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4.11/5 (sur 82 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Vienne , 1979
Biographie :

Cette auteure autrichienne a étudié l'allemand, le théatre et la musicologie à l'Université de Vienne. Elle vit actuellement à Berlin et "Les bijoux bleus" est son premier roman, pour lequel elle a été la lauréate du Prix du premier roman étranger 2017 .

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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
"Je suis debout dans l'étable entre les vaches dans un casier vide, les mains posées sur la barre métallique. Yunus se tient derrière moi, La Fourche dans les mains. Il me frappe avec le manche en bois. Les coups sont sourds, le bois résonne sourdement . En moi . Il frappe de plus en plus fort . Quand ses forces le lâchent , il frappe avec les dents en fer de La Fourche ...
TAPIS qu'on bat . "
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Dans ma tête je tiens ma comptabilité des recettes et des dépenses, la paix achetée, les coups épargnés et les coups reçus.
Combien de coups pour moi sont un coup pour les enfants ? Combien de coups de poing valent combien de coups de queue ? Combien cela coûte-t-il d'empêcher un coup ? Combien pour empêcher un viol ?
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J'entends les voisines chuchoter. Elles se penchent vers moi et me murmurent à l'oreille la chanson des femmes bleues. Tel est ton destin, tu dois vivre ainsi, même s'il est un chien. Nous devons toutes vivre ainsi, nous devons souffrir, nous ne pouvons rien faire pour nous venir en aide.
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On frappe.
J'ouvre, tête et regard baissés. Le Hodja du village se tient sur le seuil, le serviteur de Dieu.
Tête et regard baissés, à voix basse, je réponds à ses questions. Mon mari dort. Sa mère n'est pas là.
Les yeux baissés je le salue d'un signe de tête et la porte se referme quand je sens la paume de Yunus me décoller la tête des épaules.
Yunus me conduit à l'étable et me traînant sur le sol caillouteux de la cour. Il va chercher une corde et me la passe autour du cou. Il met longtemps à trouver le nœud qui lui convient. Il jure. Je ne dis pas un mot.
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Comme une vache, ma mère met bat ses enfants, l'un après l'autre, entre semailles, moissons et semailles. Lourde et grosse, elle est debout dans la chaleur de midi et retourne le foin. Entre deux bottes, un enfant lui tombe du ventre. Une fois une fille, l'autre un garçon, puis une fille, puis un garçon, encore une fille, encore un garçon, comme des perles sur un fil.
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Les bijoux bleus des femmes portent la signature des hommes. L'outil, bois ou fer, et le nombre de coups, déterminent la nuance de bleu.

Quand je sera grande, je serai une femme bleue.
J'espère que j'aurai un bleu qui sera clair comme un ciel d'hiver.
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Quand mon père entre dans la maison, le silence entre avec lui. Nous nous levons, nos yeux se regardent et se mettent d'accord. Yildiz place une chaise derrière mon père, Fatma lui ôte la veste des épaules, je cours vers le fût dans la cuisine et tire de l'eau dans un bol, trois louchées. Fatma est accroupie devant mon père, elle a défait ses lacets. Elle tire le pied droit par le talon, je suis accroupie à côté d'elle et m'occupe du pied gauche. Le pied de mon père est humide et chaud, je le trempe dans l'eau fraîche et je lave la journée de sa plante de pied. Zehra me tend la serviette, je sèche le pied en le frottant et ma main le fait glisser dans la sandale.
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Nous, les enfants sommes un troupeau.
Le foin est notre lit. Odeur d'été des blés fauchés. Nous sommes allongés en travers, les uns par dessus les autres. Qui peut savoir à qui appartient ce pied, à qui cette main.
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Il y a des femmes bleu clair comme la mère de Necla et des femmes bleu foncé comme la mère de Fidan ; il y a des femmes bleu-rouge et d’autres bleu-noir. Il y a des femmes qui portent leur bleu autour du cou comme un collier ou bien dans le creux juste en dessous comme un médaillon, certaines le portent en bracelet autour du poignet, d’autres autour de leurs chevilles.
Beaucoup de femmes changent de bijoux bleus d’une semaine sur l’autre, d’autres d’un jour à l’autre. Certaines continuent de sourire malgré leurs bijoux, comme Leyla, d’autres se taisent en bleu, comme Zehra.
Les femmes bleu clair deviennent bleu foncé, les bleu-rouge deviennent bleu-noir. Des bleu foncé deviennent aussi des bleu clair, mais c’est rare et les femmes qui portent le bleu-noir, comme Ayşe, ne se défont jamais plus de la lourde teinte.
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Ma sœur Yıldız aime monter à cheval. Elle se tient en selle comme un homme, le vent dans les cheveux et dans les vêtements. Les regards des hommes s’envolent à sa poursuite. Bientôt elle sera trop femme pour galoper, mon père se mettra sur son chemin, il lui prendra les rênes des mains, la fera descendre de cheval et l’enverra dans la cuisine. Là, elle aidera ma mère et le vent tombera de ses habits.
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