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3.75/5 (sur 60 notes)

Nationalité : Taïwan
Né(e) à : Yongjin
Biographie :

Kevin Chen a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur de cinéma, jouant dans des films taïwanais et allemands. Il vit aujourd’hui à Berlin, est rédacteur pour le magazine Performing Arts Reviews et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise.

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Rentrée littéraire 2023 - "Ghost Town" de Kevin Chen - éditions du Seuil Benjamin D une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Alors qu'il est installé à Berlin, sa relation avec un homme violent le conduit à passer plusieurs années en prison. À sa sortie, il décide de rentrer chez lui et d'élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, où les vivants accueillent et célèbrent les défunts, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu'il reconnaît à peine. À travers les voix des vivants et des morts, Kevin Chen dresse un magnifique portrait d'une famille dysfonctionnelle au coeur de la campagne taïwanaise, et signe un roman sensuel, dérangeant et profondément actuel.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait toujours aimé les bananiers, ces feuilles à la grande nervure bien dessinée, à la belle couleur vert émeraude et à la surface large et souple qui vous protégeait de la pluie et du soleil. Leur mère, autrefois, se servait de feuilles de bananier pour envelopper ses gâteaux de riz gluant, elle les faisait d'abord bouillir avant d'en fabriquer ses papillotes qu'elle fixait avec de la ficelle, puis les faisait cuire à la vapeur et les feuilles de bananier donnaient leur saveur particulière aux gâteaux. C'était un parfum suave et généreux, qu'il suffisait de respirer pour qu'il vous débarrasse de vos soucis et pour que tous les organes de votre corps se mettent à bâiller d'aise et à s'étirer. Et quand vous aviez mangé les gâteaux, vous vous sentiez enveloppé d'une douce torpeur, vous vous allongiez n'importe où et vous endormiez d'un sommeil aussi délicieux qu'une banane mûre.
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Elle avait peur du noir à l'époque et, quand elle avait un petit besoin, elle n'osait pas aller aux cabinets à l'extérieur, préférant se retenir jusqu'au lendemain matin. Tous les enfants du coin disaient qu'il y avait une revenante dans les toilettes et elle en mourait d'épouvante. Désormais, elle n'avait plus peur du noir : elle allait aux toilettes à tâtons dans le noir, téléphonait dans le noir et ne redoutait pas les fantômes. Elle le savait, ce qu'il faut crainte le plus dans les lieux obscurs, ce ne sont pas les fantômes, mais soi-même.
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Quand il était enfant, leur vieux chien était mort, alors -"chat mort se pend aux rameaux, chien mort se jette à l'eau"- sa mère avait enfourché le scooter pour qu'ils aillent jeter le chien dans un fossé et lui, assis sur le siège arrière, portait le vieux chien dans ses bras. Les fossés et leurs fantômes lui faisaient peur, il avait pleuré tout le long du chemin, sa mère l'avait pressé de jeter le chien. C'était de l'eau stagnante, le canal était bouché par des porcelets morts, des cadavres de chiens, des pastèques pourries, de vieilles motos et même un étal entier de vente de noix d'arec, et tout cela répandant son infection sous le soleil brûlant, des myriades de mouches y faisaient un vrai ballet, trouvant là un festin propre à combler leur appétit. Il avait reconnu le corps en décomposition de Jaunet, le chien de leurs voisins, et refusait, toujours pleurant, de jeter leur vieux chien dans cette eau, il voulait l'enterrer, lui dresser une pierre tombale. Sa mère avait attrapé la bête et plouf, l'avait jetée dans ces eaux mortes d'où les mouches, qui s'étaient dispersées pour revenir aussitôt, les avaient remerciés de leurs bourdonnements assourdissants : avant même qu'elles aient fini leur repas de viande pourrie, voilà qu'on leur en apportait de la fraîche.
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Aussi, faire du commerce, c'est inspirer à chacun la pensée qu'il faut absolument qu'il achète "çà". Et "ça", c'est quoi ? Tout dépend du talent du commerçant, selon le besoin qu'il sera assez fort pour créer chez le client.
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La vie de ses trois soeurs lui faisait penser à du bacon qu'on jette dans un wok : c'est rose et tendre, mais ça crépite et envoie de la graisse bouillante de tous les côtés dès qu'on le jette dans l'huile.
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La vie de ses trois sœurs lui faisait penser à du bacon qu'on jette dans un wok : c'est rose et tendre, mais ça crépite et envoie de la graisse bouillante de tous les côtés dès qu'on le jette dans l'huile.
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Un être plein de trous, c'est ce qu'il était, sa bouche se refusait à dire ces choses du passé couchées sans ordre dans ses carnets, il faisait mine de les avoir oubliées mais elles s'étaient logées dans tous ces trous qu'il portait en lui. Si une brèche venait à s'ouvrir, il s'en déverserait des histoires en quantité.
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Elle se souvenait de la naissance de Sujie, une quatrième fille : les frères de son père avaient déjà tous des fils premiers-nés, et il fallait que chez eux ne naissent que des bouches inutiles.
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Un éclat solaire se cachait dans les rides de son front, un éclat de lune dans le sillon le long des ailes de son nez, l'éclat des étoiles au coin de ses yeux, une pluie bienfaisante sur son nez en sueur, et quand il parlait et riait, il y avait l'éclat du soleil, celui de la lune et celui des étoiles, il y avait la bruine et son visage tout entier ressemblait à une terre en friche au sol fertile, couverte d'une végétation foisonnante, au sol ameubli par les lombrics et où circulaient librement le vent et la pluie.
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Ta mère ne savait ni lire ni écrire, mais elle savait comment faire lever la rumeur, le vent des mots. Déposer çà et là quelque rumeur et attendre que le vent se lève pour la semer un peu partout, l'introduire dans les bouches, les oreilles, afin qu'elle se propage des unes aux autres et se répande au loin.
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