la nuit tu dors sur une chaîne de visages
le tien un temple où ne prie personne
pour tenter de le redresser
toi tu m'apparais en rêve
au bout de bouches successives
vois comme l'eau coule entre les oreillers
il y a quelque part plus haut une source
viens recueillir l'eau à l'aube
faire brûler une forêt dans la chambre
viens dormir dans le sable tamisé
la bouilloire crie laisse-la sur le feu
valse en transe dans la cuisine
où un enfant botte un tesson
pieds nus
tu pars tu reviens
une minute un an
ta présence ne change rien au paysage
l’air est vidé quand même
peu importe où tu plonges
tes yeux peu importe
ici ou là
tu plonges tes yeux
on entend le disque tourner
par la fenêtre midi guerre froide
tu échappes la bouilloire
retournes te coucher
midi guerre froide
les pieds brûlés
tu dors au son de l’alarme
les bras plus froids
que le froid sous la porte
ici, ce n'est pas moi
qui trimballe ma peau
le long des marches
qui mènent aux intérieurs
fatigués
de graver faute de mieux
le nom de tes parents
sur les rochers défoncés
par les autoroutes