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Critiques de Ken Grimwood (371)
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Replay

J'ai été transporté par cet unique roman traduit de l'auteur, qui a obtenu le prix World Fantasy en 1988, date de sa sortie en France (1986 en VO).





Jeff a 43 ans. Petite vie qu'il considère peu, mariage qui prend l'eau. Crise cardiaque ferme et définitive ? Non il se réveille 25 ans plus tôt. Il peut tout refaire, d'autant qu'il se souvient de sa vie d'avant et donc d'événements historiques, de résultats sportifs. Nouveaux espoirs, nouveaux rêves. Argent, sexe, famille, bonheur, peut-on tout avoir ? Oui ? Non ? Peu importe, car le cycle est sans fin. du moins le croit-il....





Un retour dans le temps, sans machine, ni savant fou ou sage. Dans un style fluide et très agréable à lire, l'auteur nous livre des tranches de vie au ton doux amer. Une écriture limpide et poétique nous transporte dans l'histoire, dans les histoires de nos héros, sans ballottements mais de façon presque hypnotique. On se prend au jeu et on suit avec le plus grand intérêt le développement des protagonistes, leur évolution, leurs doutes et leurs espoirs déçus ou concrétisés, leur questionnement existentiel, qui ? Pourquoi ? Pourquoi nous ?

C'est indéniablement de la science-fiction mais pas au sens que le commun pourrait lui donner (pas de technique, pas d'explications, pas de futur, ni même vraiment de passé), et pour une fois (ou presque), on laisse l'effet papillon (corollaire pratiquement obligé du voyage dans le temps) au placard.

Dans le même style, où une et plusieurs vies sont passées au crible, on peut se rapprocher de l'excellente œuvre de Wilson : Spin.





Et nous ? Que ferons-nous de nos vies ?
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Replay

J'aurais voulu découvrir ce livre plus tôt...

Le lire à 15 ans...

Le relire à 20...

Puis à chaque fois que j'en aurais eu besoin...

Juste pour me rappeler ce qui est le plus important dans une vie. Sa vie.



Replay m'a chamboulé !

Ça bataille sévère là-haut maintenant !

Mais c'est très bien !

C'est nécessaire parfois !



Un bouquin, donc, qui ne laisse pas indifférent.

Ce roman a 30 ans, mais pas une ride.

Je l'ai lu, je l'ai savouré.

Et maintenant, il ne sera jamais bien loin.

Toujours dans un coin de ma tête et à portée de main sur ma table de nuit.

Qu'il soit là... quand j'en aurais besoin.

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Replay

"Replay" ne sera sans doute jamais considéré à sa juste valeur à cause du genre auquel il est rattaché. Pourtant, le livre de Grimwood est un grand roman, un chef-d’œuvre.



Il y a tout d'abord un idée de départ tout simplement géniale. Un concept original et prometteur servi par une belle écriture et une maîtrise de la narration exemplaire.

Le récit démarre très vite. Au bout de 10 pages, le concept est posé sans pour autant que la caractérisation du personnage principal ait été négligée.

A chaque fois que le récit menace de se répéter et tourner en rond (de par son concept même), l'auteur a l'intelligence de relancer son récit dans de nouvelles directions. Ces nouveaux développements sont amenés de façon pertinente, subtile et avec une fluidité remarquable, s'intégrant de façon naturelle au récit, lui apportant de nouveaux enjeux, de nouvelles perspectives. Grimwood manie parfaitement l'art de l'ellipse qui apporte légèreté et finesse au récit. Ceci, jusqu'à un dénouement plein d'espoir et d'humanité.



Mais la grande réussite du roman réside dans le fait que l'auteur a choisi un angle de traitement original et inattendu. Là où le lecteur peut s'attendre ç un vertigineux thriller de science-fiction (ce qu'il est aussi d'une certaine façon), Grimwood choisit de nous conter une formidable histoire d'amour où l'émotion tient la place centrale. L'auteur ne cherche pas à vriller les nerfs du lecteur (même si le roman ne manque pas de suspense), il vise le cœur. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne manque pas sa cible.

Véritable page-turning avec ce supplément d'âme qui manque à tellement de romans, "Replay" offre des passages qui m'ont ému aux larmes, comme ces instants fugaces mais si intenses où les regards des personnages se croisent et se reconnaissent. Des passages poignants, bouleversants pour quiconque a, un jour, aimé. Magnifique !
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Replay

En commençant ce livre, je n'ai pu m'empêcher de penser à l'une de mes grands-mères qui me disait toujours dans un soupir mélancolique « si seulement je pouvais avoir de nouveau ton âge en sachant tout ce que je sais…». Avoir le don de prescience, pouvoir rejouer sa vie tout en gardant intacts les souvenirs des joies et des peines, des succès et des échecs, la connaissance des tenants et aboutissants de tous nos choix ainsi que celle des grands événements de l'Histoire…et bien entendu des petits événements tels que résultats sportifs, ou encore succès d'entreprises dans lesquelles investir. Tel est l'objet de ce livre qui peut, à première vue, sentir le réchauffé, le déjà-vu. Pourtant Ken Grimwood nous emporte totalement dans cette histoire menée tambour battant.

Impossible de ne pas penser au film « Un jour sans fin » sauf qu'au lieu d'avoir la répétition sans fin d'une journée c'est tout une tranche de vie qui se rejoue, entre 1963 et 1988 exactement, des 18 ans du protagoniste à ses 43 ans. 1963…hé oui, impossible également de ne pas faire le parallèle avec le 22/11/63 du grand Stephen King et d'ailleurs, lors de la première répétition, notre homme va tenter tout naturellement de déjouer l'assassinat du Président Kennedy. le clin d'oeil est indéniable et malicieux.



Jeff a 43 ans. Il mène une vie triste et insipide avec sa femme Linda. Alors que cette dernière est en train de lui parler au téléphone, conversation qui montre à quel point leur mariage prend l'eau, Jeff meurt d'une crise cardiaque…Mais se réveille 25 ans plus tôt dans sa chambre d'étudiant. Stupéfait, il réalise peu à peu ce qui est en train de se passer, il prend conscience qu'il a conservé tous ses souvenirs et qu'il connait par avance tout ce qui va se passer. Son esprit et sa maturité d'homme de 43 ans dans ce corps jeune et virile de 18 ans…De nouveaux espoirs émergent. de répétions en répétitions, de replay en replay, il va tenter d'être milliardaire, ou encore de vivre l'amour le plus passionné imaginable, ou bien d'avoir une vie totalement débridée emplie de sexe et de drogues, ou encore de faire le bien, qu'importe puisqu'il a une quantité infinis d'essais. Essais sans fin, le cours de sa vie prend l'apparence d'un mandala, d'une roue, d'un cercle concentrique dont les roulements incessants donnent le vertige. Mais est-ce vraiment sans fin ? Et quelle est l'explication de ces répétitions ? Est-ce pour s'améliorer, un peu à l'instar de la réincarnation dans la religion bouddhiste ? Est-ce un projet divin, ou un projet extraterrestre ? Une bénédiction ou, au contraire, une malédiction ? Une explication d'ordre physique, comme une courbure dans le temps ? Et pourquoi ?



« le futur : des épidémies atroces, une révolution dans les attitudes sexuelles suivie de sa réaction, triomphe et tragédie dans l'espace ; les rues de la ville hantées par des punks au regard vide, bardés de cuir et de chaînes, leurs cheveux en épis roses ; des rayons de la mort en orbite autour d'une planète polluée, en train d'étouffer…Bon Dieu, se dit Jeff avec un frisson, de ce point de vue, son monde avait tout l'air d'un cauchemar de science-fiction. A bien des égards, la réalité à laquelle il s'était habitué ressemblait plus à des films comme Blade Runner qu'à la naïveté ensoleillée du printemps 1963 ».



Ce livre m'a donné le vertige. Car à chaque replay, je me disais que là où était mort Jeff, la vie continuait, ses obsèques avaient lieu, son épouse et ses amis le pleuraient, le nouveau replay le séparant de 25 ans désormais d'une vie parallèle possible … Plusieurs versions des gens entourant Jeff dans des vies parallèles toutes distantes de 25 ans, chaque existence poursuivant son propre cours depuis 1988, vous me suivez ? Autre réflexion liée à la précédente, tous les efforts menés, les créations réalisées, les enfants engendrés disparaissent, du moins dans la nouvelle réalité dans laquelle Jeff est projetée…mais existent dans un monde parallèle…Voilà, entre autres, le genre de réflexion que j'avais sans cesse. C'est vraiment le genre de livre qui obsède toute la journée alors que nous faisons tout autre chose et que nous nous réjouissons de reprendre dès que nous avons cinq minutes devant nous, et cerise sur le gâteau, pour ne pas nous faire tourner en bourrique avec les répétitions des répétitions, l'auteur instille une magnifique histoire d'amour permettant de rendre les personnages très attachants et l'histoire profondément humaine. Notre cœur de lecteur et notre tête sont totalement chamboulés !



« Toi et moi, Arjuna, avons vécu de nombreuses vies.

Je me les rappelle toutes. Tu ne te souviens pas ».

Bhagavad-Gita





Le style est fluide, agréable, bien adapté à l'histoire. le livre est hypnotique au point de ne pouvoir le lâcher, curieux de savoir quel est le replay suivant et ce qui va se passer. Quelques passages plus poétiques permettent de donner des ambiances particulières à chaque répétition (il y a même quelques passages poétiques présents dans plusieurs replay tels des fils directeurs, je vous laisse le soin de les découvrir si vous lisez ce livre). Ken Grimwood a un sens certain de la narration.



« le vent de mars, au large de la baie de Chesapeake, transformait la pluie fine en brume glacée, arrêtait les gouttelettes dans leur chute et les rabattait en rafales, formant comme des paquets d'embruns au-dessus des moutons blancs de la baie agitée. L'imperméable de Jeff lançait des reflets noirs brillants dans la brume qui noyait tout ; la bruine glacée qui piquait sa peau puis glissait sur des joues le revigorait ».



Surtout ce livre, qui a déjà trente ans mais qui n'a pas pris une ride, a une véritablement portée universelle car il interroge avec subtilité le sens de toute vie, l'influence de notre petite histoire individuelle sur la marche de l'Histoire. Il est impossible, en le lisant, de ne pas revenir sur notre propre vie, nos propres choix, impossible de ne pas se demander ce que nous ferions, nous, si nous pouvions revenir 25 ans plus tôt avec nos connaissances actuelles…Et je me rends compte avec tristesse, à chaque fois que ma grand-mère me disait son sempiternel regret, pas une fois je n'ai pris le temps de lui demander ce qu'elle aurait fait, elle, de toute cette précieuse prescience…



« Les vieillards, surtout, le fascinaient : leurs regards pleins de souvenirs lointains et d'espoirs perdus ; leur corps voûté comme en prévision de la fin des temps ».



Merci à Christophe (@Christophe_bj) qui m'a donné envie de découvrir ce livre !



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Replay

Le thème a été largement exploité dans le genre SF, même avant la publication de ce roman, et quelque soit le tempo utilisé : revivre sa vie, jour après jour, années après années, voire plus récemment sur une boucle de quelques minutes. Ici c’est une grande partie de sa vie que le héros

est contraint de réinventer. A chaque fois qu’il meurt à 43 ans , il se retrouve des années en arrière, à l’âge de 18 ans.

Si l’aventure peut être exaltante la première fois, riche de son expérience passée dont il n’a rien oublié, la répétition de la séquence est nettement plus lassante pour Jeff Winston et l’amène à envisager des stratégies variées pour réinventer sa vie. C’est toute la question du « si c’était à refaire ».



Sujet intéressant donc mais cela ne suffit pas, il faut pouvoir maintenir l’intérêt du lecteur . Et Ken Grimwood y parvient fort bien. En créant un personnage séduisant, qui appelle l’empathie et la compassion. Et en introduisant dans l’intrigue des variations qui ouvrent le champ des possibles et relancent l’intérêt de l’histoire .



Au-delà de la trame fictionnelle, s'inscrivent en filigrane de nombreuses questions existentielles.

De quelle marge de manoeuvre disposons-nous pour orienter notre destin? Comment nos actions peuvent-elles influencer l’Histoire ? Si cette option apparaît comme limitée , où et comment le déroulé inexorable de l’aventure humaine est-il inscrit?



C’est passionnant, et fort bien écrit . Une excellente lecture, que même de lecteurs hostiles à la science fiction devraient apprécier.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Replay

Coup de coeur ! ● le 18 octobre 1988 à 13 heures 06, Jeff Winston meurt d'une crise cardiaque dans son bureau de journaliste new-yorkais. Il était en communication téléphonique avec sa femme Linda qui venait de lui déclarer « Il nous faut… », mais il n'entend pas la suite. Il sait que son couple est en crise, qu'il ne gagne pas assez, que sa vie est étriquée, loin de ses rêves de jeunesse. Et justement, après sa « mort », il reprend vie dans le jeune adulte qu'il fut à dix-huit ans, en 1963, dans sa chambre du campus universitaire. Mais comme il a gardé tous ses souvenirs de son ancienne vie, sa nouvelle existence va être complètement différente de la première. ● J'ai été littéralement happé par ce roman exceptionnel et d'une grande maîtrise, que j'ai lu en une journée. ● Si le style est neutre mais fluide, la dynamique narrative est époustouflante, car l'auteur réussit à réorienter son récit, à plusieurs reprises, dans des directions originales et totalement inattendues, y compris à la fin, qui est superbe. Au début, on se demande comment Ken Grimwood va tenir 431 pages, puis on se rend compte qu'il en a beaucoup sous le pied ! ● Je ne peux pas trop en dire pour ne pas divulgâcher les surprises, mais je vous garantis un excellent moment de lecture si vous n'avez pas déjà lu ce livre paru aux Etats-Unis en 1986 et en France en 1988. ● le genre du livre s'apparente à de la science-fiction, mais ici il n'y a aucune machine à voyager dans le temps, aucune dimension technique ni scientifique. le voyage se fait tout seul. ● Certaines critiques reprochent ici une thématique « vue et revue » mais Ken Grimwood la renouvelle complètement grâce à des idées originales que je n'ai vues nulle part ailleurs, ni dans la trilogie Retour vers le futur, ni dans Un jour sans fin ( film qui apparemment est inspiré de ce roman), ni dans Camille redouble, ni dans Peggy Sue s'est mariée, ni dans d'autres oeuvres moins connues ou/et moins réussies. ● Si c'est incontestablement un page-turner trépidant, c'est aussi un roman d'amour bouleversant et un récit doté d'une profondeur philosophique qui souligne ce qui est le plus important dans la vie. ● J'ai vraiment adoré et je remercie beaucoup Céline (@CélinePointALaLigne) de m'avoir indiqué ce titre magnifique !
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Replay

Tout recommencer pour éviter les erreurs et les regrets, qui n'en rêve pas ?



A 43 ans, Jeff meurt brusquement d'une crise cardiaque laissant une vie insignifiante derrière lui.

Stupéfait, il se réveille dans sa chambre d'étudiant 25 ans plus tôt, avec le souvenir de sa vie désastreuse et des événements qui se sont déroulés pendant toute cette période.

Mais est-ce réellement une opportunité que de revivre sa vie ?



J'avais ce livre dans ma PAL depuis de nombreuses années. Avec les multiples critiques positives qui s'accumulent autour de ce roman et l'envie de lire une histoire de science fiction, j'ai enfin décidé de m'y plonger.

L'auteur décrit avec finesse l'ambiance américaine du début des années 60.

On partage avec Jeff ses craintes, ses redécouvertes et ses nouveaux objectifs... ne pas répéter les mêmes erreurs et améliorer cette vie par rapport à sa précédente existence.







J'admets qu'en lisant je n'ai pas ressenti le plaisir que j'attendais, (peut-être parce que le thème des vies multiples a déjà été abordé de manière récurrente) mais j'ai surtout aimé ce roman car il fait réfléchir. On se demande par exemple quelles seraient les valeurs que l'on déciderait de mettre en priorité si tout devait recommencer dans notre vie.

Il fait également réfléchir sur le temps qui passe. Sur l'importance que l'on accorde à certaines relations. Si le schéma de vie que l'on considérait comme parfait peut réellement amener au bonheur...

J'ai pris davantage de plaisir à partir du moment où Jeff fait la rencontre du personnage de Paméla. A mes yeux, l'expérience devient plus riche et les axes de réflexion se multiplient.



Une lecture qui nous laisse méditer une fois le livre refermé.
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Replay

À 43 ans, Jeff Winston est directeur de l'information sur la chaîne de radio WFYT. Alors au téléphone avec son épouse, Linda, avec qui les relations se délitent progressivement, il a soudain l'impression de se noyer et se rend compte, le visage tombant sur son bureau, qu'il est en train de mourir, en ce 18 octobre 1988…

Et prenant conscience, subitement, qu'il peine à respirer, repousse la couverture de son visage, allume la lumière pour découvrir une petite chambre en désordre qu'il connaît parfaitement. C'était celle qu'il occupait pendant ses études. Soudain, la porte s'ouvre et Martin Bailey, son meilleur ami, qui s'est d'ailleurs suicidé en 1981, entre en trombe, lui trouvant, évidemment, un air bizarre. Jeff comprend alors qu'il est retourné dans le passé, 25 ans plus tôt exactement… Mais il ne sait pas encore que ce premier replay n'est que le premier d'une longue liste…



Que ferions-nous, de mieux, il va sans dire, si l'on pouvait recommencer sa vie ? Quels chemins emprunterions-nous ? Lesquels éviterions-nous ? Autant de questions auxquelles Jeff Winston va tenter de répondre, lui qui, à 43 ans, se retrouve dans la peau du jeune étudiant qu'il était 25 ans auparavant, et ceci tout en ayant connaissance des événements, aussi bien personnels, professionnels et sociétaux qu'historiques, du futur. Il va au cours de plusieurs « replay » comme il le surnomme, revivre, encore et encore, ses années de 1963 à 1988. Des tranches de vie toutes aussi différentes les unes que les autres que Ken Grimwood tricote et détricote à l'envi, toutes originales et pertinentes, toutes ponctuées d'espoirs mais aussi de désillusions. Intelligent et captivant, ce roman, au rythme soutenu, questionne sur le sens que l'on veut donner à notre vie, la place qu'occupe la vie professionnelle et sentimentale, la notion de transmission. Les personnages, profonds et psychologiquement fort bien dépeints, habitent avec force ce récit, tantôt grave, tantôt plus léger, et la relation entre Jeff et Paméla est puissante et magnifique. Parfaitement et subtilement mené, Replay se révèle tout à la fois riche, sensible, un brin mélancolique et surtout passionnant...
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Replay

L’auteur américain de cet incroyable roman, Ken Grimwood est décédé bien trop tôt, et ce livre est un des seuls qu’il ait écrit. Quel dommage !

Combien de fois ne me suis-je pas interrogée, et si ? et si au moment de faire ce choix dans ma vie, j’avais pris une décision différente ? que se serait-il passé ? à quoi ressemblerait ma vie aujourd’hui ?

C’est Jeff Winston qui va répondre à cette question. Jeff meurt d’une crise cardiaque en 1988 lors d’une banale conversation téléphonique avec son épouse Linda, alors que leur mariage bat de l’aile depuis plusieurs années.

À sa grande surprise, Jeff ne part alors ni dans les limbes, ni au paradis ou en enfer. Il revient bien vivant sur Terre mais vingt-cinq ans plus tôt, en 1963, alors qu’il est jeune étudiant, avec toute la vie devant lui. Mais attention, si le compteur n’est pas remis complètement à zéro du point de vue de l’âge, il ne l’est pas du tout du point de vue de l’esprit. Jeff se souvient de toute sa vie passée. Il a donc l’expérience d’un homme de 43 ans dans le corps d’un jeune homme de 18 ans.

A partir de là, Jeff va réécrire sa vie, faire de nouveaux choix amoureux, professionnels, …

Que de surprises et de plaisir à la lecture de cet ouvrage ! Le postulat démentiel de départ, ce replay, qui sera joué plusieurs fois par Jeff réserve d’incroyables rebondissements.

Tout le récit est d’une fluidité et d’une logique implacables que mon esprit cartésien a validé avec enthousiasme.

Le sujet du livre n’est pas du tout pour le lecteur de comprendre pourquoi Jeff subit ces replays, ce qui en est à l’origine, nous ne sommes pas dans un livre fantastique, mais dans une analyse psychologique fine et percutante de l’âme humaine….

Un roman qui fait réfléchir à ses propres choix, à ce qui compte vraiment, bien plus profond qu’une lecture rapide de la 4ème de couverture ne pourrait le laisser supposer, et nous emporte également dans une très belle histoire d’amour.

Publié aux États-Unis en 1986, ce livre a très bien vieilli (contrairement à Jeff qui n’a pas eu cette chance), et je pense qu’il continuera à le faire sans problème pour les prochaines années puisque les compteurs sont bloqués pour toujours entre 1963 et 1988 pour ses protagonistes.

Un immense merci à Christophe (Christophe_bj) pour la découverte de cette fabuleuse pépite !

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Replay

Un beau matin de 1988, à l'aune des mes 43 ans, j'ai cessé de vivre. Mon cœur s'est arrêté de battre. Tout simplement. Je suis mort.



Puis, je me suis réveillé en 1963. À 18 ans. Et j'ai recommencé ma vie. Différemment. Puis je suis de nouveau mort un beau matin de 1988. Mon. Cœur. S'est. Arrêté.



Je me suis réveillé de nouveau en 1963. Et j'ai recommencé ma vie et recommencé et recommencé et...



Replay c'est la balle bonus au flipper. Une partie d'un jeu vidéo retors éternellement rejouée. Une sorte de vie bonus à l'infini...



Replay est le genre de livre qui t'amène à reconsidérer ta vie ou tout bonnement à la considérer.

À te faire assoir sur une chaise pour réfléchir. Non pas à ce que tu y aurais changé mais de quelle façon tu vas la poursuivre.

Quoi qu'on en dise, la vie - ce qu'on en fait - n'est qu'une question/suite de choix et d'impulsions. Mais c'est souvent plus fatigant d'essayer de la changer et de prendre des risques que de s'y soumettre. Il est plus facile de se laisser pénétrer de sa routine, de soupirer en espérant une accalmie ou un "mieux" comme une sorte de pensée magique jetée à la face de l'apathie. Pas très efficace en fait...



Replay est une pierre philosophale qui transforme ta lecture en réflexion philosophique, métaphysique, humaine. Un livre dont tu sors grandi, conscient, différent.



Replay est surtout un formidable roman d'anticipation, un sublime moment d'exaltation, une ode à la vie qui passe, un page-turner assourdissant à la résonance éternelle dans les veines de la pensée. Un roman où l'on sent poindre les ravages du temps qui se révèle effrayant, et dont sourd une menace impalpable mais implacable. Inexorable.



Replay est une spirale infernale à travers la vie et le temps. Ce temps qui coule entre tes doigts tel un sablier assassin dont chaque grain qui tombe est un accroc à ton âme et à ta jauge de vie.



Toutes ces assertions sont vraies ou fausses selon qui me lira mais seul toi qui me lis saura en juger... 4/5
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Replay

Voilà un must absolu en matière de boucle temporelle ! Une petite perfection en matière de voyage dans le temps ! Je ne vois pas comment on peut faire mieux.

L'histoire est génialement simple : Jeff meurt à quarante-trois ans d'une crise cardiaque en 1988, mais au lieu de redevenir poussière, il se réveille tout fringant à la fac en ...1963 ! Trop de bol ! Jeff se fait assez rapidement à la situation, et le replay commence : revivre sa vie, oui, mais différemment...Et le lecteur est loin d'être au bout de ses surprises...

La science fiction est le prétexte, mais elle n'est pas le fond. Ce qui est intéressant voire palpitant, c'est la capacité de Jeff à se renouveler, ou à être le jouet des circonstances. Un battement d'aile de papillon, et c'est tout un destin qui est changé. Les réflexions existentielles s'intensifient au fur et à mesure que les décennies se prolongent, et pourtant à la fin, c'est toujours la même angoisse et la même soif de vivre.

Un livre que je conseille à tous, même à ceux qui n'aiment pas la science fiction, car, réellement, ce n'est ici qu'une clé narrative.
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Replay

Replay n’est pas un livre. C’est une expérience émotionnelle et humaine. Ken Grimwood n’est pas un simple auteur, c’est un magicien qui, à travers son seul roman publié en français, a créé une alchimie inédite et toujours inégalée depuis sa sortie.



Comme pour beaucoup de lecteurs, ce roman fait partie de ce cercle très restreint des livres inoubliables. Pour ma part, j’irai même plus loin : s’il ne devait en rester qu’un, ce serait ce livre là.



Ce n’est pas une simple histoire. Replay est une invitation au voyage (dans le temps, l’espace et l’âme) et une expédition à la recherche du sens de la vie. Une quête de sens qui s’apparente même à un pèlerinage me concernant, puisque j’écris cette chronique à la suite de ce qui doit être ma cinquième relecture. Six lectures en 27 ans, une expérience à chaque fois différente selon mon propre vécu.



Jeff, le personnage principal, va donc se voir « proposer » l’occasion de revivre sa vie plusieurs fois, à partir de son adolescence. Une trame qui semble connue, mais qui est traitée de manière totalement originale (et puis le roman date de 1986, à l’époque il faisait figure de précurseur. il a été maintes fois copié depuis, mais jamais égalé).



Tant de questionnements vont apparaître durant ces vies revécues. Cet espoir de pouvoir améliorer les choses en se basant sur l’expérience du (des) passé(s), cette recherche de ce qui est réellement important dans une existence, ces douleurs quand on ne sait que faire quand on a tout eu et tout perdu, ces risques qui peuvent tout faire basculer…



La trame SF n’est clairement que le prétexte à un vrai questionnement sur le sens de l’existence. Sur la vie, la mort, l’amour. Sur ce qui compte vraiment. Aucune longueur dans ces vies revécues, tant Ken Grimwood sait se renouveler et proposer une histoire riche, profonde, originale et surprenante.



C’est le roman universel par excellence, qui parlera différemment à chaque lecteur selon ses propres apprentissages de la vie. Tout à l’image du personnage principal qui va tant évoluer au fur et à mesure, passant du sybaritisme à l’ascétisme. Et cet espoir qu’il faut nourrir sans cesse.



Un récit touchant souvent (lecture au bord des larmes, mais jamais larmoyante), révoltant parfois, questionnant toujours, ludique continuellement.



L’écriture de Ken Grimwood est parfaite, à la fois simple, intelligente et pénétrante. La prescience de l’auteur concernant certains chemins que peut prendre le monde est parfois troublante (ou comment sentir dès 1986, date d’écriture du livre, ce qu’est devenu notre présent). Et puis, ce qui ne gâche rien, l’auteur américain semblait être un vrai amoureux de la France, preuves à foison tout au long du roman.



J’aimerais vous dire tant de choses, vous crier encore plus fort mon amour pour les mots de Ken Grimwood, mais mes propos me semblent tous bien fades face à la puissance des émotions que peut procurer cette lecture. Ce livre a changé la vie de pas mal de monde, il n’est rien besoin de rajouter.



Je l’ai lu la première fois quand j’avais vingt ans et il a complètement modifié ma perception du monde et de mon futur. Je l’ai relu à trente ans et il m’a empli de questionnements. Je viens de le relire (largement) passé quarante ans et il m’a fait jeter un regard lucide sur mon passé. Si à cinquante ans tu n’as pas lu Replay, c’est que tu as raté ta vie ;-).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Replay



Il m'a fallu un peu plus de 80 pages pour entrer vraiment dans le livre : trop de mentions de rues, de routes, d'établissements américains que bien entendu je ne connais pas et puis ... l'emballement, la frénésie de connaître la suite de ce roman tout à fait spécial.



Jeff succombe à une crise cardiaque à l'âge de 43 ans laissant derrière lui une vie médiocre et un mariage à la dérive.

Il se réveille, stupéfait, 25 ans plus tôt dans sa chambre d'étudiant avec la mémoire de tout ce qui s'est passé durant sa 1ère vie.

Il va en profiter pour gagner un argent fou (courses de chevaux, paris sportifs) car évidemment il se souvient de tous les prestigieux résultats des années précédant sa 1ère mort. Vie de luxe : il fonde sa propre société, investit en bourse puisqu'il connaît les sociétés qui vont monter !



Mais voilà, à 43 ans, de nouveau même jour, même heure, il tombe à nouveau foudroyé par une crise cardiaque et ... se réveille à nouveau : cette fois, il se mariera avec un amour d'adolescence et aura même un enfant ... et puis ... rebelote ... à 43 ans ... tout recommence, la crise cardiaque et puis la mort. A chaque fois il essaye de modifier sa vie et le cours des événements (par exemple empêcher l'assassinat de John F.Kennedy ...) mais cela ne fonctionne pas car ce crime était trop bien organisé ... soit ...



Il rencontre une femme qui vit les mêmes péripéties que lui : mort - replay - mort - replay, etc ...

Il a enfin trouvé le grand amour, celui de SES VIES.

A eux deux, ils vont tenter d'inverser le cours des événements tragiques durant les 25 années de replay qu'ils revivent un certain nombre de fois en avisant le public des drames qui vont se produire (niveaux politique, accidents d'aviation, etc ... ) Les gens vont au fur et à mesure les croire devant leurs prévisions qui se réalisent, c'est ainsi que l'Histoire va s'en trouver détournée de l'originale et qu'ils seront dorénavant incapables de prédire le futur c-a-d le passé ... vous suivez ? Comme on le dit il suffit d'un frôlement d'aile de papillon pour que l'univers change et puisqu'ils ont modifié la destinée, le reste s'en trouvera modifié lui aussi et leurs prévisions s'avéreront désormais impossibles puisqu'ils ne se souviennent que de ce qui s'était réellement passé durant leur 1ère vie.



De vies en vies, ils se retrouveront à chaque fois toujours aussi amoureux mais toujours aussi isolés du reste du monde.

Cela m'a fait penser à un téléfilm "Un jour sans fin" avec ce journaliste qui doit animer une émission sur "le réveil de la marmotte".



Au fil du temps, ils vont apprendre bien des choses sur la manière de gérer au mieux leurs vies successives.



La fin a donc une dimension philosophique indéniable et ce livre mérite d'être lu car, outre le suspense de ce qui va advenir au cours de leurs différentes vies, il nous entraîne dans une réflexion sur le sens de la vie en général.



Je souhaite aux futurs lecteurs autant d'émotions et d'intérêt que ceux que ce livre a suscité chez moi.
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Replay

Le soir tombait sur la banlieue sud, une nouvelle soirée où l’alcool coulerait à flots se préparait, je fumais une cigarette à la fenêtre en écoutant Neil Young chevauchant son cheval fou, et déjà les premiers cris avinés de quelques étudiants résonnaient sur le campus presque désert.



Des soirées comme celle-ci, j’en avais vécu des dizaines, cette excitation qui précède la fête, le meilleur moment finalement, avant que tout ne devienne flou, avant que nos corps ne se déchaînent, avant le petit matin gris où j’allumerai une dernière cigarette en me demandant quelle part de mon âme s’est envolée pendant cette longue nuit de fureur.



Une autre soirée m’attendait dans un autre pays, tout là-haut vers le nord, à trois heures à peine, le pied au plancher de ma Super 5 five. J’ai enfilé ma veste, bu un grand verre d’eau, vérifié ma provision de cigarettes et dit adieu pour un soir à mes condisciples qui tournaient comme des fauves en cage dans le salon de notre appartement universitaire.



Il était vingt heures à peine, la soirée ne faisait que commencer, pourquoi ne pas partir voir ailleurs si j’y suis ? J’ai pris la francilienne, cette immense boucle qui tourne comme un serpent autour de la grande banlieue, et j’ai rejoint l’autoroute du Nord, celle qui mène au plat pays qui n’est pas le mien, un pays où les seules montagnes que l’on croise proviennent des entrailles de la terre que des générations sacrifiées ont déposées comme des offrandes désespérées à un dieu absent.



La nuit était noire comme l’encre, le vent soufflait dur et faisait tanguer ma Renault 5 comme un petit navire balloté par l’océan, la pluie s’est mise à tomber elle aussi, un trajet tellement sinistre qu’il en devenait poétique, un trajet qui avait surtout le mérite de m’éloigner de ce déjà-vu que je laissais derrière moi.



Un peu sonné par les trombes d’eau qui s’abattaient sans discontinuer sur l’A1, j’ai allumé la radio en espérant y trouver un semblant de réconfort. Une voix que je ne connaissais pas, s’exprimant dans un français impeccable, quoiqu’un peu suranné, détaillait à travers un grésillement suspect les tenants et aboutissants de la soudaine montée en flèche des cours du baril de pétrole.



A peine éclairé par la lumière blafarde des lampadaires bordant l’autoroute, je roulais, ou plutôt je glissais sur le bitume détrempé, proche de la vitesse maximale de mon petit bolide à trois portes, flirtant dangereusement avec les 160 km/heure. Levant les yeux, j’ai aperçu à travers la pluie, à la perpendiculaire de la route, la piste d’un aéroport et un énorme Airbus qui s’apprêtait à décoller, je me demandais si tout cela était bien raisonnable, traverser le quart nord de la France sous la tempête pendant que des avions décollaient au-dessus de ma tête. La voix chaude de la radio poursuivait son analyse de l’explosion des cours du pétrole et je me suis soudain senti très seul, cette façon de parler, ce grésillement qui me berçaient faisaient naître un sentiment étrange, une confusion, une forme d’inquiétude aussi.



Je traversais le pays et peut être me suis-je dit en allumant une nouvelle cigarette, peut-être oui, avais-je déjà traversé le temps. Je ne savais soudain plus très bien ni où j’étais, ni surtout quand j’étais … Georges Pompidou est mort bien avant ma naissance et pourtant le gars à la radio en parle au présent, et cette langue empesée, elle a disparu depuis longtemps, non ?

Je me débattais comme un beau diable avec mon volant récalcitrant, les rafales qui déportent un coup à droite, un coup à gauche, et ce type imperturbable qu’aucune publicité ne vient jamais couper, qu’aucun animateur impudent au rire d’hyène ne vient interrompre, qu’aucun « jingle » atroce ne vient déranger, poursuit son analyse approfondie du pourquoi, du comment on en est arrivé là, et me parle à moi qui pompe plus de dix litres aux cent de la fin d’une époque d’abondance, avec des mots qu’on n’en entend plus, avec une verve, une éloquence, une élégance…



Hypnotisé, je ne songeai pas un seul instant à couper la radio, et je tentais de me rassurer, lorsque cette satanée tempête se terminerait, j’irais me réfugier au cœur des années soixante-dix, je retournerais dans la France de mon enfance, ce pays qui n’a pas de de pétrole mais qui pense encore avoir des idées.



***

Ce texte qui emprunte au registre de l’auto-fiction est un clin d’œil décalé à « Replay », le célèbre roman de Ken Grimwood. Il explore le thème du glissement temporel, ce moment clé où le récit quitte une forme de rationalité et glisse vers le fantastique, en admettant la possibilité d’un voyage dans le temps.



Dans le roman, le retour vers le passé effectué par le héros Jeff est beaucoup plus violent puisqu’il intervient lors de sa mort prématurée d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans et le propulse à l’âge de 25 ans, en lui laissant le souvenir d’une vie un peu ratée.







En mêlant une émouvante histoire d’amour à une réflexion sur la multiplication des univers parallèles qui naissent à chaque retour dans le passé de Jeff, l’auteur évite l’écueil d’une certaine lassitude provoquée par une trame narrative répétitive. II questionne aussi la pertinence du « voyage dans le temps », en prouvant par l’absurde l’impasse ontologique d’un périple qui conduit à multiplier à l’infini les ramifications de l’arborescence des réalités générées par la présence même du voyageur temporel.



Malgré son ton aussi caustique qu’ironique et son faux-air de roman de pur divertissement, « Replay » est plus ambitieux qu’il n’y paraît, Ken Grimwood y revisite avec brio le thème du voyage temporel tout en interrogeant avec une insolence roborative les limites du genre.
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Replay

《La mort est un eternel recommencement...》





Où quand SF rime avec SatisFaction :)

Satisfaction de ne pas perdre mon temps avec ce fabuleux récit.

Satisfaction de passer un merveilleux moment et de ne pas m'être ennuyée une seule seconde.

Satisfaction de lire une oeuvre rare et exceptionnelle.

Excellentissime même. Un délice littéraire, une révélation en somme.

Satisfaction d'un coup de coeur ? Oh oui ! Un vrai, un pur, un indicible coup de coeur !



La SF peut se parer de nombreux thèmes richement diversifiés et s'il s'agit bel et bien d'un roman classé comme tel, on ne peut nier l'originalité abordée ici. N'oublions pas que ce livre a trente ans (même s'il semble intemporel - pour autant que vous me permettiez le jeu de mots), et si depuis, la thématique a été souvent servie à différentes sauces, Replay reste un récit sagace et pertinent, plein d'humour et d'amour, qui pousse au raisonnement profond quant à cette possibilité autant attirante que terrifiante de revivre sa vie, ou du moins une partie de celle-ci.

Et soyons fous, pourquoi pas indéfiniment ?







Voyage temporel ou plus exactement traversée temporelle certes, mais nulle machine à explorer le temps, nulle expérience de quelque savant fou (ou non d'ailleurs), nulle intervention extraterrestre pour cette histoire-ci. J'ai envie de parler d'un "retour sur vie", un retour de vingt-cinq années en arrière pour être exacte.

"Nom de Dieu ! Il ne pouvait plus nier ce qui s'était produit, sans avoir le moindre espoir de l'expliquer rationnellement. Il venait de mourir d'une crise cardiaque et il avait cependant survécu. Ça s'était passé dans son bureau, en 1988, et voilà qu'il se retrouvait... ici, à Atlanta, en 1963."



Notre héros meurt dès les toutes premières lignes, mais non content de se réveiller (c'est déjà bien!) vingt-cinq ans plus jeune (c'est encore mieux!) se retrouve également projeté vingt-cinq ans plus tôt ! Avec tous ses souvenirs qui plus est... et donc l'opportunité tacite de pouvoir tout recommencer mais cette fois, avec toutes les cartes en main...



Quid de l'âme résidant dans son corps avant ce retour ?

Quid des vingt-cinq ans écoulés, des gens rencontrés, des êtres aimés ?

Quid de ce futur passé ? Ou de ce passé à venir si vous préférez.

Il y a-t-il une raison, un but, une machination, une malédiction derrière cet événement incroyable et irrationnel ?

Et pourquoi ?

Tout un tas de questions que se posera aussi notre héros, des questions qui en engendreront d'autres bien évidemment... d'autant plus lorsque vingt-cinq ans après cette "renaissance" inouïe, il se verra mourir à nouveau au même âge que la première fois mais surtout revenir encore une nouvelle fois. Et encore une autre vingt-cinq ans plus tard, et encore... Un cycle qui paraît infini. Jusqu'au jour où...





Des réponses ? Vous le saurez en savourant à votre tour ce fantastique récit qui flirte allégrement entre rêve et réalité avec nos sentiments les plus extrêmes.

On pourrait craindre un effet de répétition dû à la récurrence même de cette boucle temporelle, que nenni ! L'auteur parvient à un habile tour de force en réussissant à nous surprendre à chaque fois sans tomber dans les poncifs inhérents à un tel sujet.

"Le monde derrière ces fenêtres n'était pas un rêve ; il semblait aussi solide qu'innocent, aussi réel qu'aveuglement optimiste.

Printemps 1963.

Et tellement de choix à faire."



Sur plus d'une centaine de critiques rien que sur Babelio, j'ai remarqué que la plupart des lecteurs avait véritablement adoré ce bouquin. Peu d'avis mitigés, encore moins de négatifs (Il y en a, heureusement... sinon il n'y aurait plus aucun intérêt). Et mon avis ne fait pas exception à la majorité.

L'exception étant ce livre lui-même. L'auteur nous emmène sur les différents chemins qu'une même personne peut emprunter et des conséquences qui découlent de ses choix avec beaucoup de justesse.

Replay donne effectivement une dimension multiple au sens de la vie.



"Il se rendit compte que par instants il ne pensait même plus à son avenir passé.

Il vivait ; c'était ce qui comptait.

Et il vivait intensément."



Perso, j'en redemande et j'appuie avec plaisir sur le bouton replay !



"John F. Kennedy vivant.

Pour trois semaines encore. À moins que...

À moins que quoi ? Impossible de résister à ce rêve, si impensable qu'il soit.

Mais il ne s'agissait pas d'une série de télévision, ni d'un roman de science-fiction. Jeff était bien vivant dans son monde de 1963 que rien n'avait encore bouleversé, et la grande tragédie de l'époque était sur le point de se dérouler sous ses yeux qui en savaient trop."





Je le conseille vivement à tout lecteur avide de sensations pures et dures telles que seule notre sensibilité peut nous en apporter face à un tel phénomène.

Je n'aurais pas voulu passer à côté de ce que j'estime être un réel chef d'oeuvre d'une extrême qualité. À vous de juger maintenant, mais pour moi c'est une indéniable réussite à laquelle je ne peux décemment pas mettre moins de cinq étoiles. Coup de coeur oblige !
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Replay

C'est un de mes premiers livres de sciences fiction et j'ai adoré. Replay comme le nom l'indique est un retour sur sa vie. Ce retour ou plutôt ces retours en arrière sont abordés avec beaucoup de subtilités.

On ne peut s'empêcher de s'identifier à Jeff ou encore Pamela qui vivent et revivent à plusieurs reprises une partie de leur vie. Leurs questionnements, leurs volontés d'agir sur l'avenir mais aussi leurs craintes, leur nostalgie deviennent tour à tour les nôtres.

La relation entre Jeff et Pamela est un véritable plus dans l'histoire.

Vraiment Bravo !!! Si les livres de sciences fiction ressemblent à celui-là, je vais devenir une adepte ! :-)
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Replay

Un très bon roman sur nos choix de vie et l'impact de ceux-ci. L'histoire de nos regrets, nos remords, nos joies et peines passées.

La question éternelle du : "Et si j'avais plutôt fait ça, à quoi ma vie aurait ressemblé ?" Et par extension : "Et quelles auraient été les conséquences sur le monde qui m'entoure ?"



Je n'ai pas l'intention d'écrire une longue critique car tout a déjà été dit et développé. Mais le thème du retour en arrière à répétition, d'une seconde chance dans sa propre vie, est parfaitement bien abordé, bien décrit. le personnage principal fait des choix qui sont tout à fait cohérents, logiques, donc on peut parvenir à se mettre à sa place.



Après, je reprocherai tout de même à ce roman de rester trop froid, trop lisse. Malgré le côté assez tragique de certains événements, et la plongée dans la tristesse et la déprime qui s'impose par moments, les émotions ne font trop souvent qu'effleurer le lecteur.



Ce fut une très bonne lecture, avec une fin intéressante et une bonne morale, mais ce n'est pas un coup de coeur non plus.
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Replay

Le 18 octobre1988 à 13h06, Jeff Winston, 43 ans, directeur d'information sur une chaîne de radio (WFYT), meure d'une crise cardiaque à son bureau alors qu'il est au téléphone avec sa femme. Il se réveille dans le lit qu'il occupait quand il était étudiant, il y a alors 18 ans, en 1963. Il découvre que ses parents sont encore vivants.



L'auteur, Ken Grimwood, nous propose comme on l'aurait imaginé : en 1963, un héros qui abandonne les études pour se focaliser sur les paris sportifs pour accumuler de l'argent, puisqu'il connaît déjà les résultats... Il va même tenter de sauver JFK. Il investi dans des entreprises qui ont de l'avenir comme Appel. Il rencontre Steve Jobs dans son garage et lui donne beaucoup d'argent. Mais il n'arrive pas à conquérir sa femme, enfin celle qui est sa femme avant...



Arrive le jour fatidique de sa seconde mort, malgré que le cardiologue lui ait dit que son cœur est parfit, le même jour à la même heure, Jeff meure !!! Et il réveille toujours et encore en 1963...



Jeff va repasser d'une nouvelle version à une autre au fil de ses retours en 1963. il sera ermite, échangiste, adepte de soirées à plusieurs, ou encore financier de grands films. Et c'est à ce moment là qu'il va rencontrer Pamela Philips. Née en 1949 et qui présente la même « anomalie » que lui. Ils vont alors, dans un premier temps, se raconter leurs « vies ». Mais vite, Jeff et Pamela s’aperçoivent qu'à chaque Replay il ne reviennent pas en même temps. C'est alors qu'au fil des replay et des décalages qui se produisent qu'un jour ils seront vraiment morts. Que va-t-il alors se passer ??? Vont-ils mourir définitivement ??? Cette question là, je l'a suis posée de nombreuses fois pendant ma lecture...



L'auteur, Ken Grimwood, mort en 2003 à l'âge de 66 ans réalise cet écrit en 1986 !!! Un récit qui n'a pas pris une seule ride, j'avais tout de même un peu d'appréhension, mais si on ne sait pas que ce livre a été écrit en 1986, on ne peut pas le deviner pendant la lecture !!!



J'ai beaucoup aimé que l'auteur joue avec nos émissions, en effet il nous fait passer de situation qui va du bien au mal, du beau au triste.



Un livre extraordinaire !!! L'auteur, Ken Grimwood, a su créer une dynamique qui marche à merveille. Un livre totalement intemporel au travers des allées et venues dans le passée. Il s'y cache aussi une très belle et grande histoire l'amour. Une histoire totalement impossible, quoi, que...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Replay

Et si vous aviez la chance de revivre votre vie, de repartir presqu'à zéro, de gommer les erreurs du passé et de faire de votre nouvelle vie quelque chose d'autre!! Tout en sachant qu'à chaque nouveau départ, vous gardez les bénéfices des expèriences accumulées lors des "parties" précédentes.

En fait, un peu comme lors d'une partie de jeu vidéo durant laquelle on perd une vie mais si on a bien pris le soin d'enregistrer là où il fallait, on garde tous les avantages de ce qui s'est passé avant, mais ici, il s'agit de votre vraie vie, pas une histoire virtuelle!

Vous imaginez les possibilités? Connaître toutes les possibilités de faire les bons paris, les meilleurs choix en matière d'investissements financiers, ou bien alors, faire de sa vie une fête sans fin en profitant de tout ce que la vie peut vous offrir en matière de paradis artificiels, ou bien encore tenter de retrouver un amour de jeunesse, une belle histoire oubliée trop vite ,...Bref les occasions sont multiples mais en gardant à l'esprit qu'à la même date, il faudra passer par la case MORT.

Un peu comme "Un jour sans fin" sur le même principe de boucle temporelle mais avec sa propre vie. Cest ce que Jeff Winston va expérimenter et, à chaque fois, il va tenter d'ajuster de nouveaux paramètres pour embellir sa "prochaine" vie. Et il va vite voir que ce n'est pas si évident que cela et que les conséquences (ce que l'on nomme paradoxes temporels" peuvent être difficiles à vivre.

Roman très agréable à lire, bien écrit, avec une belle intrigue!

L'auteur, Ken Grimwood, n'était pas très vieux lorsqu'il est mort et malheureusement pour lui, n'a pu bénéficier d'autres "replay" qui lui auraient peut -être permis d'écrire d'autres romans.

Replay , roman reconnu par la critique et récompensé du prix World Fantasy du meilleur roman 1988 est resté son unique ouvrage.

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Replay

Jeff meurt, à 43 ans, tout seul dans son bureau en plein milieu d'une conversation au téléphone avec sa femme Linda. Mais quand Jeff rouvre les yeux, il est de nouveau à la fac, à 18 ans, et il retrouve ses connaissances d'antan. Bien qu'abasourdi et quelque peu perdu, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu'il a une deuxième chance, celle de revivre son passé, mais en mieux, lui qui connaît l'avenir et peut s'assurer des revenus confortables à l'aide de paris. Il refait alors sa vie, s'assurant que la crise cardiaque qui l'a tué une première fois ne revienne pas. Mais non, Jeff remeurt à 43 ans... et se re-réveille une nouvelle fois à 18 ans. Pourquoi ? Qu'est-ce qui provoque ces phénomènes ? Combien de fois devra-t-il revivre les mêmes 25 ans ? Est-il le seul ? Et que faire de sa vie quand on a plusieurs chances ?



C'est un joli roman, un vrai page-turner, sensible, profond, pas le moins du monde religieux, toujours contemporain même s'il a déjà plus de trente piges. Grimwood met en scène la question que l'on s'est tous posée un jour : que ferions-nous de notre vie si on avait l'opportunité de la recommencer à zéro ? Ferions-nous les mêmes choix ? Fréquenterions-nous les mêmes personnes ? Qui oserait-dire qu'il ne changerait pas un iota ? Qui ne voudrait pas effacer les regrets, les erreurs, sauter sur des opportunités manquées, éviter les catastrophes, se prémunir des peines et douleurs ?

L'auteur nous embarque dans les replays de Jeff, dans ses mystères et questions sans réponses frustrantes mais ô combien entraînantes ; s'interroge sur le but de la vie, ce qui rend heureux, et le chemin que chacun prend sans sûrement décider de le prendre. C'est de la science-fiction sans vraiment l'être, également une belle histoire d'amour qui ne prend pas une ride, qui traverse le temps, qui tiraille, qui attend et qui patiente dans le manque et l'espoir.

Ce roman, c'est plein de choses, mais pas du tout ce à quoi vous pouvez vous attendre. C'est juste beau, simple, bien écrit, sans chichis, vrai, réaliste, philosophique sans toutefois triturer les neurones. Une belle lecture en somme qui surprend et fait réfléchir.

La fin a de quoi laisser perplexe, a de quoi livrer le lecteur à un suspense plein de questions, mi flou mi révélateur, et à un sentiment double et surtout contradictoire. Et puis, lire ce roman en 2017 prend un sens tout particulier. Je vous laisse découvrir pourquoi en vous encourageant à le lire.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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