"de près, de loin, en profondeur, en surface ou à distance, y a-t-il non pas une méthode mais un style metroreading - comme on a inventé la figure du metrosexual, cet hétéro dandy des grandes villes ? Comment lit-on quand on lit dans le métro ? Que ressent-on du texte, qu'en retire-t-on ? Lecture refuge, de type walkman, destinée à s'isoler, lecture forcément bringuebalante et hachée par la faute du trajet à Paris n'est jamais bien long, la metroreading est d'abord une activité vagabonde, associée au déplacement d'un monde à l'autre. Riccardo Piglia, dans ce très bel essai qu'est Le Dernier Lecteur, parce de la spécificité du lien entre la littérature et le voyage en train, dont Walter Benjamin disait : "Mais qu'Est-ce que le voyage procure au lecteur ? Quand donc est-il pris à ce point par la lecture et sert-il l'existence de son héros mêlée à la sienne propre avec autant de certitude ? Son corps n'est-il pas la navette qui, à la cadence des roues, passe inlassablement à travers la chaîne, le livre du destin de son héros ? On ne lisait pas en diligence et on ne lit pas en auto. La lecture de voyage est tout aussi inséparable du déplacement en chemin de fer que l'arrêt dans les gares."