Vaguement irritée, elle l’aida à ôter les boutons de manchettes de sa chemise haut de gamme. Ces boutons en or et onyx avaient dû coûter une fortune. Bon, d’accord, il était à la tête d’une fortune. Une chose de plus qu’ils n’avaient pas en commun. Ils devraient se contenter du sexe. Elle fit glisser sa chemise, la laissa tomber sur la moquette, puis se rapprocha pour caresser le torse nu et chaud de Merrick, jusqu’à la boucle de sa ceinture. Elle ronronna dans son oreille.
– Je croyais que tu étais déjà debout…
Mon grand.
– Ha, ha ! Tu sais, au lit la dérision n’est pas l’aphrodisiaque idéal.
Elle fit la moue.
– Zut, maintenant c’est moi qui perds mon envie.
Son coeur battait trois fois plus vite et ses mains avaient laissé des empreintes de sueur sur le téléphone. Dylan Rafferty avait appelé. El avait donné son nom à une brebis qui avait du cran. Personne... absolument personne... n'avait jamais fait cela pour elle.
J’ai rencontré des femmes qui, après le mariage-presque-parfait, sont incapables de se lever le matin. Lorsqu’elles y parviennent enfin, elles remettent leur robe et marchent de long en large dans leur maison, pour essayer de retrouver les sensations du grand jour. J’en ai rencontré qui regardent les films vidéo depuis leur café du matin jusqu’au moment où leur époux rentre le soir. Dieu sait quel rôle ces pauvres types jouent après la fête… sinon de faire un enfant à une femme qui n’est jamais vraiment là pour eux, et qui a du mal à élever l’enfant par la suite parce que, au quotidien, la vie de couple n’a plus rien de parfait.
Soudain, Darcie se souvint du conseil de mamie. Mamie avait raison. Il fallait partager sa vie avec un homme capable de vous faire rire à en pleurer, à en avoir mal aux côtes, jusqu'à ce que votre coeur tressaute.
S’il avait bu trop de champagne, c’était sa faute à elle. Comment imaginer qu’il raterait sa nuit de noces ? Comment penser qu’elle se tournerait vers Colin, qu’elle passerait avec lui le plus clair de celle-là ? Et qu’elle refuserait de s’expliquer le lendemain matin. Drôle de prélude à la lune de miel. Il se rappelait encore le trajet en avion, silencieux. La villa à la Jamaïque, silencieuse… Rendu fou par la frustration, il avait fini par consommer leur mariage de force. Seule, Sara pouvait le faire souffrir ainsi.
Se penchant sur elle, il l’embrassa, avec douceur mais fermeté. Sara gémit, tout son corps fondant d’un seul coup, alors que le cœur de Colin se mettait à battre furieusement.
Il se dit qu’il ne serait jamais rassasié. Six ans plus tôt, il avait exploré son corps de cette manière, trahissant ses principes et ceux de Sara. Aujourd’hui, il était prêt à recommencer.
J’ai connu des dizaines de femmes dans la même situation. Notre culture l’encourage. A peine sorties du lycée, les jeunes filles se ruent dans les magasins pour choisir leur robe de mariée et organiser la réception. Elles réservent leur salle cinq ans à l’avance… bien avant d’avoir trouvé le mari. La pression est là. Comment leur en vouloir ?
Les gens détestent qu’on les fasse attendre ! lança-t-elle, le regard glacial, en retournant d’où elle venait, ses talons cliquetant furieusement sur le plancher verni. Mes amis ne comptent peut-être pas pour toi, poursuivit-elle, mais je tiens énormément à eux. Je ne t’ai pas appris à être distrait, ni grossier.
- [… ] Il a l’air d’une brute, mais il a un cœur, comme tout le monde.
- Vous avez le sens du cliché, marshal.
— C’est toujours à ce moment-là qu’elle se réveille en hurlant. — Exactement. Il y a comme un court-circuit, et tous les loups sortent de leur cachette. Dieu merci, elle ne se souvient jamais de ses rêves. J’aimerais pouvoir te donner quelque chose pour que tu oublies son air terrorisé.