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3.95/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Guide interprète de formation, écrivain de cœur, Julie Baudin mêle ses deux passions grâce au voyage. Initiée à l’Asie par son compagnon David Ducoin, elle entreprend ensuite à ses côtés un voyage de deux années sur le continent américain à la rencontre des peuples indigènes. Elle tente aujourd´hui de faire connaître la réalité des populations autochtones du monde en collaborant à diverses revues (écriture et traductions), en signant ses propres ouvrages et en initiant des programmes de soutien à divers projets mis en place par des Amérindiens (médecine naturelle, instruction, etc.).

Source : http://www.tribuducoin.com/
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Interview France info du 3 septembre 2009 de Julie Baudin sur le Paraguay


Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais Victoria est différente : rien ne semble l’effrayer. Indépendante, elle fait son chemin dans la vie en toute tranquillité. Souvent, elle disparaît pendant des heures, ne revenant que lorsque son ventre crie famine. Alors, sans rien demander, elle va chaparder quelques pommes de terre froides dans une gamelle et se met à les éplucher à l’aide des ses petits ongles sales. Nous nous sommes souvent demandés où pouvait bien passer une enfant de trois ans pendant tout ce temps, jusqu’à ce que, au cours d’une de nos promenades, nous la trouvions en pleine montagne affairée à jouer à la poupée avec sa voisine ! Il faut vraiment peu de choses aux enfants d’ici pour se divertir. Luis s’éprend d’une simple feuille de papier tandis que Reina se passionne pour une pièce de dix centimes et Victoria pour le cochon gris qui traîne dans la cour. Cette facilité qu’ont les enfants de certains pays à s’amuser des moindres détails de la vie vient-elle du fait que leur enfance est en sursis ? À treize ans, Miguel ne joue déjà plus. Lorsqu’il rentre de l’école en milieu d’après-midi, il lave son linge ou va chercher les moutons dans la montagne. Et quand son père s’absente, il devient « l’homme de la maison ». Ses mains sont ridées par le froid et les travaux agricoles, ses pieds chaussés de simples sandales semblent ceux d’un vieillard et ses joues sont couvertes d’une épaisse couche de peau rougie par les éléments. Miguel et ses frères et sœurs sont de futurs adultes, dont l’éducation ne se fait pas tant à l’école qu’à la maison. C’est dans leur foyer qu’ils apprennent leur rôle au sein de la communauté et qu’ils prennent conscience des liens de réciprocité qui les lient à leur famille, à leurs voisins, au reste de la société. Pour les Quechuas comme pour beaucoup de peuples indigènes, l’éducation est un long processus qui ne se termine jamais : des jeux les plus anodins aux travaux les plus lourds, des fêtes les plus arrosées aux échanges amicaux entre voisins, ils apprennent à vivre et à survivre en toute humilité. Ils n’essaient pas de faire croire à leurs enfants qu’ils savent tout. Ils leur laissent la liberté de faire leur propre découverte du monde, partageant avec eux ce qu’ils savent. Entre les générations, la confiance est naturelle, l’attention réciproque.

Comme chaque soir, Miguel et Luis rapportent dans leurs bras les deux derniers-nés du troupeau de moutons pour les faire dormir à l’abri du froid et des prédateurs. Depuis quelques jours, les bêlements d’inquiétude des deux agneaux, ajoutés au choc des gamelles provoqué par les cochons d’Inde à la recherche d’un fond de soupe, nous font passer des nuits plutôt agitées ! Néanmoins, plus les jours s’écoulent et plus j’apprécie cette vie spartiate qui nous oblige à cohabiter avec les animaux, la nature et ces hommes qui semblent nés des montagnes. Plus le froid s’intensifie au-dehors, moins je le ressens. Plus je mange de pommes de terre, plus je les aime. Plus j’observe et écoute ce qui se passe autour de moi, moins je tente de combler le temps de mille activités et détours, et plus mon présent s’épaissit. J’en viens désormais à me demander ce qu’est le véritable confort : de l’eau chaude, de l’électricité, des draps propres et parfumés, une machine à laver, une télévision ? Ou une nuit noire pleine d’étoiles, sans lumière pour la parasiter ; le silence profond des montagnes ; le temps de parler à son voisin, de lui offrir une assiette de pommes de terre quelle que soit l’heure ; la capacité de produire ses propres aliments sur une terre saine ; le contentement de manger sa propre récolte ; la possibilité de travailler pour l’équilibre de sa propre famille et de sa propre communauté, de palper la terre sans trouver qu’elle salit les mains, d’être tout simplement libre de vivre sans peur d’égratigner sa position suprême d’homme au sein du monde ?
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En une semaine à peine, bon nombre de notions ont été bouleversées – en premier lieu celle du temps. Depuis notre arrivée en Amérique latine, nous avons appris les bons comportements en la matière : ne pas porter de monter, qui sert plus à attirer la convoitise qu’à organiser son temps ; arriver systématiquement avec une demi-heure de retard à un rendez-vous – on sera malgré tout en avance ;s’attendre, quand une personne prononce dans une conversation le mot « ahorita » (terme intraduisible en français, qui signifierait « dans un futur proche »),à ne la voir revenir que plusieurs heures plus tard, voire jamais. Après ces quelques bases, nous devons désormais apprendre à accepter une nouvelle notion : la priorité. Quiconque voyage en Amérique latine, et plus particulièrement en milieu indigène, s’apercevra que personne ne répond jamais à la négative à ces questions. Du coup, il semble facile de fixer rendez-vous à quelqu’un : on vous dit toujours oui. Vous demandez à préciser l’heure de la rencontre : votre interlocuteur réfléchit quelques instant avant de vous en donner une. Vous arrivez le jour dit, plus ou moins à l’heure dite. Personne. Vous pensez qu’on se moque de vous. Pas du tout ! C’est juste que votre contact avait mieux à faire. Il n’a peut- être pas osé vous le dire pour ne pas vous blesser. À moins que ses plans n’aient changé enter temps. Il ne vous a pas fait prévenir parce qu’il pense que, comme pour lui, le temps coule pour vous comme une belle rivière dont on ne cherche pas à retenir l’eau. Ce qui ne se fait pas un jour se fera le lendemain. L’attente n’est jamais un supplice : il y a toujours possibilité de la combler. Vous n’étiez pas la priorité du moment et il vous faut l’accepter sans garder rancune…
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On n'a peur de rien quand on est enfant parce qu'on est trop reconnaissant et confiant en cette vie qui vient juste de nous être offerte. C'est cet état d'harmonie, cette foi innée dans l 'existence, que le voyageur tente finalement de retrouver en se frottant à l'autre, en se roulant dans l'inconfort, en se pétrissant de nature.
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