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3.83/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Algérie
Né(e) à : Algérie
Biographie :

Né en 1982, Kamal Guerroua est poète, nouvelliste et chroniqueur. Intéressé par l'actualité algérienne, il signe régulièrement des billets dans les journaux de son pays. En 2019, il a publié son premier roman "Le Chant des sirènes", en France, aux éditions de L'Harmattan.

Source : Divers
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Enfant, il m'est arrivé d'entendre ma mère dire que les flocons de la neige ne tombent que durant la nuit parce que celle-ci, m'explique-t-elle naïvement, est timide et seule la nuit sait lui sourire pour l’inviter à habiller la terre de son plus beau manteau blanc. Il en est, probablement, de même pour toutes les centaines de milliers d'étoiles dispersées dans la galaxie qui tissent un indéfectible lien de connivence avec le noir, ne brillant qu'au moment où la lumière du soleil disparaît dans un déclin vertigineux. Une étoile est toujours synonyme de révolte et de résistance. D’une vie en gésine, toute frémissante, à l’approche, toujours en mouvement. «Chaque fois qu’il prend la plume, Stendhal cesse de vivre», relève l’essayiste Dominique Fernandez. Car le temps s’arrête et se fait absorber dans la chimie des mots et le silence des étoiles."
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"J’éprouvai toutes les peines du monde à être franc avec mon entourage. Je me sentis embraser d’un coup devant ma mère, totalement désarmé face à l’évidence de la fuite à l’étranger. Mon dilemme devenait de plus en plus angoissant, lourd, inextricable. Allais-je lui confier aujourd’hui mon secret? Je pesai le pour et le contre sur la balance de ma conscience, j’hésitais, tournais en rond, puis je me soumettais à la loi de la raison : ma mère n’avait-elle pas déjà la puce à l’oreille? Fort possible! Nichant mon visage dans son cou, tout en m'accrochant à ses frêles épaules, j’eus beau espérer lâcher prise, passer aux aveux, cracher le morceau avant qu’il ne soit tard, en vain. Elle referma son bras sur moi et me serra contre elle, je pleurai pour la première fois de ma vie. Un homme ne pleure jamais, me dit-elle, avec autorité. Mais le regard perdu au loin, comme si elle avait déjà, elle aussi, quitté le monde des vivants, ma mère pleurait aussi."
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"Je ne sais pas encore que compter est la pire des choses qui puissent étrangler un homme dans la vie. Compter l'argent, les heures du travail, les jours de repos, les fiches de paie, les déclarations d'impôts, les sollicitations d'amis, les ennuis, les fatigues, les déceptions, les trahisons...Compter n'a pas de sens, mais n'a pas de limites non plus."
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Peut-on imaginer un jour une révolution mettre ses jalons, une oeuvre historique ou d'art voir le jour? Peut-on imaginer un projet civilisationnel et une prospérité économique submerger par leur envergure une contrée, un pays ou une nation sans la participation effective et affective de l'élément féminin?
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En revanche, en ce temps maussade où je te parle, je reste cloîtré chez moi car je déteste les rages du ciel, je déteste le froid. Je fume mes cigarettes, je fume tes chagrins…, je fume la beauté de cette proche-lointaine Algérie, fanée dans les larmes de cette pluie en colère. Quel piètre destin que le mien ! Je suis devenu l'épicentre de deux folies : la mienne et la tienne. Cette «ville rose» que je regarde depuis la fenêtre de mon exil et dont s’est éperdument éprise Claude Nougaro n'est-elle pas une drogue comme toi ? Une drogue qui me rejette, au travers de son miroir, Alger à la figure, Alger la Blanche, Alger l'immaculée, Alger d'Octobre, Alger la vaillante.
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Je t'offrirai une gazelle femme de la résistance, je t'offrirai une gazelle, toi mère de la souffrance. Je t'offrirai la palme d'or, jumelle de la résistance, et, dans les plis de mon hommage, tu ressentiras certainement les douceurs de l'indulgence.
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"Suis-je vraiment prêt à partir en harrag moi aussi, et la laisser seule moisir dans l’attente et le chagrin d’amour ? Ou, au contraire, condamné à traîner toute ma vie comme ça en bohème dans les rues de Bab El Oued, sans boulot ni aucun centime dans la poche, ne serait-ce que pour offrir un café à un ami ? Dilemme ! Chaque fois que je la rencontrais et lui en touchais mot, Lamia me lançait des regards de travers, noirs, perçants, venimeux. J’apercevais, dans ses yeux en amande couleur châtaigne tirant sur le roux, quelque chose d’aigri et de mélancolique, un volcan qui écume de colère, comme menaçant les nuages avec ses laves. Terrible !"
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"Partir, partir loin, le plus loin possible, pour ne plus y revenir ni s'en souvenir. Effacer les espaces qui nous interpellent, les traces et l'odeur des mains qui nous ont touchés, les silhouettes ayant frôlé nos corps, les regards qui ont croisé nos yeux, le rythme chaloupé des berceuses maternelles ayant chatouillé notre sensibilité d'enfant, les ondes positives d'un bol d'air, par une soirée d'été, autour d'un thé familial."
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De si près, Marseille me paraît maintenant comme un soldat géant que harcèlent d'immenses épées solaires. Ce python au corps sonore a trop de bouches pour parler, trop d'oreilles pour écouter, trop de pieds pour marcher, et extériorise un grand tumulte intérieur. C'est une ville qui a du chien, palpitante de vie, toute en senteurs, toute en saveurs. Une fée qui crache l'azur d'une lumière rendue triste par un grand départ
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"Les vagues clapotaient encore. Le sommeil et l'épuisement, cagnotte de journées d’insomnie, frappaient déjà à nos portes, mais nous refusions de nous rendre. Nos yeux pleins de brume et de cernes, regardaient toujours en arrière, vers cette terre mauve que nous venions de déserter. Il me semblait qu’au loin, les montagnes s’agrandissaient davantage, en prenant tout le soleil pour elles. Elles trônaient sous les fils d’or des rivages et tutoyaient le ciel. Une pâle lumière s’en échappait pour se reposer sur nos joues refroidies. Nos tristesses s’égaraient dans les reflets miroitants de l’eau, comme si elles labouraient la pâte violette de la mer. Un charme unique, un peu ténébreux, réduisait insensiblement la réserve de désespoir qui s’était accumulé en nous."
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