AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Julie Ruocco (162)


L'archéologue et le fossoyeur pouvaient se regarder, se confronter. Il leur venait à tous les deux des questions absurdes qui n'appelaient pas de réponses. Bien sûr, il restait toujours la part intransmissible, celle qui fait baisser les yeux et se perdre dans le vide. Il y a une vérité du malheur qu'il faut respecter.
Commenter  J’apprécie          100
Après ma mort, mon garçon, fais attention à qui tu donneras mon nom. Celui-là partira avec une soif d'insatiable. Parce que ma soif me survivra, j'en suis sûr. Elle m'est venue en traversant le désert, en cherchant dans ma langue les mots que les hommes n'avaient pas voulu apprendre.
Commenter  J’apprécie          100
- Ma terre est la plus belle du monde mais elle est avide, lui avait dit le jeune homme. Elle est avare de notre sang et ne supporterait pas qu'on le verse ailleurs, même par accident.
Commenter  J’apprécie          90
- [...] Ici, c'est la Turquie et de l'autre il y a Daech et Assad. Nous, on est au milieu. Même si nous sommes victorieux partout, notre armée dansera toujours au bord du vide.
Commenter  J’apprécie          90
Il ne s'adressait plus à cette génération mais à celles d'après, aux fous qui viendraient faire l'archéologie de l'horreur. Ce seront d'autres humains, [...] une fois que le monde aura fini de s'entretuer et qu'il ne restera plus rien. Qu'on aura enterré le dernier enfant qui a vécu pendant la guerre, que plus aucun vivant n'aura respiré l'air vicié des combats. Alors ils viendront et rouvriront les charniers avec un air étonné. Il s'imaginait presque avec délice leur surprise, l'innocence décalée de leurs questions. Quelle sera leur thèse devant tant de corps enchevêtrés ? Une épidémie ? Un sacrifice ? Les guerres auront disparu depuis longtemps et ils contempleront les restes de leurs ancêtres du haut de leur civilisation toute fraîche en se demandant comment ils avaient pu en arriver là. [...] "Aux frères d'après, ne nous jugez pas trop durement, nous avons essayé. Ceux que vous voyez sont morts en essayant."
Commenter  J’apprécie          90
- Si les Syriens ont des raisons de se révolter contre la dictature, sois certain que les Syriennes en ont dix fois plus !
Commenter  J’apprécie          90
Avoir envie n'était pas céder. Céder n'était jamais perdre. Elle en était sûre et cette certitude l'avait libérée de la peur qu'on inocule aux petites filles et qui s'instille dans le corps des femmes jusqu'à ce qu'elles en crèvent. Elle pouvait tirer des hommes un plaisir égal et sans contraintes.

[p98]
Commenter  J’apprécie          90
Comment la mécanique de l'histoire s'était-elle emballée à ce point ? A quel moment le ressentiment individuel s'était-il mué en folie collective ? Bérénice se souvenait de cette période trouble sans plan ni attache. Comme beaucoup d'autres, elle avait été en proie à ce vertige. Car il y a toujours un âge où l'on brûle d'injustice et de batailles. Où l'on est prêt à s'immoler sur le premier autel, à se jeter dans le premier feu. Elle comprenait qu'on se sente la force de déchirer l'humanité et de se tenir seule au milieu du vide. Après tout, l'école nous enseigne le langage de l'histoire mais le monde parle le jargon de l'entreprise. On se rêve sauveur, le temps passe, on grandit et on n'est rien. Alors on change, on sent la flamme vaciller. On a peur qu'elle étouffe, on a peur de se perdre. Les rêves sont restés les mêmes, il n'y a que leurs contours qui se durcissent.
Commenter  J’apprécie          90
Si les Syriens ont des raisons de se révolter contre la dictature, sois certain que les Syriennes en ont dix fois plus ! Nous marcherons dans la rue avec ou sans vous.
Et elles avaient marché.
p 66
Commenter  J’apprécie          80
Pendant tous ces mois, sa principale préoccupation avait été de veiller son père. Mais aujourd'hui, l'orage qui grondait avait éclaté. C'était comme si quelque chose s'était réveillé dans les entrailles du désert et venait réclamer aux hommes sa part de néant et de folie.Elle était restée figée. Ce n'était pas seulement une ville qui tombait, des cohortes fanatiques se dressaient du fond des âges pour en finir avec la civilisation, pour anéantir tout ce en quoi elle et son père croyaient.( p.17)
Commenter  J’apprécie          80
Alors ils viendront et rouvriront les charniers avec un air étonné.
Commenter  J’apprécie          80
C'était une cigarette épaisse et sans filtre, comme il s'en fumait beaucoup en Syrie. D'un geste précis, il allumait le bout qu'il pinçait quelques secondes plus tôt entre ses dents et regarda le tube se consumer lentement par les deux extrémités.
- Tu vois, dit-il en lui désignant une extrémité rougeoyante. Ici, c'est la Turquie et de l'autre côté il y a Daech et Assad. Nous, on est au milieu. Même si nous sommes victorieux partout, notre armée dansera toujours au bord du vide.

[p232]
Commenter  J’apprécie          80
Moi aussi j'ai été dans un ventre, moi aussi je suis née d'une mère. J'ai été fille avant d'être femme et j'ai été aussi précieuse. J'ai senti le temps doré qui s'écoulait dans mes veines d'enfant. Comme il était court, ce temps-là ; nos jeux ne duraient pas. Il fallait faire vite : grandir, aider, se taire, se marier, engendrer. La sagesse nous venait comme une blessure et elle ne pouvait pas se transmettre. Les hommes exigent notre amour, demandent nos soins mais ils se moquent de notre sagesse. On s'épuise toute une vie et notre savoir reste vain parce qu'il n'y a personne pour nous écouter ou nous croire. Nos mères et les mères de nos mères ont parlé et leur voix s'est perdue dans le désert. Peut-être que si quelqu'un avait recueilli leurs paroles, le monde aurait été différent.
Commenter  J’apprécie          80
Percevoir le monde avec des yeux d'écorché, c'était déjà être prêt à mourir pour une cause, n'importe laquelle, pourvu qu'elle nous venge du fait de vivre et de n'être rien.
Commenter  J’apprécie          80
«  L’âme ne sait pas tout ce que le corps peut » …

Spinoza .
Commenter  J’apprécie          70
- Certains pensent que nous nous battons pour la terre. C'est faux. La terre nous appartient déjà, elle nous a été donnée par l'histoire, elle est nôtre par le sang versé, par tout ce que nous y avons planté. Nous ne battons pas non plus pour un drapeau, encore moins pour une religion. Les fous que l'on affronte sont une assez belle preuve de ce qu'il arrive lorsque la raison se soumet devant l'inhumain. Daech n'est que le visage grimaçant de ce qui s'est longtemps perpétué dans l'ombre.
Commenter  J’apprécie          70
Après tout, l'école nous enseigne le langage de l'histoire mais le monde parle le jargon de l'entreprise. P.192
Commenter  J’apprécie          70
— Parce qu’il faudra bien comprendre pour ra­­conter. Je ne suis pas de la trempe de tes camarades, je ne suis pas en mesure de me battre. Je veux simplement transmettre ce que j’ai vu. Dire que derrière les images abstraites de fin du monde, il y a encore des gens qui luttent.

— Transmettre ce n’est peut-être pas lutter, lui répondit Rokan. Mais c’est tracer une voie qui peut conduire aussi bien à la justice qu’à la vengeance.
Commenter  J’apprécie          70
Chaque peuple devait être responsable de ses criminels et de ses victimes, de ses héros comme de ses traîtres.

[p256]
Commenter  J’apprécie          70
L'archéologue et le fossoyeur pouvaient se regarder, se confronter
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julie Ruocco (357)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter pour les nuls (niveau facile)

Combien de tomes contient la série Harry Potter

6
7
8
9

7 questions
17130 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}