Judy Barron

On nous avait également prévenus que son comportement serait de plus en plus difficile à maîtriser, que lorsqu'il atteindrait la puberté, il faudrait le placer dans une institution et que nous allions regretter qu'il ne soit pas plutôt aveugle, sourd ou débile mental car, dans ce cas, nous aurions pu trouver assistance. Avec l'autisme, il n'y a rien à faire. L'autisme, nous assurait-on, est un mal sans espoir.

P. 204
Nous prîmes alors une grande décision. Pour le meilleur et pour le pire, nous ne compterions désormais que sur nous mêmes. Nous mènerions le combat à notre façon, et si nous commettions des erreurs, ce serait les nôtres. Nous ne pouvions supporter l'idée d'être à nouveau déçu par un spécialiste qui nous donnerait de faux espoirs. Pas une seule fois, on ne nous avait témoigné de la sympathie, de la compassion ou même un peu de chaleur ; toutes ces tentatives avaient été malheureuses. De plus, il était inutile de soumettre Sean à une expérience supplémentaire. "Je ne suis pas malade!" s'était-il écrié, à la vue des vingt-trois capsules qu'il devait avaler.

Un jour que j'avais dit à ma mère que j'aimerai bien trouver du travail, elle m'avait considérée d'un air choqué rétorquant : "Comment peux-tu penser à une chose pareille alors que tu as la responsabilité de deux enfants ?" On aurait dit que j'envisageais de faire le trottoir. [note de Pégase Shiatsu à voir les séries et documentaires sur le sujet, c'est une réaction typique des USA dans les années 60! Des femmes ont même du luter contre une lois inique qui permettait de renvoyer une femme juste parce qu'elle était marié... j'ai vu un film sur le sujet tiré d'une histoire vraie d'une des premières étudiantes de Harvard! Elle n'arrivait pas à plaider... c'est en défendant un homme et ses déductions d'impôts qui s'occupait de sa mère qui l'a aider à faire changer la loi!]

- Voilà notre petit braillard, il ne s'est pas tu une seconde. Sans doute s'est-il imaginé qu'on ne lui donnait pas assez à manger! On lui a pourtant octroyé deux biberons supplémentaires. On peut dire qu'il a de l'appétit!
- C'était donc lui qui pleurait tout le temps ?
Elle a hoché la tête en riant.
- Pourquoi ne m'a-t-on rien dit ?
- Oh, vous n'auriez rien pu y faire.
[note de Pégase Shiatsu : réaction caractéristiques des gens qui s'occupent des personnes fragiles : ils les démolissent et demandent des augmentations pour cela, alors qu'au font d'eux ils savent bien qu'ils ont tord! Parents, révoltez-vous! Car le livre publié en mars 1995, publication de France Loisir, n'a pourtant rien changer! Révoltons-nous!]]

[p.11 Préface ]
Nous avons lu tout ce qui existait sur les enfants tels que Sean {Autiste ], mais il y avait alors peu de document sur le sujet. Nous avons consulté les spécialistes, utilisé les tranquillisants qu'ils prescrivaient [note de Pégase Shiatsu qui n'ont aidé la célèbre Temple Grandin que parce qu'autiste, elle connaissait les sciences et lisait non pas les livres mais les articles médicaux et scientifiques pour faire de l'automédication avec l'aide d'un médecin généraliste : parents, lisez- ses livres! Ce sont les plus utiles! Les psy ne savent pas prescrire ces médicaments... c'est faux!] les programmes de rééducations conseillées, appliquer les méthodes sensées modifier son comportement. Aucun résultat. [Rien d'étonnant ce qui marche c'est du matériel Montessori avec de l'isolement et imposé le matériel à l'enfant dans une grande diversité jusqu'à ce qu'il se stabilise!]. On nous a traité avec condescendance, on nous as regarder de haut, tout juste si on ne nous as pas menacés. [note de Pégase Shiatsu : normal, c'est l'attitude pernicieuse des institutions de santé mentale, des gens s'occupant de réinsertion de handicapé, intimidation, manipulation, chantage! de l'Education Nationale, même pour des enfants normaux, de Pôle emplois et de leurs intervenants extérieurs, de tout le système de réinsertion. et comme ils en sont malades, ils sont mieux soigné que les handicapés... regarder les pubs des organismes remboursant les soins de santé de ces gens... on leur paie l'enseignement du contrôle de la cardio... inutile... qu'ils vont faire pendant les heures de travail avec leur collègue... et priverons vos enfants de Montessori, de massage et d'équithérapie.... et ne parlons même pas des autres thérapies hors normes..... Ils en font des assistés isolés sans vie sociale ni travail, parce que cela leur rapporte au niveau salaire... il n'y a qu'à descendre dans la rue.... Parents, révoltez-vous!]

- Est-ce que vous pensez que c'est à cause de ça ? demandai-je à Rossi.
- Qu'est-ce que cela peut faire de toute façon? Quelle qu'en soit la raison, il faut que vous trouviez un moyen de vous en sortir, maintenant. Donner un nom à la cause du mal ne changera rien.
[note de Pégase Shiatsu : vrai uniquement si la cause du mal n'est plus là! C'est ce qu'oublient trop le milieu médical... mais dans le cas de l'autisme, c'est certainement vrai, chercher une cause passée, ne peut servir qu'à se dédouaner des efforts à faire... et là bon nombres d'enseignants et de soignants devraient aussi entendre le Dr Rossi]

En y repensant, je crois que jusqu'à l'âge de cinq ou six ans, j'aurai été incapable de reconnaitre ma mère parmi un groupe de femme. Je ne la regardais jamais véritablement. [note de Pégase Shiatsu : car si le jeune enfant a du mal à distinguer son père, des études ont montré que le très jeune enfant reconnait sa mère, souvent plus à son odeur d'ailleurs, à son apparence, alors que son père sera confondu avec tous les hommes habillés comme lui...]. C'était une présence que je sentais plus que je ne la voyais, une présence négative. C'était pareil avec mon père.

P. 304
Dans les cours de pédagogie, on nous mettait souvent en garde contre le risque d'émettre un jugement anticipé. "Si vous estimez qu'un élève va rester à la traîne, en raison de son Q.I. et de ses résultats antérieurs, il ne quittera jamais la file des véhicules lents; il se conformera à ce que vous attendez de lui."

P. 137
En classe, Sean manifestait des dispositions notables dans certaines matières. Il était très bon en maths, tant que cela restait concret. Il avait de la mémoire, une bonne orthographe et un vocabulaire étendu. Quand il rencontrait un mot qu'il ne connaissait pas il se fâchait. Il était difficile d'évaluer ses connaissances avec précision, mais il avait toujours la moyenne et parfois plus, sauf dans les exercices exigeant un raisonnement abstrait. Dans ce cas, il était complètement perdu. [note de Pégase Shiatsu : comme Temple Grandin si elle ne visualisait pas l'abstraction!]

Soutenue par Megan, j'avais supplié Ron de mettre un terme à la guerre avec Sean, mais il refusait obstinément de se laisser fléchir.
- J'en ai assez. Je suis à bout. J'ai tout essayé ... Rien ne marche. Il doit pourtant bien exister un moyen de l'atteindre. J'ai l'impression d'être un père indigne, mais je ne sais plus quoi faire ... Je voudrais vraiment pouvoir le sauver. Seule une solution aussi extrême a des chances de réussir ! Tout le reste a échoué.

J'avais beau désapprouver cette méthode, je me rendais compte que Sean était ébranlé, qu'il comprenait enfin que c'était à cause de ce qu'il avait fait que son père ne lui parlait plus. il avait complètement changé d'attitude, il rendait service et s'efforçait de maîtriser ses impulsions.
Quand ils se furent enfin réconciliés, il vint me dire :
- Maman, je crois que papa m'aime de nouveau.
Jele serrai contre moi et il me rendit mon étreinte.