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Citations de LouGane Rose (132)


Mes yeux glissent sur Milo, nu, près de moi. Je ne l’ai pas entendu sortir de l’eau. Il est sublime, magnifique, puissant, brut. Sans habits sur lui pour le définir, il est d’une beauté incroyablement sauvage. Il est à la fois la terre et le feu qui me consume. L’air et l’eau qui inonde mon corps dès qu’il m’effleure. Mon idole, mon héros… Toute ma vie. Mon âme sœur.
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Le baiser est doux. Ma bouche caresse la sienne sensuellement, lentement, pour lui faire perdre la raison. Ses lèvres s’entrouvrent et ma langue s’y introduit, déterminée. Elle effleure la sienne, la longe, l’enroule et la déroule, amoureuse. J’aspire sa lèvre supérieure avant d’en titiller l’intérieur du bout de ma langue. La température monte et le ballet entre nos bouches s’affole. Sa tête bascule en arrière. J’approfondis mon invasion, tant qu’elle doit me repousser pour reprendre son souffle. Elle n’est plus du tout amusée.
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Elle éclate de rire et cette mélodie délicieuse résonne dans les sous-sols du bâtiment. Ma main n’a pas quitté la sienne et tire doucement sur son poignet pour l’attirer contre moi, bien au chaud dans mes bras. Mon nez plonge dans son cou et je la respire comme un animal. Elle sent « moi ». Mon odeur est lovée sur sa peau sucrée, elle m’appartient tellement que son corps est imprégné du parfum de la mienne et ça m’excite terriblement. Un grognement sort de ma poitrine et son doux rire redouble d’éclat.
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Le sujet est clos. Le passé c’est le passé ! Je ne crois pas t’avoir jamais donné de quoi douter de mes sentiments pour toi, ni de ma fidélité… Et c’est l’essentiel, non, bébé ?
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Je hais ces femmes qui, sous prétexte qu’on a butiné leur fleur une fois, se croient tout permis ! Elles sont des centaines dans mon sillage ; si elles s’amusent toutes à venir titiller ma femme, je ne suis pas sorti de l’auberge ! Oui, je l’ai sautée une fois ou deux, peut-être trois, lors de mes déplacements à L. A. Disons que ça m’évitait de chercher. Je l’appelais, elle venait, je la virais et c’était parfait.
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Cet homme n’est pas un « méchant ». Peu importent les armes, la force de ses poings, les techniques que le krav maga lui a enseignées ou le mal qu’on nous fera… Il n’en sera jamais un.
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Elle ignore à quel point nous sommes sur la corde raide, combien se détendre et faire semblant que la vie est normale nous demande un effort harassant alors que tous les inconnus que nous croisons sont des menaces potentielles. Combien être dans la rue au milieu de tous ces visages anonymes est oppressant. On ignore la tête de notre prochain assaillant… Mais on sait, indéniablement, qu’il y en aura un.
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Je frissonne et resserre mon étreinte autour de ses hanches, un tout petit peu apaisée. Nous commandons à boire et pendant qu’ils discutent business, je savoure mon expresso, persuadée que celui-ci au moins n’est pas décaféiné.
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Cette femme est sublime : immense, rousse, bronzée comme toutes les Californiennes… Son tailleur gris pourrait sembler strict sur n’importe qui, mais sur elle, il est complètement indécent : elle a tout le profil de la secrétaire cochonne et sexy. Sa chemise blanche est déboutonnée jusqu’au creux de ses seins siliconés et son décolleté est hypnotisant, même pour moi, qui malgré quelques nuits d’ivresse et moments d’égarement, n’ai jamais eu de réelle attirance pour le sexe féminin.
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La vie semblait presque normale, sauf que nos activités n’étaient pas vraiment celles d’un jeune couple en lune de miel. Nous nous entraînions avec assiduité au tir au revolver, courions comme des forcenés pour échapper à des agresseurs invisibles et baisions comme si notre vie en dépendait. Pour nous, tout était presque normal. Je vomissais un peu moins et me goinfrais toujours autant, mais mon ventre restait aussi plat que la table du salon.
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Cette nuit, j’ai fait l’amour à ma femme aussi tendrement que je l’avais prise brutalement l’après-midi même. Et le sommeil nous a entraînés dans une nuit sans songes, reposant et réparateur pour la première fois depuis trop longtemps.
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Après l’avoir lentement déshabillée, je la dépose dans l’eau bouillante et recouverte de jolies bulles parfumées. Son corps disparaît sous le rideau de savon. Mon t-shirt et mon jean volent à leur tour et je glisse dans son dos pour la ramener contre moi, entre mes cuisses solides. Ses cheveux attachés en une choucroute voluptueuse caressent ma joue mal rasée. Ma tête repose contre le rebord de la baignoire et je souffle, serein, profitant de ce moment divin de calme et de douceur.
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Son regard me troue la peau, comme au début de notre rencontre quand elle ne voyait en moi qu’un bon à rien de fils à papa. Je m’assieds, conscient d’attirer l’attention sur nous, et Dieu sait qu’on n’a pas besoin de ça ! Ses lèvres pulpeuses ont disparu dans une ligne fine et blanche à force de les comprimer. Entre nous, l’air est chargé d’électricité. La tension monte en silence.
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Il y a trois semaines à peine, je n’aurais jamais pu imaginer me retrouver ici, mariée à « fils à papa » alors que je venais d’apprendre qu’il était promis à une autre depuis presque toujours, étendue au milieu d’une réserve Navajo, au cœur de l’Arizona… Ne plus avoir de nouvelles de mes parents, de mes amis. Merde, il faut que je les appelle demain. Maintenant que c’est fait, je dois juste leur annoncer que j’ai épousé Milo, facile ! Non, pas facile… Notre voyage sur les routes au gré de nos désirs, de notre curiosité, de nos humeurs, est le symbole de nos esprits libres.
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L’ambiance est lourde. J’inspire difficilement. Je suis trempée : mes cheveux, mes vêtements. On continue à nous jeter de l’eau glacée, puis des pierres brûlantes sont ajoutées encore. La chaleur m’étouffe et le noir m’oppresse, je suffoque, m’asphyxie… Je demande la permission de sortir lors d’un moment de silence et y suis autorisée.
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C’est très étrange de sentir ces corps près de nous sans les apercevoir, de les toucher sans les connaître. Nous sommes assis dans la poussière. Chacun est invité à prier pour ce qu’il souhaite, formuler ses vœux de changements à haute voix, des choses intimes, ou d’autres, plus générales.
Amarok nous asperge régulièrement d’eau froide, très froide. Le noir est abyssal et effrayant, mais je dois libérer mon homme pour le laisser faire son voyage spirituel, seul. Mes doigts desserrent le sien. Je reste assise, j’ai du mal à me détendre, à lâcher prise… Je sens que les corps près de moi ont glissé sur le sol. Recroquevillés, à cause du manque d’espace, dans la poussière. Des sanglots s’échappent de certains d’entre eux. Je crois percevoir les murmures de Milo, mais je ne sais pas où il est, je ne l’ai jamais entendu pleurer…
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Je déteste le noir, ça m’étreint, ça m’angoisse. J’inspire un grand coup, j’ai envie de le faire. Pour lui, surtout. Le phœnix doit renaître de ses cendres et étendre sa perception pour prendre conscience de ses possibilités, et moi je serai aux premières loges pour l’accompagner à chaque étape et lui rappeler que la liberté vaut qu’on se batte pour la préserver.
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Sans un mot, elle vient enrouler ses bras fins autour de mon cou et y glisser son petit nez frais. Sa bouche, pour une fois, reste close, muette, mais ses yeux reflètent sa fierté et son émotion.
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Elle caresse ma main posée sur le levier de vitesse du bout de ses doigts frais, elle connaît exactement la nature de mes pensées, et d’un coup d’œil dans sa direction, je puise dans son sourire tout le courage qui pourrait me manquer si je venais à faillir un instant. Je vois au fond de ses yeux que ça n’arrivera pas. Pas tant qu’elle se tiendra à mes côtés, ma femme, ma force, ma vie, enfin.
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Son regard dur et sérieux me convainc, il ne laissera jamais personne s’immiscer entre nous. Mon mari nous protégera toujours, il veillera sur notre fragile liberté, il en fait foi… Et je le crois.
 
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