Lily Arcoeur

« 𝐸𝑙𝑙𝑒 𝑚’𝑎 𝑑𝑖𝑡 𝑞𝑢’𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑚’𝑎𝑖𝑚𝑎𝑖𝑡 « 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑-𝑚𝑒̂𝑚𝑒 ». 𝐶̧𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡, 𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑠. 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢’𝑢𝑛 𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑎𝑖𝑚𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑙𝑒𝑛𝑑𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛 𝑜𝑛 𝑛’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑞𝑢’𝑢𝑛 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑎𝑖𝑚𝑒 « 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑-𝑚𝑒̂𝑚𝑒 », 𝑚𝑎𝑙𝑔𝑟𝑒́ 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒. 𝐸𝑡 𝑐𝑒 𝑛’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑎̀ 𝑐𝑎𝑢𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒. 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑚𝑎𝑙𝑔𝑟𝑒́ 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑡𝑎𝑟𝑒. 𝑀𝑎𝑚𝑎𝑛 « 𝑚’𝑎𝑖𝑚𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑-𝑚𝑒̂𝑚𝑒 », 𝑚𝑎𝑙𝑔𝑟𝑒́ 𝑚𝑎 𝑡𝑎𝑟𝑒, 𝑣𝑜𝑖𝑙𝑎̀ 𝑐𝑒 𝑞𝑢’𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑎 𝑑𝑖𝑡. »

Les parents, quand ça fait des erreurs ça devrait au moins vous laisser ce droit fondamental — celui de pouvoir être en colère contre eux, au moins un peu.

- Notre tante. Ta marraine. Qui t'a donné le prénom Louve.
- Ouais ?
- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi nos parents ne lui parlaient plus ?
Je me fige, et ma main retombe lentement, toute seule.
- Qu… quoi…? Elle… ?
- Ce que tu peux être naïve Louve, parfois. Naïve et innocente. Si tu t'intéressais un peu aux autres et pas qu'à ta petite personne, tu découvrirais bien des choses.
Le coup porte. Mon frère ne m'a jamais parlé comme ça, et je ne sais même pas quoi dire. Je cligne des yeux, une fois, puis deux, et déjà il m'a tourné le dos et s'est enfermé dans sa chambre.

Il ne s'agit pas de venir en aide à des gens dans le besoin, cette fois, mais de vouloir empêcher des gens qui s'aiment, dont l'amour n'a aucune conséquence sur leurs voisins ou leur entourage et ne devrait concerner qu'eux, de concrétiser cet amour par un acte symbolique. Un acte symbolique que la religion voudrait s'arroger, même si ça fait bien longtemps qu'on a différencié le mariage social du mariage religieux.

On a beau se crier dessus à longueur de journée, c’est la moitié de moi-même, presque comme si on était jumeuux. C’est l’ancre qui me relie à la terre ferme quand j'en ai marre de tout et que j’aimerais vivre dans un de mes livres, ce qui m’arrive un peu trop souvent.

Seul. Seul contre ses parents. Seul contre ses anciens amis. Seul contre ses camarades de classe. Seul contre le connard qui lui a craché dessus la première fois qu'il a embrassé quelqu'un. Seul contre tous ceux qui défilent contre ses droits. Seul contre des centaines de milliers de personnes.

Les ruptures amicales ne sont pas beaucoup plus faciles à vivre que les peines de cœur.

Parce que le pire pour ces jeunes homosexuels, ce n'est finalement pas qu'ils soient rejetés par tout le monde... c'est qu'ils finissent par se rejeter eux-mêmes, aussi.

Je me suis souvent dit qu’il brûlait d’une sorte de feu sacré quand j’étais plutôt un lac d�u tranquille, placide et un peu insignifiant.

Moi je t𠆚ime tout court, et ça ne changera jamais.