NUIT DE LA RADIO « AVOIR 20 ANS »
Programme réalisé par Leïla Djitli
Lieu: Musée des Arts et Métiers - 60, rue Réaumur, 75003 Paris
La Scam (Société civile des auteurs multimedia) vous convie à la Nuit de la Radio, une expérience unique d'écoute collective, casque sur les oreilles pour de (re)découvrir des pépites mythiques de l'histoire de la radio, dénichées dans les archives de l'Ina.
Cette année, la Nuit de la Radio fête ses 20 ans. le thème s'est donc imposé comme une évidence : avoir 20 ans, le temps des copains, de l'amour, de la guerre aussi, le temps qui passe
« On n'a pas tous les jours 20 ans [nous dit la chanson], ça nous arrive une fois seulement, ce jour-là passe hélas trop vite, c'est pourquoi il faut qu'on en profite
». Alors, avoir 20 ans, est-ce le plus bel âge de la vie ?
Fêtons ensemble cet anniversaire en partageant ensemble cette expérience unique d'écoute collective !
Durée de l'écoute : 1h15 :
18h30 : ouverture des portes et distribution des casques
19h : immersion sonore
Un événement Scam en partenariat avec l'Ina et Radio France et le musée des Arts et Métiers.
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La religion peut t’apporter beaucoup, elle ne t’apporte pas tout.
Le port du voile ne marque pas seulement les femmes, il leur impose un comportement social : ne pas serrer les mains des hommes pour les saluer, ne pas rester seule dans une pièce avec l'un d'entre eux, s'effacer devant leur autorité, ne pas aller au café, parfois ne pas sortir du tout, avoir des horaires de piscine différents, que sais-je encore ? Alors qu'elles ne devraient être soumises qu'à Dieu, les voilà soumises aux hommes qui, eux, leur dictent leur loi. Ils sont les maîtres ! En matière de religion, la suprématie des hommes sur les femmes n'est pas un scoop. Une misogynie parfaitement contestable et partagée de façon égale par les trois grandes religions monothéistes. Une unanimité confraternelle qui, à elle seule, devrait éveiller notre méfiance ; n'est-elle pas trop belle pour être honnête ? Curieusement, ce sont toujours les femmes qui font l'objet des injonctions les plus contraignantes. (p.31-32)
Faut-il regretter le progrès au prétexte qu’il ne nous a pas apporté la perfection à laquelle nous croyons ? Mais la perfection n’existe pas. C’est un horizon, une ligne qui miroite, inatteignable mais vers laquelle on tend. Faut-il avoir peur du progrès parce qu’aujourd’hui on ne sait plus très bien ou il nous mène ?
L’enfermement qui prive de rencontre, de communication, de culture, est dégradant. N’est-ce pas humiliant d’enfoncer et de maintenir quelqu’un dans l’obligation de ruser, de mentir pour arriver tout simplement à vivre ?
Que cherchent à faire les intégristes ? Non pas à défendre les valeurs du Coran, ils s'en fichent bien, mais à embrigader les proies les plus offertes, c'est-à-dire les jeunes. Comme tous les intégristes, ce qu'ils veulent, c'est imposer leur propre vision excessive du monde dont la charia est le modèle. Ce qu'ils veulent, c'est dominer, maîtriser les hommes et les femmes. Et pour cela, tous les moyens sont bons. Des attentats au bourrage de crâne. De la menace à la manipulation. Quitte à dresser les uns contre les autres, jusque dans les familles. (p.45)
Le voile fait partie, bien sûr, de notre histoire. Ma grand-mère ne l'a jamais porté mais elle a porté un foulard. Je l'ai souvent vue nouer ces beaux tissus colorés sur ses cheveux teints au henné. Elle le portait par tradition, pour faire le ménage, la cuisine ou pour sortir quand elle n'avait pas le temps de se coiffer ou de se laver les cheveux. Jamais elle ne l'a mis au nom d'un principe religieux, bien que sa religion l'encourage à s'en couvrir. (p.15)
Mais accuser les intégristes des malheurs qui nous frappent, c'est accuser la peste de faire des morts. Bien sûr que la peste est un fléau ! Il faut le dire et le répéter à ceux qui en doutent, mais dénoncer le mal ne suffit pas, hélas, à le combattre. Les intégristes sont ce qu'ils sont : des intégristes. Il faut les combattre, les condamner et dénoncer sans répit ni faiblesse leurs agissements. mais comme la peste, aussi détestables qu'ils soient, ils font ce pour quoi ils sont faits.
Face à eux, il faut (ré)investir l'espace qu'on leur a imprudemment laissé. Et ça se joue sur le terrain. Si le voile pénètre les banlieues, coiffe les filles, si les intégristes étendent leur "territoire", par leurs bonnes oeuvres ou leurs bonnes paroles, auprès des jeunes et des plus démunis, c'est que la place était libre. Elle l'est encore. Tous ceux qui vivent en banlieue le savent. Jusqu'où faudra-t-il aller ? (p.118-119)
Le voile ou le string ne sont que deux faces d'une même médaille : dans les deux cas, on demande aux femmes de tirer les ficelles de la sexualité masculine, comme si les hommes ne faisaient que réagir à ce qu'on leur montre ou leur cache, comme s'ils n'étaient pas assez adultes, pas assez grands pour voir au-delà des signes. (p.52)
Le voile a donc deux fonctions : cacher ses atours et être reconnue / ne pas être offensée. (...) D'abord, que sont les atours ? Les atours sont la toilette, les ornements, bijoux, vêtements, tout ce qui sert à la parure des femmes. Qui a dit que les cheveux, le visage, ou n'importe quoi qui fait partie du corps des femmes étaient des atours , Ce ne sont pas des ornements ! Le corps n'est pas un atour. La beauté elle-même n'est pas une parure. On ne s'en pare pas. On en est parée par le Créateur lui-même. D'ailleurs, aucun verset, aucune sourate ne fait mention du visage ou des cheveux. Je te mets au défi de me prouver le contraire ! (p.63)
Je connais des femmes obligées de se voiler. Ainsi couvertes, elles peuvent sortir. On leur accorde une permission alors que c'est un droit dont elles devraient jouir sans aucune, je dis bien "aucune", forme de procès. (p.30)