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4.05/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1962
Biographie :

Orthophoniste française.
Auteure de deux livres de type biographique.

Source : Catalogue de la BNF
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Bibliographie de Laurence Walbrou-Mercier   (2)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
La douleur qui étreint son cœur est nouvelle et insensée : il ne croyait pas la connaître un jour. Aussi surpris que bouleversé, Baudouin sent monter en lui un sourd désespoir, une lancinante révolte. Le jeune homme, promis à la mort, vient de réaliser que jamais il n’étreindra le corps d’une femme. Jamais il ne posera la main sur la chair d’une jeune épousée, ne caressera le soyeux d’une chevelure parfumée, ne posera les lèvres sur une peau frémissante qui espérerait ses baisers, l’inviterait à l’étreinte. Jamais il ne saura la joie de l’union de deux corps ardents de désir ni ne croisera le regard amoureux et invitant d’une femme éprise. Jamais il ne lui sera donné d’aimer selon la chair, d’aimer de tout son cœur et de toute son âme, puisqu’il n’a pas le droit de se marier ni de donner la vie. Sa semence est maudite, pareille à ce corps qui déjà se décompose comme celui d’un mort.
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Baudouin a levé son visage vers le ciel. Sur ses joues tachées ruissellent des larmes qu’il ne songe même plus à cacher. Ce cri muet vers Dieu bouleverse au plus intime de lui-même chaque témoin de cet instant, un temps suspendu dans l’éternité, que les siècles retiendront. Cet instant de tous les possibles, où le Créateur choisit de déployer toute sa force dans le bras du plus faible.
Le roi vient de s’abattre face contre terre devant le reliquaire. Ceux qui sont au plus près de lui l’entendent murmurer :
— Mon Dieu, puisque je suis faible et infirme, daignez conduire mes hommes et prenez vous-même le commandement… Ô ma force, soyez présent ! Ô Christ, soyez mon défenseur et armez mon bras, ayez pitié de mon impuissance !
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Baudouin prie. Son cœur se dilate vers le Roi des rois. Il Le voit, seul en son Agonie, il Le voit cloué sur la Croix… Sans avoir trouvé en lui la force de sourire aux siens qui le supplient encore, après avoir porté un long regard sur Jérusalem qu’il n’est pas certain de revoir en cette vie, il pose ses yeux embués de larmes sur le reliquaire que l’archevêque Aubert de Bethléem porte à bout de bras.
Le cœur de Baudouin bat à grands coups sourds et lents ; une onde de chaleur l’envahit. Il sent le Christ en lui, auprès de lui. De toute son âme, il s’élève vers Lui, il l’implore : « Mon Seigneur et mon Dieu, à moi qui suis faible, donnez votre force, et soyez notre victoire… »
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Tout imprégné de cet univers, Baudouin grandit sur les lieux mêmes où vécut son Dieu et Seigneur ; lui qui apprend à lire dans le psautier, il écoute les versets de l’Évangile qui lui parlent des lieux qu’il connaît et habite. Comme un livre vivant devant ses yeux, les paysages de Terre sainte vibrent toujours de la présence du Christ, Lui à qui déjà il remet tout, futur roi éduqué dans l’absolue certitude que Dieu est Premier, et qu’il convient toujours de commencer par son Seigneur et de s’y référer en toutes choses.
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Baudouin, le roi qui défia tous les possibles, est enfin libre. Jamais il n’a douté de cette Lumière de Dieu qui vient à lui et l’appelle.
Seul avec lui, Baudouin, le serviteur fidèle, se penche une dernière fois sur celui qu’il a servi avec tant d’abnégation, tant d’amour, celui qui fut son parrain et l’initia à la Foi au Christ. Ils sont seuls, ensemble pour la dernière fois.
— Je vais te rendre toute la beauté que je puis, ô mon roi, sanglote le serviteur qui tutoie pour la première fois celui qu’il servait.
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L'humiliation et la défaite, elle les avait connues elle aussi , lorsque, toute fière du diplôme d'infirmière obtenu à Lille en mars 1940, elle avait dû quitter l'hôpital militaire de Montpellier où ils s'étaient réfugiés, le Maréchal décrétant qu'une Juive n'était plus digne de porter le bel uniforme dont elle était si fière.
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Au Jugement on ne me demandera pas si j'ai respecté les préceptes ascétiques ni combien de prières j'ai faites, la tête baissée ou à genoux. Mais on me demandera si j'ai nourri celui qui avait faim, si j'ai vêtu celui qui allait nu, si j'ai rendu visite à celui qui était à l'hôpital ou en prison.
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Les godillots cloutés du policier écrasent le visage de la femme jetée au sol, pauvre poupée désarticulée qui ne se protège plus des coups. L'homme rit de voir la jupe relevée dévoiler des jambes à la peau nue et hâlée. La femme se meurt, et le bourreau frappe cette tête comme un ballon, les longs cheveux défaits se poissent de poussière et de sang.
- Mais pourquoi ? Pourquoi, qu'est-ce qu'elle a fait ?
Moussa, incrédule, paralysé par l'horreur, s'interroge.
- Vous voyez bien, répond un homme en canotier. Ils sont en train de corriger une Juive !
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Le prince fixe à nouveau les yeux sur le Corps supplicié. La gorge nouée, il contemple la couronne d’épines, la plaie du côté qui paraît saigner encore du Précieux Sang du Sauveur.
Baudouin croit le voir aujourd’hui pour la première fois ; il lui semble qu’aujourd’hui, à la veille de devenir roi de Jérusalem, il entrevoit une réponse à ses « pourquoi »… Les mains jointes, visage baissé, il murmure :
— Ô Sire Dieu, vous m’avez voulu lépreux pour me faire pareil à votre Fils… Sire Dieu, donnez-moi la force !
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Le sultan revoyait le visage encore presque intact de Baudouin, et le regard vert qui suppliait le grand Christ en croix ; il se souvenait avoir vu palpiter sur le visage du jeune homme cette foi vivante, intense, cette certitude d’un Absolu, d’un Dieu d’Amour qui transcendait tout, qui panserait toutes les blessures de cette vie…
Saladin s’était tu. Il demeurait le dos tourné à Imad ; des larmes coulaient le long de ses joues brunes.
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