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