La chronique de Jean-Edgar Casel - Celui que je rêvais d'être
J’adorais Coluche. C’était mon maître absolu. J’écoutais en boucle tous ses disques, que mes parents avaient achetés au fur et à mesure de leur sortie. Du haut de mes 8 ans, j’avais l’impression de tout comprendre à son humour, même si, en réalité, j’étais loin d’en saisir toutes les subtilités. En fait, ce que j’aimais, c’était sa voix, ses inflexions qui partaient dans les aigus et déclenchaient les rires. C’était le rythme qui scandait le spectacle : une phrase et puis le rire, une phrase et puis le rire. Je trouvais cela absolument génial.
Le collège des années 1980 ne permettait pas un harcèlement scolaire violent comme celui dont peuvent être victimes certains élèves aujourd’hui. Nous n’avions pas de téléphones portables, et les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter n’existaient pas. Pour lancer une critique ou une moquerie, il fallait l’assumer. Il fallait avoir le cran de crier haut et fort « Eh ! Gros porc » dans la cour, devant tout le monde. Cela limitait le champ d’action.
Je connaissais peu de choses sur Laurent Ournac, hormis le visonnage de quelques épisodes de la serie dans laquelle il figure. En revanche son parcours professionnels et très intéressants. Ils nous montrent que Laurent est un homme battant qui va au bout de ses idées. J'ai aimé plus particulièrement les récits accès sur le poids car malheureusement pour moi....qu'est ce que je m'y retrouve!!! Je me sent moins seule, et cela me donne encore plus de courage pour aller au bout de mon objectif. Bravo Laurent pour ce livre où l'on retrouve par moments vos petites boutades comme on les aimes.
Au début de l’adolescence, le regard que l’on porte sur son corps devient moins innocent. On l’observe grandir d’un coup, se transformer, endurer son premier lot de boutons et subir les assauts des hormones – j’ai eu très tôt ma première poussée d’acné, en sixième-cinquième, quand mes copains avaient encore une peau de bébé. C’est également un âge où la façon dont les autres vous voient commence à changer, où les moqueries deviennent un peu plus appuyées que sur les bancs de l’école primaire.
Pour les adultes, vivre sur son lieu de travail est parfois étrange. La vie de voisinage est teintée de hiérarchie. Six ou sept familles vivaient sur place, dont celle de la gardienne, du principal et de la sous-directrice. Je me souviens de la gêne que chacun éprouvait le week-end quand nous croisions dans les couloirs les « chefs » rentrant du supermarché ou arrosant leurs plantes bien loin des rapports habituels de la semaine.
À l’adolescence, tous les garçons ont des faiblesses. On a tous des dossiers, des petits trucs sur lesquels appuyer pour marquer des points. Mon poids n’était qu’un aspect parmi les multiples complexes ou petits défauts dont nous pouvions être affublés, mes camarades et moi. L’un avait un appareil dentaire, un autre un nez de cochon. Et chacun passait à la moulinette.
Très vite, j’ai su que je voulais être comique. Pas acteur au cinéma ou au théâtre. Non. Je voulais faire rire les gens. Quand j’étais en roue libre dans mes délires et que je voyais mes copains se marrer, j’avais une sensation inégalable.
mes parents n’étaient pas le genre de personnes à aimer l’inattendu ou la surprise. Ils avaient le goût des routines, des habitudes qui encadrent le quotidien et l’année. Ils n’appréciaient pas le changement.
C’est extrêmement touchant de déclencher le rire chez quelqu’un, et cela donne l’impression d’avoir un pouvoir particulier. C’est très grisant.