Plus d’ecole depuis deux semaines, ce qui devrait rendre cette journée de Juin merveilleuse, malgré la pluie. Pourtant je me jetterais bien par la fenêtre, si je n’habitais pas au rez-de-chaussée. C’est la faute de Vito, à quatre-vingt-dix pour cent. Les dix pour cent restants sont à diviser à parts égales entre l’école et ma famille.
Mon frère Massimo a peur de ne jamais trouver de copine parce qu’il est petit. En réalité, il sue comme une motte de beurre en plein soleil. Les bactéries et les champignons que nous avons étudiés en sciences cette année dansent la samba sous ses aisselles, à mon avis. Si une fille avait l’idée de l’embrasser (beurk !), elle s’évanouirait avant, sans aucun doute.
Ma maman est constipée, quand elle s’enferme aux toilettes je prie pour ne pas avoir envie de faire pipi. Elle est capable de se barricader pendant des heures. La dernière fois, mon frère a pissé sur les hortensias de la terrasse. Mon père commence à perdre ses cheveux et il se regarde dans la glace encore plus que mon frère.
[…]
Maman ne sait absolument pas se détendre. C’est pour ça qu’elle est constipée.
Les planètes que nous habitons se regardent sans se reconnaître. Je me demande quand elles se rencontreront. Je réessaye, en ajustant le tir.
Je n'ai jamais compris cette manie de cataloguer. Cette histoire de s'habiller en fille ou en garçon. On ne peut pas simplement mettre ce qu'on veut ? Il doit forcément y avoir toutes ces implications ?
J'ai envie de lui écraser mon cône sur le front, juste pour lui demander comment on se sent habillée en licorne.
J'ai décidé qu'une glace géante était le petit déjeuner idéal : ça contient du lait, des œufs, du sucre....bref tous les éléments vitaux pour bien grandir.
les bleus dessinent sur moi des constellations qui ressemblent à de terribles présages astraux.