Le lecteur du volume spirite, un homme d'une cinquantaine d'années, cheveux gris et lunettes métalliques, s'attarde dans les notes, qui sont copieuses. Il est nerveux, sec, recroquevillé. On dirait son corps comme hanté.
Il faudrait que je fasse plus attention aux lectrices et aux lecteurs. Dans mon obsession à deviner les titres, j'en oublie les visages concentrés et les mains qui feuillettent. Or il suffit de faire un peu attention pour se rendre compte que le corps du lecteur ressemble souvent, littéralement ou par métaphore, à son livre - effet de projection, bien sûr, mais pas seulement. (p. 58)