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Citation de OrianeCorbet


Henriette Grobz était comme beaucoup de gens : détestable avec ses proches, aimable avec le premier venu. Comme elle pensait qu'elle n'avait plus rien à gagner auprès des personnes avec lesquelles elle vivait et qu'elle ignorait tout ce qui était don, amour, générosité, elle ne faisait plus d'efforts et exerçait sur ses proches une tyrannie brutale, impitoyable, afin de les maintenir sous son joug. Mais, remplie d'orgueil, il lui manquait ces douces flatteries chères à son cœur, flatteries qu'elle ne pouvait récolter qu'auprès de parfaits inconnus, qui, ignorant le tréfonds de son âme, trouvaient cette femme charmante, admirable, et la paraient de toutes les qualités. Qualités dont elle se vaporisait et qu'elle répétait à l'envi, mentionnant tous ces gens qui l'aimaient tant et tant, qui se feraient couper en mille morceaux pour elle, qui la jugeaient si distinguée, si méritante, si éblouissante... Aussi faisait-elle de louables efforts pour se gagner l'estime de ces gens-là, alors qu'elle soupçonnait ses proches, sa fille Joséphine en particulier, d'avoir sondé le vide de son cœur. Elle espérait ainsi gagner l'estime de ceux qui lui étaient étrangers et agrandir le cercle au centre duquel elle se plaçait. En rendant service à de parfaits inconnus, elle en recueillait un gain d'amour-propre qui la confortait dans la haute opinion qu'elle avait d'elle-même.
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