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4.55/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Auteure de l’imaginaire, Laura Motin Grave ne peut se contenter de rêveries. Elle explore le terrain, inlassablement, sur les traces de ses personnages. Parfois horrifiée par la réalité des choses, elle ne sera jamais tendre. Sa capacité d’émerveillement devant la vie semble pourtant sans limite… En revanche, il est déconseillé de prononcer les mots « sexe faible », « point de vue économique » ou « propre de l’Homme » en sa présence.

Source : https://www.lauramotingrave.com/apropos
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
La logorrhée ne s’arrête pas… Je ne me savais pas capable d’élaborer un scénario aussi grotesque. J’ai franchi la ligne rouge, là, en ratant le croisement du non-retour ! C’est donc de cette façon qu’on bascule. Je n’aurais jamais dû remettre un orteil dans cette ville. Je pensais aller mieux, je m’étais persuadée que la vie au grand air et la proximité de mes proches m’avaient sortie d’affaire, mais… pffffuit ! En quelques heures, j’ai tout perdu à nouveau.

Un rire nerveux me secoue. Je suis probablement occupée à tailler une bavette avec une passoire, alors… Monsieur William ne m’impressionne plus tellement.

— Vous devenez lycanthrope, que cela vous siée ou non ! La prochaine pleine lune scellera la transition.

Ah ! On met le doigt sur la faille du délire.

— Mais… Selon vous, je ne viens pas déjà de…

— De fait. C’est inhabituel, pour ne pas dire impossible. Surtout, cela dépasse nos compé­tences et il convient de contacter un spécialiste. Donc… il va falloir nous accompagner.

Là, je ne suis pas d’accord du tout, du tout. La dernière fois, j’ai fini hagarde au fin fond d’une forêt, les pieds tailladés. Je dois me pelotonner dans ma chambre avec un litron de tisane et attendre que ça passe.

— Han han. Oublie. Le seul endroit où j’irai, c’est chez moi.

Mon interlocuteur fictif reste impassible, mais catégorique.

— Ça n’est pas négociable. Vous devez être éduquée ou nous allons droit à la catastrophe. Il n’est pas envisageable de rentrer chez vous tant que vous ne contrôlez pas vos transformations, pour votre sécurité comme pour celle de vos proches. En outre, vous serez désormais tenue d’informer les Brumes locales de votre présence chaque fois que vous souhaiterez rendre visite à vos humains de sang. En tant que veilleurs, notre devoir est de nous assurer de votre bon respect des règles. Pour cela, vous devez d’abord les connaître.

Stop ! Je ne m’enfoncerai pas plus loin dans cette hallucination absurde, je vais sortir d’ici et prendre le train pour rentrer en Normandie, où je chercherai un psy patient, compréhensif et pas trop cher. Je rassemble mes affaires éparpillées, enfin décidée à balayer mes amis imaginaires. Quelle abrutie ! La chute a terminé mon smartphone… Je fourre tout dans mon sac ; on verra plus tard.

« … orpheline, vous devez être conduite auprès d’un lycanthrope capable de vous initier, dans l’espace sécurisé d’un territoire stable. Nous allons devoir vérifier les adresses des membres de votre famille. Si vous pénétrez sur les terres d’autres changeurs sans autorisation, ils sont en droit de vous éliminer. Les frontières sont marquées… » Oui oui, la marmotte, tout ça. Pourtant plus que déterminée, je bloque devant la porte ouverte, comme tout à l’heure.

Bordel de non de… Il y a une main sur mon épaule. Le contact, franc sans être agressif, est beaucoup trop solide, cependant, pour une vue de l’esprit. Je porte toujours un manteau sombre qui ne m’appartient pas.

Si ce n’est pas une crise de délire… William a l’air navré.

— Je regrette, vous ne pouvez pas partir.

Ma fureur jaillit d’un coup. Je veux lui trancher les veines, lui ouvrir la gorge, briser ses os et je veux le faire avec la bouche.
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Au début, je ne distingue rien du tout, puis un rythme familier m’interloque. Je suis débutante, certes, mais ça, ça n’est pas le son de pattes de loup… Il apparaît soudain dans la veine claire du sous-bois.

Un bipède.

Heu, un homme. Il marche à découvert, seul, un sac à dos à l’épaule. Pas du tout le genre randonneur ou braconnier, cependant. Il n’a pas de chaussures… Pourtant, son pas est assuré, détendu. Il ne porte qu’un simple blouson en toile sur son t-shirt et son jean noirs, usés jusqu’à la corde, mais il ne semble pas souffrir du froid. On devine les muscles solides à travers son aisance, malgré sa minceur. Je vois mal son visage, mais, même d’ici, ses lèvres fines dessinent un sourire narquois. Ses cheveux foncés, très courts sur les côtés, forment une crête hirsute.

À mesure qu’il avance, l’odeur du marcheur emplit l’air autour de moi. À n’en pas douter, c’est un lycanthrope. Il y a autre chose… Je ne trouve pas quoi, j’inspire plus fort. Il sent la fougère, l’ambre et l’os. Ce parfum qui résonne dans chaque fibre de mon corps, pas comme un souvenir, plus fort encore…

Je résiste à l’envie de m’approcher pour en savoir plus. Mon professeur attentionné m’a placée à couvert et sous le vent : tant que je ne fais pas de bruit, l’intrus ne peut pas me repérer. Il s’arrête, pourtant. Il garde les yeux baissés et je suppose qu’il se concentre sur ses autres sens. Sa tête a un léger mouvement de côté et son sourire s’élargit, comme s’il avait entendu quelque chose. Ça n’est pas dans ma direction… A-t-il deviné l’approche de Sven ? Pour ma part, je l’ai perdu d’oreille depuis belle lurette…

Plus j’observe cet inconnu, plus il m’intrigue. Sa façon de bouger m’hypnotise, différente de tout ce que j’avais pu voir, même chez de grands sportifs. Souplesse, précision, mais aussi une nonchalance particulièrement incongrue, au cœur de la forêt par seulement six degrés. Il s’immobilise et s’adresse à l’obscurité presque en murmurant, d’un grondement profond et rauque, comme s’il n’avait pas parlé depuis longtemps.

— Tu as besoin de moi, oui ou non, gamin ?
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J’ai déjoué le sort, bien malgré moi. Je ne voulais ni de ce don ni de l’autre. Je suis donc affublé des deux, esclave de ma propre noirceur. Le caillou et la chaussure...
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Avant de fondre dans les ombres de mon rêve, il me demande de le retrouver sous forme humaine au bord de la rivière, à l’aube. Je dois venir en courant et pieds nus, ce dont je n’ai évidemment pas l’habitude, bien que j’utilise de moins en moins mes chaussures. Je devrais parcourir plusieurs kilomètres sur un terrain au bas mot accidenté, à la limite du gel au petit jour. Le maître fantôme veut que je me montre « aussi furtive et rapide que possible ». Chaque matin, je le rejoindrai ainsi, et nous rentrerons ensemble pour que je puisse m’inspirer de sa façon de se déplacer.

Le moment venu, je fais de mon mieux, à savoir pas terrible. Froufrou de feuilles mortes, branches qui craquent et souffle sifflant, la totale. En apercevant le loup gris affalé sur son rocher, l’air hilare, j’explose avec grossièreté. Plus besoin de m’échiner à être discrète. Il ressemble à un génie de la forêt et j’ai la classe d’un Bidochon dans une émission de survie.
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Les Hommes se moquent de ce qu'ils craignent...
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Laura Motin Grave
J'aime encore être un volcan, parfois.
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Laura Motin Grave
Les légendes disent toutes vrai.
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