Un homme ne compte que dans la mesure où il agit, aime et incite les autres à agir et à aimer, bien plus que par ce qu'il laisse derrière lui.
Pour devenir une femme idéale, en 1922, il me fallait perdre mon accent du Kansas, singer les manières mondaines, apprendre à m'habiller avec goût. Je ne pouvais pas corriger mon accent dans une école chic, ni apprendre comment me tenir à table auprès de cavaliers gênés par mon infériorité sociale, ni me permettre les couturiers de la Cinquième Avenue.
Aussi me suis-je éduquée auprès d'inconnus experts en ces matières – les gens au bas de l'échelle dont le labeur contribuait à la satisfaction du tout New York.
De toute façon, les contrats de cinéma ont toujours été une plaisanterie en ce qui concerne le salaire des comédiens. Les studios pouvaient dénoncer ou suspendre ces contrats à leur guise ; les comédiens étaient paralysés par la crainte de procès ruineux et du chômage permanent.
Bien que les gens soient mieux à même de juger le jeu d'un acteur que le talent d'un peintre ou d'un compositeur, l'hypocrisie de la « sincérité » leur interdit de reconnaître qu'ils interprètent eux aussi, constamment, un rôle composé de toutes pièces. De sorte que pour demeurer un acteur à succès il est indispensable de saupoudrer le naturel d'une pincée de mystère et de bizarrerie afin que l'auditoire apprécie et soit intrigué par quelque chose qui ne lui ressemble pas.
De petite taille, brun, calme, enjoué, énergique, mon père n'eut dans sa vie que deux amours : sa femme et sa profession d'avocat. Il ambitionnait de devenir juge fédé ral des États-Unis – rêve insensé parce que son horreur de l'ivrognerie, des jurons et de la débauche plaidait contre lui auprès des rudes politiciens de l'époque.
Un acteur, un peintre, un compositeur, un auteur peut se montrer aussi égoïste qu'il le souhaite sans encourir de reproches du public, à condition que son art soit superbe ; et il ne peut remplir cette condition sans un effort et un sacrifice qui lui procurent le sentiment d'être noble et martyr en dépit de son égoïsme.
La technique conventionnelle de Broadway à cette époque consistait davantage à obtenir des effets plutôt qu'à « jouer » ; c'était plus un combat qu'une pièce. Chaque comédien s'efforçait d'amortir l'impact des répliques des autres, surtout si elles faisaient rire.
Un acteur ne peut choisir les gens avec qui il travaillera, ni quand et comment il travaillera avec eux. Il se rend à son travail à l'heure fixée par le studio. Sa journée de travail appartient à son metteur en scène, mais aussi au scénariste, à l'opérateur, au costumier, à la publicité. Celle-ci étant le sang de la célébrité – faute de laquelle une star n'existe plus –, il est également évident que la star doit permettre à la publicité de s'immiscer dans sa vie privée afin de nourrir l'envie et la curiosité des futurs spectateurs.
Nul ne peut dire avec certitude pourquoi on met fin à son existence...
Elle, Reine, était l'aînée et la plus belle des quatre sœurs Davies ! Et elle, Reine, allait faire rendre gorge à Marion, la faire payer, et payer, et payer jusqu'à son dernier jour !