Judith Merkle Riley

CHALLENGE PAVES 2014/2015 (9/10)



A la recherche d'un pavé pour le challenge du même nom, je suis tombée par hasard dans ma PAL sur "Le maître des désirs" de Judith Merkle Riley. Un roman historique ? Pourquoi pas, je les apprécie mais ayant beaucoup de mal avec la généalogie fort compliquée de ceux qui ont gouverné le royaume de France et ses voisins (ils sont souvent liés !), c'est un genre plutôt rare chez moi.



1556, Catherine de Médicis, pour contrer l'influence de Diane de Poitiers, la vieille maîtresse de son époux le roi Henri II, fait appel à tous les astrologues, mages et charlatans divers que le pays puisse héberger, et à cette époque où on implore dans le même temps le diable et le bon Dieu, ils sont plutôt nombreux. Sur les conseils de l'un d'entre eux, elle doit entrer en possession d'un coffret abritant la tête momifiée du mage Ménandre, dit "Le maître des désirs", relique sensée satisfaire le moindre souhait en échange de l'âme du quémandeur. Au moment même, près d'Orléans, une jeune fille Sybille, poétesse à ses heures, fuit l'homme que son père lui destine et qu'elle pense avoir tué. Le hasard va lui mettre entre les mains le coffre maudit, tant convoité par la reine. La prophétie de Nostradamus croisé en chemin va donc se révéler exacte, son destin va être dangereusement lié à celui du royaume.



Dès le début, le fait que l'auteure ait marié la petite histoire à la Grande m'a beaucoup plu et je me suis laissée porter par le récit, appréciant particulièrement le personnage de Nostradamus (je ne l'imaginais pas sous les traits d'un vieux médecin débonnaire) et ses conversations pleines d'humour avec Anaël, l'ange de l'Histoire (au charme indéniable) qui lui souffle les prophéties à retranscrire pour le futur. Malheureusement, les histoires de cœur de Sybille ont pris beaucoup de place au détriment des évènements historiques et la poursuite incessante de ce coffret maléfique m'a épuisée. Même si j'ai eu un peu de mal à arriver au bout des 524 pages, l'impression générale sur ce roman mêlant fantastique et Histoire reste positive : 13/20.

Vous avez certainement entendu parler ou lu sur l’histoire des poisons: France, XVII siècle, Le roi soleil règne sa favorite était la marquise de Montespan. Cette marquise aimait beaucoup la compagnie et les élixirs “magiques” de la célèbre sorcière Catherine Monvoisin, dite La Voisin. On apprit après qu’elle fût brûlée vive que la sorcière aurait envoyé un écrit empoisonné destiné à empoisonner Louis XIV et sa nouvelle favorite Marie-Angélique de Fontanges.



Cette histoire est racontée ici par Geneviève Pasquier, personnage fictif qui fait le lien entre les personnes réelles qui ont pris part, ou non, à cette fameuse affaire des poisons.

J’ai beaucoup aimé apprendre sur toutes ces intrigues qui se tramaient à l’époque où la voyance, les élixirs, les devins, etc, étaient très en vogue . Un roman historique passionnant qui m'a tenu éveillé plusieurs nuits …

A la mort de son père et de sa grand-mère, Geneviève, jeune fille de famille bourgeoise, qui a toujours été considérée comme très laide, est prête à se suicider. Mais la Voisin, sorcière connue de tout Paris, a des projets pour elle et la prend sous son égide, la lie par un contrat et la transforme. En effet, Geneviève a des pouvoirs divinatoires assez conséquents qui lui permet très vite d'obtenir la notoriété chez une clientèle fortunée. Même la Montespan la consulte... Et la Voisin s'enrichit.

C'est l'occasion aussi de démontrer que sorcellerie, messes noires, empoisonnements et avortements étaient très courants à l'époque de Louis XIV. Les femmes s'entraidaient et formaient ainsi comme une corporation.

Quant à la Reynie, chef de la police, il avait du pain sur la planche.

Beaucoup de péripéties dans ce roman bien construit qu'on dévore.

Récit alliant intérêt historique et aventure, La jeune fille aux oracles évoque la clarté de l’esprit et l’importance de la logique dans un monde gouverné par la superstition. De son sinistre foyer à son entrée dans le grand monde en passant par le royaume de la nuit, Geneviève Pasquier fera la découverte de la puissance, de l’arrogance, de la duplicité, de la vanité et de l’amour.

Grâce à son don, elle sera reçue par les plus puissants et n’aura de cesse de développer son esprit critique malgré son jeune âge et sa condition féminine. Car c’est aussi de cela dont il est question ici, du rôle de la femme et de son esprit. C’est en effet le véritable atout de ce roman : les personnages féminins y sont très joliment développés. A la fois fortes mais nécessairement placées sous la protection des hommes, les personnages féminins de Judith Merkle Riley sont des âmes riches et fortes, parfois faibles et vaniteuses mais toujours nuancées.

Une oeuvre féministe forte qui, malgré une mise en place plutôt longue et une fin un peu précipitée, n’en reste pas moins un bon moment et une lecture enrichissante.
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Chut! Pas de bruit! Suivez-moi! Je vous invite à plonger dans les cabinets secrets des plus luxueux hôtels particuliers de Paris durant le règne du Roi Soleil...



Geneviève Pasquier est issue d'une famille noble. Elle est née bossue mais dotée d'une intelligence hors du commun et d'un don incroyable : elle peut lire l'avenir dans l'eau claire.



Violée par son oncle, elle ne voit que le suicide comme issue. C'est sans compter sans le "hasard" : il la met sur la route de Catherine Monvoisin. Cette voyante a pour clientes les dames les plus riches et les plus en vue à la Cour de Louis XIV. Bien décidée à exploiter le don de sa nouvelle protégée, elle transformera le "petit canard boiteux" en... N'en disons pas plus... Vous pourriez être étonnés!



Lire ce roman, c'est lever un coin des lourds rideaux de velours dissimulant alcôves et cabinets privés où se nouèrent les plus grands complots de l'époque. Vous croiserez aussi la route de Desgrez, La Reynie ou Madame de Montespan...



Ce livre est une vraie réussite. Tout y est : histoire captivante, personnages qu'on va adorer aimer ou détester, passions, mystères, enquêtes, trahisons...



De merveilleux moments de lecture en perspective!

lu en 1999

J'ai déjà lu ce roman trois fois, c'est dire si je l'adore. J'ai trouvé que l'auteur y mêlait avec talent la grande Histoire (l'affaire des poisons qui a bien ébranlé la cour du Roi Soleil) et la petite histoire, celle d'une d'une jeune fille rejetée par sa famille et recueillie par une "sorcière" qui gagne sa vie dans les salons parisiens. un très bon moment de lecture.

J'avais lu ce roman il y a très longtemps ( je pense au moment de sa sortie) et j'en avais gardé un excellent souvenir aussi je l'ai racheté chez mon bouquiniste et relu.

Il y a tous les ingrédients que j'aime: roman historique, une histoire d'amour, une femme exceptionnelle.

J'apprécie particulièrement le point de vue adopté par l'auteur sur les affaires d'empoisonneurs et de sorcières à l'époque du roi Soleil: c'est un point de vue résolument féministe ce qui est très novateur. L'idée c'est que dans une société d'hommes, certaines femmes avaient trouvé le filon pour se faire une place et d'autres étaient malheureusement contraintes par la nécessité à avoir recours aux autres.

En bémol, je dirais que les 100 dernières pages se tirent lentement et que la fin est un peu bof.

Voilà une relecture très utile vingt ans après ma première découverte du roman : je me suis rendue compte que je ne me souvenais plus du tout de l'histoire, pas même du contexte ou des personnages.



Il s'agit d'un roman historique qui s'intéresse à un épisode peu évoqué : le mariage de Louis XII, roi de France, avec Marie Tudor, sœur d'Henri VIII d'Angleterre. On suit les événements, depuis les négociations pour les fiançailles en Angleterre jusqu'au décès de Louis XII quelques mois après le mariage, en passant par le périple de la fiancée et de sa suite (des centaines de personnes) entre Londres et Paris, les célébrations en grandes pompes des noces, etc. Autour de ce mariage se fomentent nouvelles alliances politiques et complots pour le pouvoir, ce qui donne une intrigue foisonnante, presque trop.



En effet, pour offrir une "vision complète" de ce qui se passe, l'auteur multiplie les points de vue et les personnages (Wolsey, Marguerite de Navarre, une portraitiste, un nécromancien…), allant jusqu'à ajouter une sous-intrigue avec des démons et des anges gardiens. Du coup, l'histoire perd en intensité et on passe finalement assez peu de temps avec la jeune artiste peintre sensée être l'héroïne du roman ; ce qui fait que le roman ne m’a pas passionnée autant que je l’espérais.

Le début m'a semblé un peu poussif et franchement je n'accrochait pas trop du coup. Mais le roman se rattrape vite et on se fait alpaguer sans vraiment s'en rendre compte. J'ai eu un peu de mal tout de même avec la superficialité et le côté un peu lunatique de l'héroïne. J'aurai aimé aussi que des personnages secondaires ou des relations soient plus développés.

La fin m'a beaucoup surprise aussi et je l'ai trouvé trop rapide, presque bâclée comme si l'auteure ne savait pas comment conclure.

Cependant l'histoire reste intéressante et c'est plutôt bien écrit. du coup, cela fait une bonne lecture pour ceux qui aiment les romans historiques un peu classiques

Bien qu'ayant eu un mauvais souvenirs de lecture avec Le Jardin des maléfices du même auteur, j'ai voulu essayé ce 2eme titre, mais, hélas, mon impression fut la même.

Ce roman est aussi mauvais que le précédent titre ... ...

On sait qu'il s'agit d'un roman, mais on ne peut qu'apprécier le solide travail de documentation réalisé. Le déroulement qui conduit à la faillite finale de la Voisin reste crédible tout au long de l'ouvrage. Le talent de l'auteur pour le romanesque rend la lecture agréable. Les personnages historiques sont bien décrits, crédibles et l'intrigue se mêle habilement à l'Histoire. Merci pour ce moment de lecture.

Je n'ai pas gardé un souvenir impérissable de ce roman que j'ai trouvé assez mauvais, et, que j'ai surtout rapidement oublié dès que je l'ai refermé.