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2.75/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Châlon-sur-Saône , le 14-02/1874
Mort(e) à : Créteil (Val-de-Marne) , le 20/05/1967
Biographie :

Conservateur de la Bibliothèque des arts décoratifs (en 1904). Directeur de l'École des arts décoratifs (en 1931). Historien d'art

Source : databnf
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
En léguant à l'Etat sa maison et tout ce qu'elle contenait, études, esquisses, tableaux, confidences de ses recherches et de ses pensées, Gustave Moreau avait exprimé cette volonté formelle : "Aucune reproduction de ma personne". Idéaliste parfait, il voulait que l'homme disparût derrière son ceuvre. On ne trouvera donc pas son image en tête de ce livre. Mais s'il nous eût été permis de les reproduire, quel est, entre ses portraits, celui que nous eussions choisi ? Celui qu'a peint Degas, frémissant de vie, celui qu'a peint Ricard, ou l'une des deux toiles où lui-même a fixé ses traits et qu'on peut voir dans le Musée, confondues avec ses autres études ? Il eût fallu reproduire toutes ces images du même homme, car aucune ne ressemble à l'autre et toutes sont lui.
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On voit le danger de ce repliement sur soi-même. Moreau avait, nous dit-on, horreur de l'artificiel. Cependant il créée dans son atelier une lumière artificielle et vit dans une atmosphère malsaine. Je n'oublierai jamais combien me parut douce la clarté du ciel par dessus les toits, après ma première visite au musée de la rue de La Rochefoucauld .

Puis, comme l'homme ne crée rien de rien, ce que Moreau prend pour des évocations, ce sont parfois des réminiscences : de là le reproche qui lui a été adressé de trop se souvenir des paysages du Vinci et des figures de Luini ou de Mantegna. Certains visages, dans ses dernières oeuvres, rappellent Puvis ou Burne-Jones. Il y a, de tout dans son langage, du grec, du byzantin , du persan, peut-être même du chinois. A bout d'imagination, il lui arrive de se copier lui-même beaucoup de ses héroïnes aux prunelles fatales se ressemblent. Le Pégase qui prend en pitié le poète voyageur n'est que le Pégase d'Hésiode, décalqué et inversé. A force d'idéaliser ses figures il aboutit à une convention, c'est-à-dire précisément à cet art d'école qu'il voulait éviter dans son épopée
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La Révolution épargna le Grand Trianon. Mais, sous prétexte de le restaurer et de le rendre plus habitable, Napoléon Ier et Louis-Philippe l’épargnèrent moins. Napoléon fit fermer le péristyle à jour et meubler les appartements dans le goût de Percier et Fontaine. Louis-Philippe fit exécuter, en 1836, par l’architecte Nepveu les travaux jugés nécessaires pour que Trianon pût remplacer comme résidence royale le château de Versailles, transformé en musée historique et, désormais, consacré «à toutes les gloires de la France ». Il s’y arrêta pour la dernière fois le 24 février 1848, avant de partir pour Dreux.
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Ce magistrat était grand seigneur et homme de goût. Il confia la construction de son château et le dessin de son jardin et de son parc au premier architecte de ce temps, à celui qu’avaient rendu célèbre le portail des Feuillants, l’église de la Visitation des filles de Sainte-Marie, rue Saint-Antoine, l’hôtel Mazarin, rue de Richelieu, l’agrandissement de l’hôtel Carnavalet, l’hôtel de la Vrilière, le bâtiment de Gaston d'Orléans au château de Blois. François Mansart avait alors quarante-quatre ans.
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Mais il n’y a pas à Dijon que l’architecture officielle. La ville où tous les trois ans s’assemblent les États de la Province, où l’Intendant et le Gouverneur ont leur résidence, est en même temps cité parlementaire, patrie des Pouffier, des Bouchu, des Bouhier, des Le Gouz, des Févret... Cette aristocratie de robe, après une longue et silencieuse élaboration, a fait éclater sa puissance au début du XVIIe siècle. Elle acquiert les biens de la vieille noblesse, aime tous les luxes, forme des bibliothèques, fonde au XVIIIe siècle une académie, celle qui couronnera Rousseau, donne des fêtes dans des hôtels bien « à l’échelle de la Ville », fortement et pittoresquement assis sur le sol bourguignon.
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Parcourez son oeuvre : à peine une ou deux fleurs, aux pétales mornes ; pas de paysages peints en plein air, mais seulement quelques notes, — d'ailleurs très sensibles, — prises à la plume et au lavis pendant son séjour en Italie ; pas un portrait d'homme, sauf le sien ; pas un visage de femme modelé amoureusement. La vulgarité du modèle d'atelier le gène. Qu'il lui impose une attitude préconçue, c'est le propre de tous les créateurs ; mais on voit trop qu'il la dessine sans plaisir, simplement pour préciser un mouvement ou une forme anatomique. Il s'enferme dans son atelier avec ses idées et ses songes, qui seuls l'émeuvent, et c'est alors que commence pour lui la joie de peindre.
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Joie étrange qui ressemble au tourment, fait du sage un illuminé, concilie une activité fébrile et une patience inlassable. Il avait coutume de dire à ses élèves : « Mais vous dormez I Quand vous êtes dans un musée, ne vous installez pas placidement sur un tabouret; travaillez debout, prenez des croquis dans la main, hâtez-vous comme si dans dix minutes les gardiens allaient crier : on ferme ! ». Et lui-même, ajoute M. Rupp, qui nous rapporte ces paroles, travaillait toujours dans une hâte inquiète, comme s'il redoutait l'avertissement irrévocable. « Quand je peins de l'or, disait-il aussi, j'en vois au bout de mes brosses I »
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Parfois aussi, et notamment quand il s'attaque aux grands sujets de la Passion, Moreau sacrifie son goût habituel de la richesse avec une humilité digne de désarmer le sévère frère Jérôme lui-même. La PIETA, peinte en 1867, du musée de Francfort (qui est, croyons-nous, celle du salon de 1869), comme la petite PIETA ou le petit Calvaire, de 1867, entrés au Luxembourg par le don Hayem, sont des œuvres dépouillées de toute digression pittoresque, belles seulement par l'intensité du drame et la profondeur du sentiment.
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Il est évident que, dès ses débuts, un tel peintre ne pouvait ni se contenter de la pauvre calligraphie des continuateurs attardés de David, que, vers 1848, lui enseignait sans doute son maître Picot, ni se soumettre à la discipline de M. Ingres, ni se plaire simplement à l'observation émue de la nature, source du génie d'un Corot, d'un Courbet ou d'un Millet. Comme Puvis, longtemps son camarade et son ami, c'est vers les Romantiques, vers Delacroix et surtout Chassériau qu'il est d'abord attiré.
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Je ne puis que m 'incliner — dit-il — et admirer, car voici enfin une oeuvre où la pensée est égale à l'exécution... La composition y a je ne sais quoi de hiératique et de mystérieux qui lui constitue à première vue une originalité saisissante... Les accessoires sont d'une élégance rare et ont été créés évidemment par une imagination nourrie de recherches, et qui voit l'art partout où il peut se trouver, aussi bien dans un bijou que dans une statue, dans une arme comme dans un tableau...
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