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Critiques de Laurent Seyer (53)
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Les poteaux étaient carrés

Le narrateur est un gamin de treize ans et demi, fou amoureux de “Lasse”, club de foot De Saint Étienne pour les non initiés 😊. le 12 Mai 1976, Lasse joue la finale de la coupe d'Europe des clubs champions contre le Bayern Munich. Un truc jamais arrivé depuis 1959, un club de foot français en final de cette compétition phare du foot.

Le gamin c'est Nicholas, sa mère a quitté le domicile conjugal (« Moi je l'ai remplacée le jour même par une équipe de football, les Verts de Saint-Étienne, Lasse ....Par instinct de survie.»). Il vit avec son père et Virginie, sa « fausse-mére » et le fils de celle-ci, Hugo, le porcelet CMG ( lexique dans le bouquin 😄). le monde du foot et Lasse sont ses uniques points de repères et de ressources pour survivre dans cette famille recomposée où tout “ l'insupporte”.

« Le match va démarrer. Maman est partie et mon père l'a remplacée par une fausse-doche exhibitionniste et obsédée par ses cheveux, avec en prime son fils obèse. », ce match est donc d'une importance vitale........

Un premier roman émouvant ,écrit par un passionné de foot. Un gamin intelligent et très attachant, dont on partagera les espoirs et le désarroi, le temps d'un match . ( « Je luttais pour ne pas me laisser envahir par l'immense tristesse que m'inspirait la médiocrité du panorama de mon existence »).

Aucun besoin d'être passionné de foot ou de s'y connaître pour apprécier ce petit livre qui parle tout simplement de la Vie et de ses revers avec beaucoup d'humour, malgré la tristesse des circonstances.



“Finalement, c'est toujours la même histoire lorsqu'il s'agit de la foi, ce n'est qu'à la fin que l'on sait si on a eu raison d'y croire ou pas.”

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Les poteaux étaient carrés

Souvenirs:

13 ans et demi, la "troisième", les potes, les premiers émois amoureux, les posters trahissant nos passions: rock et foot pour Nicolas, surtout foot, surtout le club de Saint Étienne que notre jeune adolescent va s'approprier en le nommant LASSE



Tristesse:

fils unique , la maman de Nicolas est partie: pas de pleurs ni de cris ni de rage, du moins pas encore: juste une absence, un vide , un mal être insaisissable : heureusement, en cette année 1976, les verts commencent leur épopée européenne et Nicolas comble ce vide par une équipe de foot



Ecoeurement:

la mère est partie mais le père n'a jamais été là: il remplace très vite sa mère par Virginie et son gosse qui a l'âge de Nicolas, ecoeurement d'un père qui ne passe pas l'amour pour son fils avant tout , écoeurement d'adultes , comment ne pas aimer son fils avant tout: Nicolas ne comprend pas et souffre plus de l’absence d'amour de son père que de l'abandon de sa mère



Colère:

colère contre ces parents qui n'agissent que pour eux même; leur propre confort passant largement devant leurs devoirs de père et mère, colère contre ces hommes et ces femmes qui ne mesurent pas la conséquence de leurs actes: que ressent un adolescent? ils s'en foutent!



Humour:

Nicolas appelle la nouvelle compagne de son père "fausse doche""fausse mère" : humour du désespoir. il donnera aussi un autre surnom "CMG" au fils de sa compagne, je vous laisse en découvrir la signification



L'absurde ou les 105 minutes de vérité

ce 12 mai 1976 , LASSE affronte le Bayern de MUnich en finale de coupe d'Europe. La famille recomposée ( décomposées?) dîne en regardant le match . On sent bien chez ce gamin de 13 ans que tous ses sentiments dépendent de l'issue du match : il relativisera sa condition de "fils de divorcé" il fera plus d'effort pour aimer sa fausse mère et son fils , il se rapprochera peut être même de son père si les allemands perdent mais un fil va se rompre si "les verts perdent": quel en sera la conséquence?

Absurde, me direz vous? oui bien sur, mais nous à quoi nous raccrochons nous quand tout va mal?



Il y a très longtemps que je n'avais pas été traversé par tant d'émotions si fortes et si contradictoires en lisant un roman, surtout un petit bouquin de 139 pages. Émotions oui mais aussi pistes de réflexions multiples sur la vie, sa vacuité, et son contraire: la foi et évidemment une analyse profonde de l’absence de l'amour.

LA DERNIÈRE FOIS OÙ JE CROIS AVOIR ÉTÉ SI SECOUÉ PAR UN BOUQUIN: C'EST "VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT"!!



La construction est originale, le style simple mais puissant

chaque phrase est ciselée et la fin est tout simplement sublime.

Que vous aimiez les gosses, le foot , les années 1970, on s'en fout: lisez ce livre c'est un chef d'oeuvre!!



Mais ce n'est que mon humble avis





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D'étranges hauteurs

Le reich annexe l'Alsace et la Moselle en octobre 1940 et intègre les hommes en âge de se battre dans l'armée allemande.

Jean, 19 ans, lorrain , craint de subir le même sort : il quitte sa famille et se réfugie dans le sud de la France.

Pour ne pas être un "malgré nous", il deviendra un héros malgré lui.

Odette, à la mort de son mari, quatre enfants à charge, décide de lui rester fidèle pour le restant de ses jours. Héroïne ?



Jean nous raconte sa vie de maquisard en juillet et août 1944 dans le massif de l'Oisans. Il est grièvement blessé lors d'une mission visant à récupérer des armes dans un train. Il est soigné dans un hôpital de fortune puis amputé quelques jours plus tard.

Parallèlement, en chronologie inversée, nous assistons au décès d'Odette que nous apprenons à connaître au fur et à mesure des chapitres : sa foi, son amour des autres , ses déceptions, ses incompréhensions et ses souffrances mais aussi son putain de caractère !



Les "fritz" ont décidé d'éliminer les résistants; ceux ci fuient, à la hâte, de plus en plus vite , de plus en plus haut, tout en haut de L'oisans, beaucoup trop haut pour Jean : Impossible de hisser son brancard au delà; Il se retrouve donc seul caché dans un éboulis de pierre. Jean a atteint son point culminant, son acmé.

Douleur, faim, froid, désespoir, honte mais tout au fond de lui toujours une espérance qui lui permet de tenir. Cinq jours plus tard, ses compagnons viendront le libérer.



Magnifique et pudique roman. Une structure narrative ingénieuse arqueboutée sur un langage soutenu mais un style direct et facile d'accès, une recherche historique approfondie permettent à l'auteur de faire revivre son père et sa mère le temps d'une histoire.



D'étranges hauteurs.

Bien sur ce titre évoque le martyr de Jean pendant cinq jours à plus de 2000 mètres d'altitude.

Mais ce roman nous parle surtout des hauteurs de l'âme :

- Tenir d'abord contre les étranges bassesses de la vie

- Lutter contre cette fatalité : ouate qui nous endort et qui souvent nous fait crever

- Respecter ses valeurs ; celles transmises par nos parents, celles que l'on se construit par notre bienveillance, par l'amour des différences, par nos rencontres, par notre foi

- Suivre son instinct ; non pas un instinct primaire mais un instinct lumineux, un instinct que l'on peut voir que si l'on reste debout la tête tournée vers le ciel



Un beau roman, une belle histoire, l'histoire de l'auteur mais aussi la nôtre maintenant. C'est la magie de la littérature.

Merci monsieur Seyer



Mais ce n'est que mon humble avis

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Ne plus jamais marcher seuls

Naomi Strauss, jeune et jolie journaliste à La Voix, un magazine parisien tendance gauche bobo, accepte de remplacer au pied levé un collègue pour aller interviewer à Liverpool un chauffeur de taxi quadragénaire favorable au Brexit : ce sera la rencontre de deux mondes opposés entre lesquels des ponts pourront quand même peut-être être jetés. ● Sur la trame simplissime et maintes fois ressassée de la rencontre de deux êtres que tout oppose, Laurent Seyer bâtit un petit roman sans aucune surprise, à part le passage avec la reine, le seul intéressant, un peu original et drôle. Si ses 200 pages se lisent très vite, je suis sûr que rien ne restera dans ma mémoire de ce récit à la fois caricatural et conventionnel.
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Les poteaux étaient carrés

Je me souviens de Pierre Sabbagh, un des pionniers de la télévision, créateur du premier journal télévisé mais aussi de Au théâtre ce soir, expliquant qu’il adorait le football parce qu’un match était souvent plus réussi au niveau dramatique qu’une pièce de théâtre. Le match qui a opposé Saint-Étienne au Bayern Munich en finale de la coupe d’Europe à Glasgow le 12 mai 1976 en est la plus parfaite illustration.

Laurent Seyer l’aura vécu adolescent tout comme moi et comme le narrateur de son roman qui a 13 ans et demi lorsque les 22 acteurs entrent sur la pelouse.

Ajoutons d’emblée qu’il n’est nullement besoin d’aimer le football pour apprécier ce court roman, car il n’est pas ici question de refaire le match, mais de s’appuyer sur ces quatre-vingt-dix minutes et leur intensité émotionnelle pour raconter la vie de Nicolas Laroche qui avoue d’emblée «Je suis né à Glasgow, le 12 mai 1976».

Est-il besoin de rafraîchir la mémoire de ceux qui n’étaient pas devant leur écran ce jour-là? À l’image de la finale de la Coupe du monde qui vient de s’achever, je crois que ce match est tellement ancré dans la mémoire collective que ce n’est guère nécessaire, car même ceux qui n’étaient pas nés ont dû entendre parler de ce haut fait du sport français et de ces fameux poteaux carrés qui donnent leur titre au roman et résonnent encore aujourd’hui d’un bruit mat, celui du ballon venant se fracasser sur ces montants maudits.

Car Saint-Étienne va perdre le match. Le beau rêve va se briser dans les brumes écossaises. Mais quand Nicolas prend place sur le canapé aux côtés de Hugo, il ne sait rien du scénario qui va se jouer. Il est tout simplement le garçon qui doit digérer le divorce de ses parents et accepter la cohabitation avec Virginie, sa fausse-mère et son fils Hugo qui ne s’intéresse pas beaucoup au football. Ce qui fera dire au narrateur à la mi-temps qu’ils auront passé «quarante-cinq minutes côte à côte, mais nous n’avons en vérité pas vécu ces moments ensemble.»

Au début de la rencontre pourtant, il a des étoiles plein les yeux. Se remémore les bons moments, les sorties en famille, sa première paire de chaussures de foot, la pizzeria de Vincennes, les vacances de ski aux Menuires. Puis au fil des minutes, l’espoir se transforme en malaise. Ceux qui portent comme lui le maillot vert «Manufrance» se heurtent à un mur. Il va convoquer ses amis de classe à la rescousse, en appeler à ses grands-parents et notamment à sa grand-mère devenue au fil des ans et des conversations avec ses cousins Marc et Jean-Baptiste une vraie légende. Ayant traversé les deux guerres, elle pouvait crier «sales boches» comme soudain le garçon désespéré après le coup-franc de Roth signant la fin d’une formidable épopée que même l’ange vert, Dominique Rocheteau, ne pourra enrayer après son entrée sur le terrain pour les dernières minutes.

Comment en est-on arrivés là? La question va longtemps hanter les commentateurs sportifs. La question va longtemps hanter Nicolas. On l’aura compris, Laurent Seyer nous offre un roman d’apprentissage, un geste fondateur, un «moment qui durera toujours.»


Lien : https://collectiondelivres.w..
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D'étranges hauteurs

Juillet 1944. Au pied des Alpes, un groupe de maquisards de l’Oisans fuit devant des allemands revanchards.

Jean, le narrateur, sérieusement blessé à la jambe est discrètement caché sous un abri au cœur de la montagne. Il raconte ces quelques jours de calvaire en solitaire pendant lesquels il souffre mais imagine ses retrouvailles avec sa femme et sa fille qu’il ne connait pas.

En parallèle on découvre le destin d’Odette en chronologie inversée, de sa mort à sa rencontre avec Jean.

Puissant témoignage d’un épisode réel de la résistance, ce roman est inspiré de l’histoire vraie du père et de la famille de l’auteur.
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Ne plus jamais marcher seuls

Etre né quelque part, à "Leindenstadt" ou ailleurs, riche ou pauvre, beau ou con , blanc ou noir, va, bien sur, nous prédisposer à un avenir plus ou moins rose.



Mais, Laurent Seyer, avec un optimisme néanmoins lucide, au travers d'une fable légère, pleine d'humour, nous démontre que nos propres valeurs intrinsèques, nos vertus sont toujours plus importantes et que ce sont elles qui nous déterminent réellement



Nick est chauffeur de taxi à Liverpool, il est marié et à un fils.

Fan des " REDS" (le club de foot de Liverpool) "un peu hooligan sur les bords", il vit surtout pour les matchs qu'il va voir avec ses deux meilleurs potes. Si on y ajoute l'alcool, les coups donnés, les coups reçus, les rencontres furtives avec de plus ou moins belles supportrices, il trouve dans le foot une passion qui allège son quotidien. Ce quotidien pourri avec, entre autres, ces étrangers de plus en plus nombreux, les rumeurs d'implantation d'UBER, qui menacent son job. Il est donc naturellement pro Brexit

Mais Nick ne fait pas du surplace, il essaye d'avancer, il marche peut être de guingois, avec toutes ses entraves et sa corde qu'il contribue lui même à tresser mais il avance notamment pour défendre son club injustement accusé d'être responsable de la mort de 96 personnes , lors d'un match de championnat , en 1989

C'est pourquoi, lorsqu'un magazine Français le contacte pour un interview sur ses opinions politiques, il accepte. Bien sur, la "petite rétribution" promise par le journal y est pour quelque chose mais c 'est loin d'être sa raison principale: frustré, en colère, il a ce sentiment diffus de devoir s'expliquer, de communiquer et surtout de partager pour ne plus marcher seul



Naomi est la journaliste culturelle de ce magazine progressiste français, chantre du "vivre ensemble". Elle est jeune , belle, intelligente, enthousiaste, spontanée. Ce journal a pris l'habitude de confier une rubrique "Eux et Nous" a un collaborateur non spécialiste du domaine afin d'encourager" une approche innovante de la thématique", en l'occurrence le référendum anglais sur l'Europe.

Alors , Naomi fonce mais pas seulement par enthousiasme; sa relation amoureuse désastreuse avec son boss est une de ses premières cicatrices: une corde qui l'entrave. Elle veut donc se prouver à elle même qu'elle peut marcher vers l'inconnu, l'autre, le différent, elle sent bien que rester dans son confort va l'atrophier



Evidemment, la première rencontre entre Nick et Naomi est un fiasco; ils ne se comprennent pas et c'est normal



Mais un acte héroïque de Nick , une rencontre inopportune avec la reine d'Angleterre, une ovation émouvante dans le mythique stade de Liverpool vont rapprocher ces deux beaux personnages .

Ils vont, un peu partis, un peu nazes, tenter de marcher ensemble, jusqu'où?



Cette comédie, remarquée par le "masque et la plume" et L'obs, pas spécialement réputés pour leur amour des "Feel Good Books" montrent le talent de l'auteur.

Une qualité d'écriture rare qui sait se moduler en fonction des personnages et des situations donne à ce roman une "patte" unique

Laurent Seyer est un auteur engagé; pas au sens politique ou social du terme mais il lutte pour la bonté, la bienveillance, la clairvoyance sans aucune démagogie et avec une grande lucidité



Un gros coup de coeur pour moi

Mais ce n'est que mon humble avis

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Les poteaux étaient carrés

****



Nicolas Laroche a treize ans et demi en ce 12 mai 1976. En fan inconditionnel de Lasse, le club de foot de St Etienne, il suit à la télévision le match décisif, la finale de la coupe d?Europe des clubs champion. Mais cette rencontre sportive est pour lui bien plus qu?un simple jeu...



Lu grâce aux 68 premières fois, ce premier roman de Laurent Seyer est touchant et émouvant.

Son héros, Nicolas, souffre terriblement du départ de sa mère. Il est le seul enfant de divorcés et garde cette blessure au fond de lui. Quand le juge lui demande avec qui il veut vivre, il choisit sa mère, sans aucune hésitation. Mais c'est pourtant avec son père, sa nouvelle petite amie et le fils de celle-ci que Nicolas est obligé de vivre. Il n'est pas malheureux, mais ce père, silencieux et absent, est-il à la hauteur du besoin d'amour de Nicolas ?



On a tellement de peine pour ce petit bonhomme, qui remplace le vide par l'admiration du club de foot de St Etienne. Et on comprend très vite l'enjeu de cette finale. Fera-t-il parti des vainqueurs ? Sa vie va-t-elle basculer du bon côté ?



Un très joli roman à découvrir...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Les poteaux étaient carrés

Impossible de passer à coté de ce livre . Yvan Curkovic en couverture, un titre qui pour tout supporter stéphanois qui se respecte est un crève cœur incommensurable et quelques critiques sympathiques d'ami(e)s babeliotes.

Même s'il est un peu plus vieux que moi, Nicolas , on a eu la même passion. Lui c'était Lasse moi c'était les Verts. Partout , sur toutes les tables de cours, sur les platanes ...

Nos points communs s'arrêtent là. Il n'a pas eu ma chance avec sa famille.

Car ce livre qui prend la tragédie d'Hampden Park pour fil rouge est avant tout une tragédie familiale. Celle d'un enfant de 14 ans privé de sa mère et obligé de se taper une "fausse doche " et son goret de gamin , venus vivre avec son père. Ce père , présent mais absent, avec qui il ne partage pas . Ce père avec qui la fissure s’agrandit chaque jour .

Il y a peu de joie dans ce livre, si ce n'est quand la mère apparaît. Joli coup de l'auteur d'avoir su bien compartimenter les émotions suivant les rencontres.



Ce livre est indispensable pour tout ceux qui comme moi pissent vert depuis qu'ils ont cinq ans . Ce match est mon souvenir le plus ancien , sur les genoux de papi . Il a également marqué ma vie et celles de mes enfants que j'ai bien initiés au mythe des verts :).

Mais ce livre est autre chose qu'un livre sur le foot , c'est l'histoire d'une tragédie quotidienne , d'autant plus dans le milieu des années soixante dix où le divorce n'était pas aussi monnaie courante qu'aujourd'hui. De l'adolescence si fragile qu'un rien peut faire basculer.

Je valide bien entendu cette lecture !



Ps : pour être honnête malheureusement, si les poteaux étaient carrés , les pieds aussi surement un peu ! :)
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Les poteaux étaient carrés

Un tout petit roman (135 pages) mais un vaste sujet : celui de l'adolescence, avec ses engouements, ses chagrins insurmontables, ses interrogations silencieuses qui restent sans réponse. Nicolas Laroche, supporter des Verts (l'AS-SE dit-on mais pour lui ce sera Lasse, plus personnel), vit plutôt bien apparemment dans la banlieue cossue de Vincennes, pas très loin du château, et il fréquente l'école catholique de la ville. École d'ailleurs, peut-être en partie responsable de son mal-être. Car, en 1976, c'est une sorte de tare, que d'être « fils de divorcés ». Il est le seul de son cas dans sa classe. Même si les divorces étaient moins fréquents qu'aujourd'hui à cette époque, je suis à peu près sûre que dans mes propres classes du secondaire public, il y avait davantage de gamins de parents divorcés.



Être « le cas », l'anomalie, quand on a 13 ans et demi, c'est dur à porter. Nicolas n'est pourtant pas différent des autres ados : il observe et juge ses parents, souffre de l'apparente indifférence de son père (au point d'être jaloux d'un copain, non pas parce qu'il est allé voir un grand match de foot mais parce qu'il y est allé avec son père!). Nicolas ne crie pas « je vous déteste » à ses parents, quand il est en colère, ne pleure pas, ne dit à peu près rien. Mais, devant la télé qui passe en direct la finale de 1976 ASSE-Bayern de Munich en coupe des clubs champions, il revisite toute sa courte vie : le départ de sa mère à qui on ne l'a pas confié parce qu'elle boit, le souvenir extra qu'il a de son voyage avec elle à Glasgow où il a voulu visiter les stades mais pas la lande, ses premières chaussures de foot achetés à la Hutte (oui, je me rappelle cette boutique!), les copains de l'école, les matches de foot surtout.

Et à côté de lui, sur le même canapé, comme un affront à ses souvenirs et à ses rêves, l'idiote et insupportable réalité : trois pantins qui s'exclament comme des supporters avertis alors qu'ils ne comprennent rien au foot, son père , sa fausse-doche comme il dit, récusant le titre de « belle-doche » et surtout son affreux goret de fils qu'il ne supporte pas. Deux indésirables dans sa maison.



L'auteur réussit à raconter le match en l'entrelardant de souvenirs et de pensées d'un ado hypersensible et blessé, sans tomber ni dans le ridicule d'un langage totalement artificiel ni dans un pathos dérangeant. Nous sommes avec Nicolas, inconditionnellement.



Un premier roman sensible, construit avec finesse et qui sonne juste. Et qui aura eu le mérite de m'avoir fait m'intéresser, au moins un moment, au foot et à son lexique !





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D'étranges hauteurs

Troisième livre de cet auteur. Cette fois, Laurent Seyer nous relate une histoire beaucoup plus intime que dans ses deux précédents livres. En effet, il nous raconte l'histoire de ses parents ! Tout d'abord, son père Jean : Maquisard blessé lors d'une mission pendant la guerre en 1944. L'auteur retrace tout son parcours, sa soif de résistance, son accident suivi de son amputation, sa fuite vers les hauteurs alpines, etc. Des faits historiques, certes ! mais aussi une introspection intime, douloureuse : la séparation, la perte de ce membre qui fera de lui un "autre" homme, l'absurdité de la guerre, ... Par sa plume, l'auteur nous emporte dans toute la charge émotionnelle ressentie par son personnage ! Des phrases magnifiques !!

En parallèle, nous suivons Odette, sa mère. C'est là où, personnellement, je retrouve le talent de cet auteur : dans sa façon de structurer ses romans !! Lorsque nous avançons dans le temps avec Jean, nous reculons dans le passé avec Odette ... Son décès, son placement en Ehpad, ses enfants, ses doutes existentiels jusqu'à leur rencontre.

J'ai beaucoup aimé les deux précédents livres de l'auteur mais celui-ci est mon préféré ! Tant par sa structure que par le fond, j'ai été très émue tout au long de la lecture ... J'ai surligné beaucoup de phrases qui ont énormément de profondeur.

J'ignore les intentions de l'auteur mais si son but est, comme le mentionne la 4ème de couverture, d'offrir une nouvelle vie à ses personnages, c'est très réussi ! Mais je n'aime pas ces mots "offrir une nouvelle vie" je dirai donc qu'à travers cette puissante biographie, il a réussi à faire en sorte qu'on ne les oublie jamais !!
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Les poteaux étaient carrés

Je poursuis mes lectures de la sélection « rentrée littéraire » des 68 premières fois par ce roman de Laurent Seyer, Les poteaux étaient carrés…



Même si le milieu du foot ne m’est pas très familier, j’étais toute disposée à me plonger dans ce premier roman et à revivre le match mythique qui a opposé en mai 1976 l’ASSE et le Bayern de Munich. Je me souviens de l’engouement pour l’équipe des verts de Saint-Étienne et, à la lecture de ce livre, je retrouve même des noms de joueurs que j’ai dû connaître à l’époque. En effet, même si mes préoccupations étaient ailleurs, il n’était pas facile alors d’échapper au retentissement de cet événement sportif…



Pourtant, cette lecture m’a un peu gênée… D’abord, c’est tout juste un roman, plutôt une longue nouvelle, vu son format. De plus la narration obéit aux codes de la nouvelle : forme brève, sujet restreint, entrée en matière rapide, peu de personnages, chute rapide et inattendue…

La métaphore filée entre le déroulement du match, les personnalités des joueurs et de l’arbitre et les évènements vécus par le jeune Nicolas, âgé de 13 ans et demi, et les relations qu’il entretient avec ses parents, la nouvelle compagne de son père et son fils et ses camarades de collège ne fonctionne pas tout au long de la narration avec le même naturel. Le résultat est très inégal.

L’idée de départ est cependant originale : reporter sur une équipe de foot le potentiel relationnel qui manque dans une famille recomposée, y trouver la force d’un lien qui manque entre un père et son fils, compenser le vide de l’absence de la mère par le jeu collectif… Mais voilà, cela ne me convainc pas.



Une déception…

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Les poteaux étaient carrés

Ce n'est pas un livre sur le football il faut surtout entamer par celà ..Bien sur le foot et particulièrement la finale coupe d'Europe de 1976 entre le Bayern et L'Asse ou lasse d'après Nicolas le petit personnage central , sert de fil rouge à cet histoire .

Nicolas dont les parents se sont séparés l'année d'avant et est obligé de suivre ce match chez son père avec sa nouvelle famille recomposée , sa belle doche Virginie , sexy aux yeux de ses copains , et de son fils dont il ne supporte pas la présence .

Ce livre est surtout la description des sentiments de ce petit homme face à une situation qui s'est imposée à lui , les jugements qu'il en retire , les craintes qu'il accumule et le fatalisme qui commence à l'habiter . Il s'est d'ailleurs choisi une nouvelle famille , Lasse son équipe ; il est amusant de voir comme d'ailleurs il mémorise les événements de sa vie au travers des matches de son équipe . On peut mieux comprendre pourquoi pour certains le sport est un refuge à une vie difficile .

Ce qui est touchant c'est surtout la solitude , la tristesse mais aussi la lucidité de Nicolas devant l'éclatement de son cercle familial ; à cet époque en 1976 le divorce n'était pas si courant .

Brève histoire , trés bien écrite , un bon moment de lecture .
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Ne plus jamais marcher seuls

Naomi Strauss, prénom et corps de top model, "parisienne progressiste", est chargée d'interroger à Liverpool un chauffeur de taxi quadragénaire fan de l'équipe de foot et favorable au Brexit, Nick Doyles.

Entre la parfaite Bobo et le hooligan assagi le fossé semble abyssal mais les circonstances , parfois drolatiques, parfois dramatiques (nous sommes en 2015) vont rapprocher ceux que tout semblait séparer.

Si Laurent Seyer a parfois la dent dure pour les hommes, en particulier pour le rédacteur en chef de Naomi, il éprouve beaucoup d'empathie pour ses personnages issus des milieux populaires, les peignant avec leurs contradictions et leurs limites.

Sur un thème déjà évoqué dans un roman tel que Pas son genre, Laurent Seyer se montre plus nuancé et beaucoup moins cynique, sans pour autant verser dans l'angélisme.

Grâce à lui, nous révisons notre avis sur les fans de foot anglais et comprenons mieux leur ferveur et leurs rites. Si on m'avait dit que je prendrais beaucoup de plaisir à la lecture d'un roman faisant la part belle au foot, j'aurais haussé les épaules, mais tel est bien le cas. la preuve, j'ai enchaîné avec la lecture du premier roman de l'auteur.
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Les poteaux étaient carrés

J'annonce d'emblée que j'ai aimé ce livre.

Un récit bref qui dit l'essentiel.

Nicolas, le jeune garçon a 13 ans et demi lors de la finale historique l'ASSE Saint-Etienne contre le Bayer de Munich.

Il est suspendu à la retransmission télévisée.

Le lecteur suit quelques séquences du jeu de la seconde mi-temps, mais ce n'est pas un roman essentiellement sur le foot.

Car la mère de Nicolas a quitté le domicile le laissant seul avec un père physiquement présent mais qui semble indifférent.

Il faut un palliatif à l'absence et, le jour même du départ de la mère, "question de survie", il se passionne pour l'équipe de Saint-Etienne. Les Verts comblent le vide.

L'écriture est sobre, sur fond de tristesse non exprimée.

Une écriture maîtrisée avec des notes d'humour.

Pour moi, cela a été comme un cadeau : nous habitions à cette époque proche Lyon, notre fils avait l'âge de Nicolas et nous avons vécu son amour pour les Verts, la collection des vignettes Panini...

J'ai pu avoir l'illusion de revivre cette période. C'était bien.

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Ne plus jamais marcher seuls

Deuxième livre de l'auteur ...

Une chose est suuur L.Seyer est passionné de football 😉 Même si, encore une fois, le foot n'est pas le sujet principal du bouquin, il prend une énorme place dans cette histoire ... Non ! Plus sous les couleurs de Saint-Étienne mais sous ce superbe hymne de Liverpool : you never walk alone dont le titre n'est autre que la traduction.

C'est sous cette ambiance hooliganesque 😜 que l'auteur va nous démontrer que les différences (qu' elles soient politiques, sociales, géographiques, culturelles, ...) peuvent apporter du positif voire même des instants de bonheur éphémères dans nos vies ! A travers ses 2 personnages principaux et leurs péripéties l'auteur réussi son pari ! Réconcilier "vivre ensemble" et "chacun chez soi" ( cfr 4ème de couverture)
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Ne plus jamais marcher seuls

Deux ans après le très réussi Les poteaux étaient carrés, Laurent Seyer publie Ne plus jamais marcher seuls, son deuxième roman aux éditions Finitude.



Ayant particulièrement apprécié à la fois la lecture et la découverte de cet auteur, et étant frustré par l’arrêt des compétitions sportives, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion.



« Peut-être parce que nous étions différents, justement, et que cela m’intéressait de pouvoir partager quelque chose avec vous, alors que rien, mais vraiment rien du tout ne semblait nous y prédisposer. Ce sont des moments qui ont de la valeur, on pourra s’accrocher à leur souvenir quand on doutera de nous-mêmes. On pourra se rappeler qu’à un moment de nos vies, on a été capables de cela, de ce genre de partage, de ce genre de communion. »



Deux personnages que tout sépare



La citation ci-dessus résume bien l’état d’esprit. Naomi Strauss est parisienne, journaliste à la Voix, et plutôt bobo. Nick Doyles est chauffeur taxi à Liverpool, grand supporter des Reds « of course » et résolument pro-Brexit. Une bourgeoise et un prolo, snobisme vs populisme, une frenchy et un british « rural traditionnel », une idéaliste et un pragmatique, …

À la suite d’une défection au journal, Naomi se propose pour réaliser l’interview à Liverpool de Nick dans le cadre d’un article sur le Brexit. Elle se rend sur place et la moins que l’on puisse dire, c’est que les premiers échanges ne sont pas de tout repos…



« Miss Strauss, vos histoires de réchauffement de la planète et de disparition des espèces, tout ça, c’est sans doute vrai, mais je vais vous dire un truc, ici le problème c’est pas de savoir s’il restera des putains d’ours polaires dans trente ans, le problème c’est de savoir si nous aurons encore du boulot quand Uber aura obtenu sa licence. C’est ça la vérité. »



Un fait divers et un acte héroïque de Nick vont changer la suite de leurs aventures…



Le football mais pas que



A l’instar de Les poteaux étaient carrés, le football est présent tout au long de l’intrigue. Comment peut-il en être autrement. Liverpool, les Reds et le mythique You Never Walk Alone, l’hymne des supporters.



« Ces scènes de terreur, ces visages apeurés, ces regards désemparés, c’est corps tremblants et l’idée de la mort qui s’insinue progressivement dans les esprits, le supporter des Reds les avait déjà croisés. Le souvenir d’Hillsborough envahit soudain son esprit et la cacophonie dramatique formée par le chevauchement des sirènes, du crépitement du feu et des cris d’effroi, fut un instant éclipsée par le silence de la nuit. »



Toutefois, le roman ne se cantonne pas qu’au milieu sportif. Il aborde des sujets du moment (politique avec le Brexit, douloureux avec la tuerie du Bataclan ou le drame de Hillsborough) ainsi que les faits et coutumes « typically British » (le protocole avec la Reine par exemple)



Laurent Seyer résidant une partie de l’année en Angleterre connait bien ces us et coutumes. Cela se ressent parfaitement dans son intrigue. Entre humour et pique, s’immiscent tendresse et émotion. Les personnages en sont d’autant plus attachants et la lecture agréable.



« Chacun d'entre eux avait trouvé une faille dans ses propres carcans pour communier avec l'autre, sans avoir besoin de renoncer à ce qu'il ou elle était, ni prétendre qu'ils allaient un jour se ressembler. »



Une belle confirmation



Il est de notoriété que confirmer un succès n’est pas chose aisée et que le second roman est souvent une marche infranchissable. Ce conte franco-britannique y parvient aisément tant il est convaincant et se lit facilement.

L’écriture de Laurent Seyer est toujours aussi agréable et belle. Là encore, elle est totalement en phase avec les caractères des personnages. Plutôt ampoulée et grandiloquente quand Naomi entame son interview, carrément brute et orale quand Nick lui répond.



« C’est ainsi qu’il faisait chambre à part tout en continuant à dormir dans le même lit, magnifiant ainsi l’utilitarisme anglo-saxon dans leur vie conjugale. »



J’ai dévoré les 200 pages, le sourire aux lèvres et le légendaire You never walk alone en permanence dans mon esprit. J’ai aimé la manière dont Laurent Seyer a construit son histoire, d’apparence légère et pour laquelle il a introduit de nombreux rebondissements. J’ai aimé ses personnages o combien intéressants et fascinants qui mettent à mal les préjugés et les caricatures. J’ai été conquis par la manière dont il a su rendre l’impossible possible, cette passerelle entre le chacun chez soi et le vivre ensemble prônés par les deux parties.



Comédie sans prétention politique et toujours à forte connotation footballistique, Ne plus jamais marcher seuls nous offre une belle réflexion sur notre société contemporaine. Avec ce deuxième roman plus complet, Laurent Seyer confirme ses talents d’écrivain.



Je vous recommande ce court opus pour vous évader ou revisiter des moments si proches… si lointains… grâce à cette belle fable.



Mention spéciale au titre, sublime trouvaille et lien entre tous les éléments… Bons frissons !

4/5




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Les poteaux étaient carrés

C'est à un drame que nous convie Laurent Seyer dans ce court roman, véritable concentré d'émotions. Unité de temps: les quatre-vingt-dix minutes du match opposant  les Verts de Saint-Étienne au Bayern Munich à Glasgow en finale de la coupe d’Europe. Unité de lieu: le canapé de l'appartement où se côtoient les membres de la famille recomposée de Nicolas, fan de LASSE comme il l'appelle. Unité d'action: le match qui déterminera un avant et un après dans la vie de l'adolescent.

Quiconque a connu cette année 1976 se souvient de la ferveur qui soudainement s'était emparée des Français pour cette équipe des Verts, dont les membres étaient devenus des héros. Chacun, comme le rappelle l'auteur, avait son chouchou , chacun se souvient de ce match maudit où rien ne s'est passé comme prévu.

Lire Les poteaux étaient carrés c'est replonger dans cette période, mais c'est aussi découvrir un roman d'une extrême sensibilité, fluide et émouvant où un adolescent  porte un regard aigu sur un père qui n'en est pas vraiment un. Tout est suggéré de manière discrète mais efficace et les dernières pages du roman nous laissent un peu sonnés. Un grand coup de cœur.
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Les poteaux étaient carrés

1976, football, match culte entre St Etienne et le Bayern de Munich ??? Rien ne me parle ! Je n'étais pas née, le football ne me passionne pas et jamais entendu parlé de ce match ... C'est pour toutes ces raisons que j'appréhendais la lecture de ce livre. Pourtant, étonnement j'ai passé un très bon moment !

Le temps d'un match, avec toutes ses étapes, je me suis plongée dans la vie de Nicolas ... J'ai adoré la façon dont l'auteur s'y est pris pour structuré son roman. La plume de Laurent Seyer allie le questionnement existentiel à la foi et à la mélancolie. Les souvenirs du passé du personnage principal nous oblige à entrer en empathie avec lui ... ce qui au final nous émeut énormément ! Je conseille ce livre à tout public ... Pas seulement aux fans de foot ;) A vos lectures !!!
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Ne plus jamais marcher seuls

Voici une comédie à l'anglaise sans prétention, sans doute trop caricaturale pour parvenir à porter le message de tolérance promis par la quatrième de couverture, mais pas déplaisante à lire pour autant (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/06/20/ne-plus-jamais-marcher-seuls-laurent-seyer/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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