- Mon frère est en Angleterre ? Mais enfin, c'est ridicule, vous ne le connaissez pas, il a les mêmes idées que mon père, en plus il est bien trop lâche pour . . .
Romans la coupa net :
- Un de nos agents de liaison nous a appris qu'il s'était entraîné à Londres sous les ordres d'un Pierre Desfontaines, en poste au SOE depuis février 1943. Quand avez-vous parlé à votre frère pour la dernière fois, Louise ?
Chabot la regardait avec un sourire en coin à présent.
- En décembre 1942.
Les deux hommes se lancèrent un regard complice.
- Personne n'est d'une seule pièce, Louise. Vous ne connaissez pas votre frère aussi bien que vous le pensez.
Pour la première fois, Louise ne sut quoi répondre à Romans
Un caporal FFL longea leur table pour venir saluer Gaëlle.
- Salut, Binette, tu fais aller ?
Comme je peux, Pioche, prends soin de toi.
Louise fronça le sourcil.
- Binette ? Pioche ?
- Pardon, c'est une coutume dans notre section aux FFL. Nous utilisons tous les noms d'outil ; au départ ils m'avaient appelé Râteau mais je trouvais que le surnom faisait un peu perdant. J'avais pas envie qu'il me porte malheur, j'ai bien fait, vous ne croyez pas ?
Amusée, Louise acquiesça.