Ma découverte dans le tiroir du bureau de mon boss me revient en tête. Des capotes mini size, pour les petites bites. Je savais qu'un mec aussi torride que lui cachait forcément un détail qui cloche. La voila! Ca à beau être un éphèbe, il se retrouve avec une demi Knacki entre les cuisses. La vie est si cruelle....
Mon sang bout dans mes veines. Je n'aime pas ce type et je n'ai aucune confiance en lui. Je ne sais pas ce qu'il cherche en venant me parler, mais si ce serpent recherche son Eve, il se trompe de cible. Je n'entrerai pas dans son jeu.
Je retourne dans l'autre pièce et observe Zedd, à quatre pattes, zieuter sous le lit. Je lui conseillerais bien de se presser mais où serait le plaisir? Sans la moindre gêne, je mate son cul bien moulé dans son pantalon noir.
Y a-t-il encore des gens qui apprécient l’honnêteté sans filtre dans ce monde où l’hypocrisie est le fruit (pourri) le plus cultivé ?
- Je vous l'accorde et je partage votre avis. Il y a des gens qui n'ont pas besoin d'amour romantique, d'autre qui ne le cherchent pas par choix. Le bonheur ne se résume pas de la même manière pour tout le monde, contrairement à ce qu'essaie de dicter la société.
Ma réponse ferme espérait une tout autre réaction. Au lieu de se sentir piqué ou de se renfrogner, César me sourit doucement. Ses lèvres étirées ne dévoilent pas sa dentition, mais son amusement se ressent jusque dans ses prunelles noires qui pétillent. Il m'observe longuement, avec une intensité si forte qu'elle finit par me mettre mal à l'aise. Je fournis un effort conséquent pour ne pas détourner le regard. Pas question de lui laisser croire une seule seconde qu'il peut avoir l'ascendant sur moi.
- Avouez-le, vous êtes célibataire, reprend-il.
Je suis le vendredi treize. Le chat noir. L'échelle sous laquelle les gens refusent de passer. Le miroir brisé. Et, contre toute attente, Evan semble désireux de se gorger de ma malédiction.
Des gouttes de sueur viennent perler sur mon front alors que nos deux enveloppes, serrées l’une contre l’autre, comme effrayées d’être séparées, bougent en rythme. Le battement de mon cœur se cale sur le sien et l’espace d’un instant magique, nous ne formons plus qu’un. Nos différences s’évanouissent. Nos peurs disparaissent. Nos angoisses refluent. Nos craintes s’effacent. Nos sentiments éclosent.
— Alors, cette première fois ?
Décidé à ne pas lui lancer de fleurs, je répondis :
— J’ai connu plus gros calibre !
En lisant son expression de surprise, je pris conscience de ma réplique. C’était sorti le plus naturellement du monde, sans la moindre arrière-pensée. Bien entendu, il ne perdit pas un instant pour comprendre ce qu’il voulait.
— Vous cachez bien votre jeu, Maître ! susurra-t-il.
Sa façon de me vouvoyer envoya un frisson le long de mon échine.
— Bien entendu, il faut toujours que tu interprètes tout à ta sauce ! lâchai-je, exaspéré.
— Oui, en général, ma sauce ne déplaît pas !
À moitié écœuré, à moitié exalté, je levai les yeux au ciel.
— Tu es crade, sérieux !
— T’as fini de te plaindre ? Sois pas prude, ça te va pas
- Ça t’ennuierait de croiser les jambes?
Elle hausse un sourcil.
- Pourquoi?
- Parce-que j’ai vue sur ta culotte, là.
Guilène éclate de rire puis change de position pour régler le problème.
- Je n’en porte pas, précise-t-elle.
- Justement, renchéris-je.