Faux papiers, fausse vie, faux caractère, mais une authentique détermination.
Je ne tisse jamais de lien avec personne. Je ne veux être un poids pour quiconque et je ne souhaite pas être retenue par qui que ce soit. Solitaire dans l'âme et dans la chair.
Les injustices enclenchent de nouvelles vengeances. C’est ainsi que la haine se perpétue. L’absence de pardon, de sollicitude, d’oubli laisse un goût amer inaltérable.
Le hasard n’a pas sa place dans ma vie, alors je m’impose une routine bien rodée. Ici, c’est mon défouloir, mon refuge, je m’entraîne en réalité dès que le besoin se fait sentir, lorsque les émotions que je refoule débordent, dès lors que la tristesse perce à travers les apparences.
- Tu ne veux pas oublier, c'est ça ? Tu veux te venger ? renchérit- il?
Ses mots me terrorisent, parce qu'il me comprend tellement bien. Avant de franchir la porte, je lui avoue presque tout en peu de mots.
- Les deux.
« Je me raccroche à mon passé, à ma vengeance pour avancer, je ne m’attache à personne. Pas de frein possible dans mon projet préparé au millimètre près. Le moindre grain de sable pourrait être fatal. »
La lutte pour se contenir est intense. Je ne bouge pas, garde le silence, profit de ce moment, aussi triste soit-il. Nous nous rejoignons dans la douleur.
Le sentiment d'amour m'a oubliée depuis belle lurette. Je fuis les autres comme la peste. Enfin, je tente.