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Critiques de Liu Qingbang (4)
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Ensemble à vents

Une courte nouvelle sur la vie à la campagne, avec ses coutumes et traditions, et la place importante de la musique dans certains évènements et son rôle essentiel, partie intégrante de la tradition orale.

La musique et sa force créatrice, sa puissance évocatrice.



C’est l’histoire d’une fillette fascinée par le son du suona 唢呐 – instrument central des ensembles à vents et percussions – qu’elle a entendu lors d’un enterrement. Une mélodie plaintive destinée aux défunts.

C’est l’histoire de son éveil artistique.

La musique du suona se diffusait dans l’air, créant une atmosphère irrésistiblement envoûtante. Une élévation onirique.



Le son de l’instrument agit comme une puissante attraction sur Gaoni, et elle se laisse alors emporter par cet instant magique, guidée par ce chant troublant et unique.



« Le suona avait juste attaqué ses premières notes lorsque Gaoni l’entendit. Elle pensa que c’était quelqu’un qui pleurait à chaudes larmes, et se demanda avec étonnement qui pouvait bien avoir des pleurs aussi clairs et sonores ! »



Un ensemble d’instruments joués par des musiciens de génération en génération pour favoriser « (…) de bons auspices pour accompagner les âmes des défunts dans leur passage vers ce lointain royaume céleste dont parle la légende. »



On y lit les signes de la nature, la puissance de la symbolique, et une évocation très poétique du sens accordé à cette musique ; aux émotions transmises.



Une musique qui par la voix des instruments donne un écho aux pleurs en les sublimant. Et étrangement en communiquant la joie au fond du malheur.



Tout, alentour, la plaine, les champs de blé, de sorgho, la rivière, le vent ….se met au diapason d’une harmonie céleste, en parfaite symbiose avec la musique créée en ces instants solennels, une élégie mystique.



Et la jeune Gaoni assiste à cette expérience inoubliable, la poussière se mêlant aux larmes versées, la musique révélatrice, imprégnant totalement la fillette.



Une nouvelle au doux parfum de légende.

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Le puits

Tang Zhaoyang et Song Jinming, deux compères ont trouvé un moyen de gagner leur vie. D’abord repérer le bon paysan qui sera la Cible, l’emmener travailler avec eux à la mine et faire passer le meurtre de celle-ci en accident.

Cette histoire est très réaliste, mais aussi très dur par sa manière de présenter les choses. Les deux acolytes sont brutaux, vulgaires mais on remarque un changement pour l’un d’entre eux.

Mais aussi une histoire touchante car elle met le doigt sur la pauvreté des paysans de cette région chinoise et le fait que certains sont prêts à tout pour nourrir leur famille. Les familles évoquées sont dans le dénuement mais certaines préfèrent manger…qu’être mangé.

Une traduction un peu hasardeuse par moments, j’ai eu du mal à comprendre certaines phrases ! Quelques coquilles aussi, une qui revient souvient : Zhaoyang au lieu de Zhaoxia. C’est vrai qu’on a du mal à s’y retrouver avec tous ces noms qui changent !

Le puits a été adaptée en film sous le titre Blind Shaft par le cinéaste Li Yang et il a reçu au printemps 2003, plusieurs prix au festival de Deauville (Lotus d'Or, Best Film (Lotus d'Or), prix du meilleur réalisateur et du meilleur acteur, prix du Public et de la Presse) ainsi qu'un Ours d'argent au dernier festival de Berlin.

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Cataclysme

Nouvelliste et romancier Liu Qingbang est né en 1951 dans le Henan, province pauvre du centre de la Chine. A 16 ans, il quitte le collège pour devenir paysan, puis mineur. Après des années passées au fond d’un puits, il travaille pendant huit ans comme journaliste au Département de la Propagande de la mine. Il est ensuite envoyé à Pékin pour collaborer au Journal des ouvriers des mines de Chine. Parallèlement et depuis 1972, il écrit et l’un de ses textes (Le Puits) a été adapté au cinéma sous le titre Blind Shaft, couronné de plusieurs prix internationaux, dont un Ours d’argent au festival de Berlin.

Cataclysme, édité en 2011, est un recueil de trois nouvelles, Nouvel An à la mine, Cataclysme et Automnale, parues dans des revues chinoises en 2006 et 2007.

Nouvel An à la mine, est la courte tranche de vie d’un jeune couple avec enfant, dont le mari travaille à la mine à plusieurs centaines de kilomètres du village où ils habitent. La femme prépare le repas de fête dans l’attente du retour de son époux, lequel lui apprend qu’il n’a pas obtenu de permission pour rentrer. Bien décidée à partager la Fête du Printemps avec sa petite famille au complet, la femme et l’enfant partent rejoindre l’homme sur son lieu de travail. Cataclysme, évoque un monstrueux ouragan tropical causant une énorme inondation qui oblige un village entier à déguerpir provisoirement. Seuls, deux hommes restent pour surveiller les silos à grains, réfugiés dans les hautes branches d’un arbre. Enfin, Automnale, désopilante histoire d’un pochetron disparu dans la nuit et recherché par sa femme, est-il coincé dans les latrines, s’est-il noyé dans la rivière ou bien est-il chez la coiffeuse du village, une drôlesse qui propose à ses clients masculins, quand la boutique est vide, « une mise en plis, (…) lui rouler le bigoudi » ?

Un bien joli petit recueil de textes traitant des gens simples, à la mine (on sent bien le vécu grâce à l’expérience de l’écrivain) ou à la campagne. C’est exotique, que ce soient les rites des fêtes et les traditions gastronomiques mais aussi les mentalités, quand approche l’inondation il est logique d’abandonner les faibles et les grabataires sur place. Si la troisième nouvelle est un peu à part, très drôle avec un ton grivois ou légèrement vulgaire pour coller au parler des acteurs ruraux très bas de gamme, les deux autres sont délicatement écrites mais toutes, pleine d’empathie pour leurs personnages. On imagine que tous ces gens ne sont pas bien riches mais jamais cela ne transpire dans la lecture, ce n’est pas du Zola. La notion de chagrin n’est jamais exprimée ou montrée, ni pour celle qui repêchera son mari noyé, ni pour l’un des hommes resté au village à surveiller les silos, « A vrai dire, d’ailleurs, il n’en éprouvait pas de chagrin, n’arrivait même pas à pleurer, ce grand coup de massue du déluge le laissait assommé. »

J’ai lu quelque part à propos de Liu Qingbang, « Il considère qu’une nouvelle réussie doit laisser le lecteur l’esprit absent, les idées en suspens ; contrairement à ceux qui considèrent qu’il faut « saisir » le lecteur, il pense plutôt qu’il faut le laisser à ses pensées, pour qu’il lui reste ensuite comme un arrière-goût, un effluve discret qui persiste longtemps après la fin de la lecture. » Si on s’en réfère à ces critères, ce recueil est parfaitement réussi.

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Cataclysme

3 petites nouvelles sur la vie simple en Chine de gens simples :

1* le jour de l'an chinois dans une famille modeste ou les traditions doivent être conservées , même si les circonstances ne s'y prêtent pas .

2* comme une fable , ce court récit d'une inondation impétueuse dans une région cultivée de la Chine profonde nous confirme le caractère de ce peuple : fataliste devant la fureur des éléments , philosophe devant le danger , acceptant sa condition et soucieux de se maintenir en vie , développant des stratégies de survie pour y arriver ....

3* automnale est un court récit scatologique et empreint d'alcool , une histoire bien que dramatique traitée de façon désinvolte et humoristique ! C'est original et plaisant .



A travers ces 3 écrits nous pouvons appréhender les us et coutumes , un peu de la culture, les mentalités et croyances du peuple chinois.



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