Tu n’es pas facile à aimer, Charles. Mais une fois qu’on entrevoit ce que tu te forces à cacher à l’intérieur de toi, c’est impossible de t’oublier. Tu n’es pas facile à aimer, mais une fois qu’on t’aime, on ne pense plus qu’à toi.
Je marche, je cours presque, j’élance mes longues jambes, passant outre les quelques commentaires que je reçois. Allez tous crever. Parce que c’est ça, être une femme. L’impuissance. Je la déteste, et je me hais. Si je pouvais leur faire bouffer le sol, je le ferais. Mais ce sont des lâches, ces pourritures de la société, ils sont toujours en groupe. J’aimerais leur dire, mais je suis faible, je ne peux prendre le risque qu’ils s’en prennent à moi. Alors je ne dis rien, je slalome entre la drague et le harcèlement de rue, la tête baissée, la fierté détruite.
Il attrape ma main pour me faire tournoyer et je sens des papillons s'envoler dans mon ventre. Absolument sous son charme masculin, je me perds dans ces émotions.
J’ai besoin de faire ressortir de nouvelles choses de moi. Je n’ai pas un comportement autodestructeur pour la seule et bonne raison que je suis en permanence en thérapie, l’écriture est ma thérapie. Si je n’écris pas, je ne vis pas. Pire, si j’écris un mauvais roman, je suis fini.Nul besoin d’être un génie pour comprendre ce qu’il me faut : des expériences.Or c’est ce que je recherche avec elle. Je ne la connais pas. Je n’ai pas envie de la connaître. Mais il le faut. Elle a cette noirceur lumineuse que je recherche.Suis-je une personne horrible à l’utiliser de la sorte ? Pas si elle ne s’en rend pas compte. Et le seul moyen pour que cela marche est de jouer la comédie à la perfection.
J’ai une façon bien particulière d’écrire un roman. Je ne pars jamais avec une idée précise de l’intrigue, ni même des événements importants. Non, au début, je ne travaille que mes personnages. Ensuite, je les place dans une certaine situation, et j’observe. C’est une expérience sociale, une étude psychologique. Je travaille sur la rencontre de différents caractères, je décris les relations interpersonnelles. Et bien souvent, l’intrigue se créée d’elle-même. Cette dernière doit mettre à l’épreuve les convictions les plus profondes des personnages, elle doit changer quelque chose ancré en eux. Lorsque cela est fait, peu importe la fin, je sais que le roman est réussi.
J’avais seulement dix-sept ans, écrire n’était qu’un simple passe-temps. Mon père a trouvé mes manuscrits dans ma chambre et m’a poussé à les envoyer à des maisons d’éditions, ce que j’ai fait. La réponse a été tout simplement incroyable. Les encouragements du public me font sourire en coin. Être reconnu pour son talent est une chose magique. La seule émotion que je laisse traverser mon cœur, anesthésié par mon existence même. — Vous avez reçu d’excellentes critiques pour ce premier roman, notamment sur la crédibilité de vos personnages et de leurs troubles psychologiques.
Sortir d’un roman et en commencer un autre est une des choses les plus difficiles que je doive faire. Mes personnages prennent vie dans mon esprit, et leur dire au revoir revient à dire adieu à un ami proche.
Exactement, c’est une fiction. Je suis responsable de ce que j’écris, non de l’interprétation qu’en font les lecteurs. Je ne valorise en aucun cas les relations toxiques, comme vous dites. Les histoires d’amour à l’eau de rose existent, je n’en doute pas, et si vous voulez lire des romans qui traitent de cela, vous trouverez très facilement votre bonheur. Mais personnellement, cela ne m’intéresse pas. Fermer les yeux sur la réalité, sur le fait que certaines relations sont profondément toxiques et abusives ne les fera pas disparaître.
Mon ambition m’a souvent été reprochée, tant elle peut être contraignante. Je n’aime pas perdre, je refuse de ne pas être la meilleure, et je me bats, à la loyale ou non, pour arriver à mes fins.
Romance sombre, drame psychologique, thriller romantique sont mes carburants. Je ne cherche pas de roman heureux, drôle, non, je veux une aventure passionnée, prenante, sombre, puissante.