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Tu marches sur la plage et lis l'océan.
Tes yeux suivent l'horloge des vagues.
Enfoui sous elles bat le regard qui te lit.
Ce n'est pas qui vins. Tu fus échoué içi
Pour lire ta vie, pour mesurer tes mesures
Vagabondes au livre démesuré de cet océan.
Tu les dis tous les jours. Tes mots sont tranquilles et seuls,
Une lettre à l'océan qui lit et dicte ta vie,
Le voyage d'une voix par le temps qui rythme ta voix.
Toi, l'océan et ta vie marchez sur la plage.
Vermoeidheid / Lassitude
Quand nous, les grandes personnes, sommes las
De causer les uns avec les autres,
Quand nous sommes las de dormir
Les uns avec les autres, de nous promener
Et de commercer les uns avec les autres,
De dîner et de guerroyer
Les uns avec les autres, quand nous sommes si las
Les uns des autres, de toute cette réciproquerie
Des uns et des autres, alors nous posons le chat
Sur notre épaule, entrons dans le jardin
Et cherchons les voix enfantines derrière
Les hautes haies et dans la cabane de l’arbre.
Et silencieux, nous couchons notre lassitude
Dans l’herbe, et les années qui, lourdes
Et sombres, dormaient dans l’ourlet
De notre manteau se dénudent là-haut
Dans un gosier de gamin et dansent en
Sautillant dans une bouche humide de fillette.
Quand nous, les grandes personnes, sommes las
De causer,
De causer,
De causer les uns avec les autres,
Nous entrons dans le jardin et nous nous passons sous silence
Dans le chat, dans l’herbe, dans l’enfant.
Leonard Nolens
( traduit par Marnix Vincent)