"Remettons à l'endroit ce monde tout à l'envers, en commençant par les enfants. Ils montreront aux adultes la voie à suivre." Jella Lepmann, 1945
Jella croyait que les bons livres pour enfants du monde entier pourraient créer des "ponts de compréhension" entre les gens, et elle a voulu organiser une exposition avec de tels livres. On lui a dit que les pays qui avaient été en guerre contre l'Allemagne n'enverraient pas de livres.
Jella a quand même écrit des lettres à vingt pays, en expliquant son idée.
Dix-neuf pays ont envoyé des livres. Le vingtième n'a envoyé qu'une lettre : "nous avons été envahis par les Allemands deux fois. Nous regrettons de devoir refuser votre demande."
"Je vous prie de reconsidérer votre décision, a-t-elle répondu. Nous devons offrir un nouveau départ aux enfants allemands."
Elle a réussi à convaincre l'ancien ennemi de l'Allemagne que des livres du monde entier pouvaient aider les enfants à se sentir liés les uns aux autres et qu'ils constituaient le meilleur espoir pour empêcher une autre guerre.
Ce pays - la Belgique - a alors envoyé une merveilleuse collection de livres.
De l'autre côté de la pièce, une dame prend des livres sur un présentoir et parle avec enthousiasme un groupe d'adultes. Anneliese saisit le mot "espoir" au moment où Peter commence à tirer sur sa manche.
- Tu veux me lire ça ?
- Je ne connais pas cette langue, explique Anneliese. Pourquoi veux-tu une histoire d'éléphant de toutes façons ?
- Parce que je n'ai jamais vu un éléphant en costume avant !
Après le souper, maman prend sur une étagère la vieille théière de sa oma. L'objet a survécu au bombardement avec une seule bosse.