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Le camion démarrait à 5 h 30 du matin. Il faisait encore nuit noire en ce mois de février 1943. Le froid transissait tout ce qu’il croisait. Sauf Garry, qui bouillonnait intérieurement et répétait dans sa tête, seconde après seconde, le scénario de son plan. Il savait exactement quand il devrait intervenir… et c’était dans cinq minutes. Mais tout ne se déroula pas tout à fait comme il l’avait prévu.
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Garry devint soudainement livide. Son regard, flou. Son cœur s’était mis à battre à tout rompre dans sa poitrine et dans ses tempes. Deux Allemands lourdement armés sortirent du train qui venait de rentrer en gare et se retrouvèrent à marcher face à lui, sur le quai. Il essayait de boiter le moins possible, mais chaque pas était une véritable souffrance. Il avala sa salive, leva la tête afin de se donner un peu de prestance et de faire comme si de rien n’était. C’est sûr, ils allaient l’interroger, lui demander ses papiers et l’embarquer ! Tout ça pour rien, pensait-il. Ils étaient à une trentaine de mètres, et Garry ne pouvait plus faire demi-tour. Cela aurait été trop suspicieux.
 MAIS TU ÉTAIS OÙ ? Ça fait un quart d’heure que je te cherche dans toute la gare !
Garry, surpris, ne comprit pas ce qui lui arrivait. Une femme lui prit le bras, un peu brutalement, pour l’aider à marcher, tout en continuant de rouspéter.
 J’ai cru qu’on allait rater le train, avec tes bêtises ! Je sais que tu n’as pas envie d’aller voir ma mère à Bordeaux, mais je te rappelle que nous sommes mariés pour le meilleur et pour le pire, alors tais-toi et avance !
Garry n’avait aucune idée de ce que racontait cette femme, ni d’ailleurs qui elle était. L’acoustique particulière de la gare d’Austerlitz amplifiait ses hurlements bien au-delà des quais voisins. Garry comprit qu’il devait continuer de marcher et faire profil bas. La femme rouspétait de plus belle à mesure qu’ils se rapprochaient de la patrouille allemande.
 Hé mais… qu’est-ce qu’elle t’a fait, ma mère, pour que tu ne l’aimes pas, hein ? Moi, je l’aime bien, ta mère… C’est ton père qui m’énerve, mais ta mère, j’la supporte ! Quand je pense que si t’étais pas tombé dans l’escalier, on serait déjà à Bordeaux ! Ça se trouve, tu l’as fait exprès de te faire mal à la jambe ! Allez, avance plus vite, et ne dis surtout pas un mot, on s’expliquera plus tard !
Garry comprit que cette femme était sa bienfaitrice. Les Allemands esquissèrent un sourire alors que leurs regards, trente secondes plus tôt, étaient plutôt glaçants. En tout cas, c’était comme ça qu’il les voyait. Ils croisèrent la patrouille, presque hilares, et un des soldats fit même un clin d’œil et une moue de complaisance en direction de Garry. Incroyable !
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Mettre un terme définitif à leurs souffrances quotidiennes dans ce camp où l’avenir était mortifère devenait plus fort que de vivre. D’autres se laissaient choisir et emmener, une main sur l’épaule, solidaires dans cette décision. Les 26 maintenant réunis se tenaient par la main, et d’un commun accord, essayaient de garder la tête haute, sans pleurer, sans crier, afin de ne pas décupler le plaisir que Wagner semblait ressentir à cet instant. Dignes, ils fixaient maintenant la mitrailleuse face à eux avec les balles pendouillant sur le côté, bien rangées les unes derrière les autres, prêtes à traverser, perforer, briser, déchiqueter leurs corps.
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- Tu sais, lui dit Bajle, on en parlait hier soir. Dieu ne va forcément pas tarder. Nous prions tous plusieurs fois par jour. Matin et soir. Ils nous ont tout pris. Notre liberté, notre famille et même notre dignité. Mais il y a une chose qu'ils ne peuvent pas nous enlever, c'est notre foi et nos prières. Il va forcément finir par nous entendre. Tiens le coup, Schlomo. Tu es un exemple pour nous tous ici.
Bajle cherchait tous les stratagèmes pour redonner de l'espoir, de l'envie à son jeune amant.
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Ce 29 août 1943 semblait idéal pour poser la première pierre de l'édifice démesuré dans lequel s'étaient engouffrés Schlomo et ses compatriotes. C'étaient les fondations d'un ouvrage colossal, d'une entreprise kamikaze qui permettrait peut-être à 600 prisonniers de tenter de se bâtir une vie meilleure. Mais ces premiers travaux devaient commencer par un crime ...
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