Q&A with Laura Knight-Jadczyk (sous-titres français).
Si nous parcourons l’histoire de “notre civilisation”, nous constatons que les religions semblent exister depuis bien plus longtemps que les “sciences”. Et nous voyons aussi que la religion n’a pas réussi. En dépit es enseignements religieux, les peuples sont toujours en guerre les uns avec les autres. L’être humain n’est pas devenu meilleur, et est souvent bien plus méchant que les animaux. Gurdjieff a décrit la vérité de notre condition - la condition de notre réalité en général- comme le “terrifiant de la situation”. Elle est terrifiante cette situation car, quand on la voit réellement, on réalise l’étendue de l’échec des religions ou des “pouvoirs” des diverses versions de Dieu.
Il se peut que la ramification de l’univers corresponde à un tel événement. La ramification de l’univers en un arbre infini de décisions a été étudiée dans le cadre de la théorie de la métrique quantique; elle a même été baptisée « Interprétation multi-mondes de la théorie quantique ».
Parmi les physiciens renommés qui considèrent que l’interprétation « multi-mondes » est davantage qu’un exercice théorique nous trouvons John Archibald Wheeler et David Deutsch.
L’interprétation multi-mondes présente un défaut certain : elle ne possède pas d’algorithme intégré permettant de préciser les ramifications dans le temps. Il faut donc la considérer plutôt comme un cadre que comme une théorie complète.
La tyrannie qui réussit le mieux n’est pas celle qui emploie la force pour assurer l’uniformité, mais celle qui supprime la conscience qu’il existe d’autres possibilités, qui fait paraître inconcevables que d’autres voies puissent être empruntées, qui supprime le sentiment qu’il existe un ailleurs. (Allan Bloom)
Malgré tout, nous devons poser la question: pourquoi vivons-nous dans un monde dans lequel l’extinction matérielle est une possibilité réelle? Sommes-nous vraiment au bord de l’abysse, en train de perdre l’équilibre, nous préparant à tomber dans un trou si profond et sombre que nous ne pourrons jamais en sortir?
Il existe deux théories principales du futur: celle d’un avenir prédestiné et celle d’un avenir libre. La théorie de la prédestination suppose que tous les événements futurs sont le résultat d’événements passés, et que si nous connaissons tout le passé, nous connaissons tout le futur.
Pour parler franchement, nous ne le savons pas, mais nous disposons peut-être d’un indice. Kurt Gödel, devenu célèbre pour ses travaux sur les fondements des mathématiques, a étudié la théorie générale d’Einstein sur la relativité et apporté une importante contribution à la physique : il a découvert aux équations d’Einstein une catégorie de solutions cosmologiques, toutes raisonnables, sauf sur un point : elles contenaient des boucles causales !
Au début, ces Boucles Causales ont été rejetées par les relativistes comme étant « par trop folles ». Les arguments à l’encontre de ces univers modèles sont même devenus assez personnels, et en sont venus à émettre des doutes sur l’état mental de l’inventeur ! (phénomène qui est loin d’être exceptionnel lors des débats échauffés dans les « tours d’ivoire » académiques.)
Les boucles causales rendent le voyage dans le temps non seulement possible, mais encore probable. Mais dans ce cas, les boucles causales conduisent à d’inacceptables paradoxes de logique, et la physique n’apprécie pas du tout ce genre de paradoxes : ils présentent de sérieux problèmes !
Quoi qu’il en soit, le sujet de la communication avec le passé ou de la réception d’informations en provenance du futur EST discuté en physique, et même en ce qui concerne l’espace-temps plat, et absolument pas courbe, de Lorentz et Minkowski. Les hypothétiques tachyons, particules plus rapides que la lumière, pourraient servir de moyen de communication. Ces tachyons rendraient possible un « anti-téléphone » : un téléphone communiquant avec le passé.
Mais les tachyons existent-ils ? Ou peuvent-ils exister ?
Franchement quoi de plus absurde que l’idée selon laquelle l’attentat du 11 septembre aurait été commis par 19 terroristes arabes armés de simples cutters, sous la houlette d’un fou reclus dans une caverne en Afghanistan.